• Lorsque Theodore rouvrit les yeux, il fût ravi de retrouver Zacharias tranquillement assis dans un fauteuil près de la cheminée. Les jambes croisées, un coude posé sur l'accoudoir et la tête appuyée contre sa main : le blond avait les yeux tournés dans sa direction et sourit quand il le vit se réveiller. Avant d'aller l'aider à se redresser et s'enquir de son état.

    - Qu'est ce que... qu'est ce que tu as vu ? osa-t-il demander, peu sur de lui. Ted ?

    L'air un peu perdu, Theodore regardait Zacharias. Il ouvrait la bouche pour la refermer aussitôt. Ceci se produisit à plusieurs reprises et jamais l'ancien Poufsouffle ne reprenait la parole.

    - Toi, murmura enfin le brun. Et Abbot.

    Smith fronça les sourcils, il ne comprenait pas ce qu'avait pu voir Theodore. Abbot et lui, voilà qui n'avait strictement aucun sens ! Il n'y avait jamais rien eu et n'aurait jamais rien entre eux. Même dans un futur très lointain. N'est-ce pas ?

    Et si Theodore venait de découvrir que si. Non... il n'aurait pas fait cette tête et l'aurait mit dehors sans crier gare.

    - Vous n'avez jamais couché ensemble ? Osa enfin espérer le brun en le questionnant à voix basse mais sans oser le regarder. C'était...
    - Je vais la tuer, grogna Zacharias. Je lui avais dit de ne plus t'approcher et... et je vais la tuer.

    Suite à quoi, il n'hésita plus pour le prendre dans ses bras. Il avait toujours fait ça lorsque le brun semblait ne pas aller bien et il ne voyait aucunes raisons qui pourraient le pousser à ne plus le faire.

    - Je te fournirais l'alibi.

    La porte d'entrée claqua à ce moment là. Une voix résonna. Un individu apparu dans le salon, baguette en main et près à en faire usage.

    - Tout va bien, Ted ? S'inquièta le nouvel arrivant. C'était pas fermé à clé et... Smith !

    Malfoy salua l'autre blond d'un signe de tête, amical et poli, associé avec un sourire. Il était loin de s'imaginer que la discussion proposée deux jours plus tôt aurait déjà eu lieu. Connaissant Theodore, il s'était imaginé devoir le lui répéter une bonne douzaine de fois avant.

    Et après encore aurait-il fallut que Smith ait de bonnes explications ou qu'il ne parvienne à faire comprendre à l'autre l'énorme méprise qu'il y avait.

    A les voir ainsi, Theodore dans les bras de Zacharias, avec un léger sourire sur les lèvres : il n'était pas trop étonné pour autant.

    Les voir ensemble était devenu normal, inévitable même. Même avant, quand Granger faisait encore des siennes, ils ne s'étaient pas souvent éloignés l'un de l'autre. Depuis leur septième année, mis à part lors du séjour à Azkaban qu'avait fait le plus jeune, ils n'avaient jamais été loin l'un de l'autre.

    - Et... je vais vraiment la tuer, chuchota Zacharias à l'oreille de l'autre. Lentement, de préférence.
    - Je disais la même chose te concernant. Et je n'ai pas cessé de le penser au cours des dernières semaines... lorsque je voyais Ted et l'état dans lequel il était par ta faute.

    Le blaireau regarda le fameux Ted suite à cette remarque. Il était à la recherche de quelque élèment qui aurait pu, et dû, paraître alarmant. Quelque chose qui l'aurait poussé à s'inquiéter et devenir excessif.

    Pourtant, mis à part le fait qu'il semblait avoir perdu, encore, un peu de poids et que le brun donnait l'impression d'être à deux doigts de se casser en deux (dans le moindre des cas), le médicommage ne voyait rien de trop préoccupant encore.

    - Draco m'a. Il m'a remonté les bretelles, marmonna Theodore.

    Le second serpent eut un léger sourire sur le visage.

    - Et c'était pas du luxe, crois-moi Smith.

    _____

    Profitant que Theodore s'était éclipsé quelques instants pour ramener lui-même de quoi boire, au lieu de se contenter de faire appel à Dips, les deux hommes aux cheveux blonds restèrent seuls quelques minutes.

    Aussitôt, Draco perdit son sourire et foudroya Zacharias du regard. S'il l'avait pu, sans avoir à craindre qu'on ne lui reproche son acte, il lui aurait montré qu'il n'y avait pas que Blaise qui était prêt à cogner lorsqu'il était inquiet pour le jeune devin.

    - Si jamais tu recommences, d'une manière ou d'une autre, à le faire souffrir... tu n'auras même plus tes yeux pour pleurer, grinça Malfoy. J'ai peut être su être innocenté, mais n'en oublie pas pour autant ce qui se trouve sur mon avant-bras.

    Le médicommage eut un sourire légerement moqueur suite à cela. Il s'approcha de celui qui avait fait vivre un enfer à Theodore au cours de leurs premières années d'études à Poudlard, le regard qu'était en train de lancer le blaireau au serpent n'avait rien de bien rassurant.

    - C'est toi qui aurait dû finir à Azkaban ; qui aurait dû être condamné au baiser. Pas Theo.
    - Je sais, se contenta de répondre l'autre en le repoussant pour le faire s'asseoir de nouveau. Il a simplement eu le malheur d'être près de ton frère... et toi d'être toi.

    Zacharias l'observa un peu perdu.

    - Si Brian n'avait pas été ton frère, si tu n'avais pas sauvé autant de vie... on aurait probablement pas cherché à tout prix à trouver un coupable. Mais tu avais sauvé de très nombreux sorciers et Brian était ton frère, marmonna Draco. La guerre venait de se terminer et il fallait un coupable pour cette mort. Ted était marqué en tant que mangemort mais n'avait jamais agit comme tel. C'était idéal.
    - Ce n'est basé que sur des suppositions. TES suppositions.

    Le fils de Lucius Malfoy haussa un sourcil et entendant les pas de Theodore se rapprocher : fit en sorte d'écourter cet échange.

    - Ose me dire que j'ai tord. Que ce n'est pas parce que c'était Brian Smith que Theodore a été arrêté.


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  • Devant la grande porte d'entrée du manoir Nott, Zacharias se sentait minuscule et ridicule avec ses deux gobelets en main. Un café et un chocolat.

    Il mettait tout ses espoirs dans cette deuxième boisson. Il fallait que Theodore accepte de le voir, de l'écouter. Cela mettrait du temps mais il était prêt à attendre. Après tout : ça ne serait pas la première fois.

    Six ans et demi avant qu'une amitié digne de ce nom ne se tisse entre eux. Plus d'une année à Azkaban pour Theodore. Et pourtant... pourtant c'était ce mois qui avait été le plus difficile.

    Il s'était habitué au brun. A sa présence. A vivre à ses côtés. A rester à ses côtés. Avant... avant ils n'étaient pas si proches. Avant c'était moins bien.

    Mais avant, au moins, étaient-ils à deux.

    - Smith, salua froidement Theodore en ouvrant la porte. Que me vaut le plaisir de ta venue ?

    Toute l'ironie qui pouvait être mise dans ce simple mot "plaisir" y était et sauta à la figure du blond pour lui faire l'effet du désagréable douche froide. A laquelle il n'était plus accoutumé. Qu'il n'avait jamais connu de la part de Theodore. Les douches bouillantes étaient plus fréquentes, elles. Et plus agréable également.

    - J'ai... ton chocolat, balbutia le blond en lui tendant le laitage, un sourire forcé sur les lèvres. T'en veux ?
    - Entre, souffla le brun en se décalant.

    Zacharias dû prendre sur lui pour ne pas sauter sur l'autre et le prendre dans ses bras afin de l'étouffer dans une étreinte. Le serrer et ne plus le lâcher, ça semblait être une bonne solution, non ?

    Il ne pensait, honnêtement, pas que dès son premier essai : il aurait réussi à entrer dans le manoir, restauré, des Nott. D'un autre côté, le regard glacial du propriétaire des lieux n'avait pas spécialement été prévu non plus.

    C'était un de ces regards qui se disaient typiquement Serpentard. Un de ces regards qui vous font comprendre que vous n'êtes rien. Pas même digne d'être un déchêt sous la semelle d'une paire de chaussure. Un de ces regards qui font horreur. Un de ces regards qui blessent lorsqu'ils viennent d'une personne importante. Un de ces regards, enfin, que Zacharias n'avait jamais reçu de la part de Theodore.

    - QU'est ce que tu veux, demanda le brun sans tourner autour du pot. Si c'est que pour me donner du chocolat, merci et au revoir.
    - Parler, murmura Smith, ayant perdu toute sa superbe. Savoir. Comprendre pourquoi tu es parti.

    Theodore allait parler lorsqu'il perdit toutes ses couleurs et tomba. Son ami comprit, mais trop tard, ce qui se passait. A défaut d'avoir su le rattraper pendant sa chute, il lui soigna la tête qui avait, par malheur, heurtée le coin d'un meuble.

    Enfin, il alla l'allonger sur le canapé, le couvrit d'une couverture et attendit que la vision ne cesse, installé dans un fauteuil près de la cheminée allumée.

    En toute sincérité, il y avait vraiment des fois où il aurait préféré que son don ne se manifeste autrement. Comme Trelawney, par exemple, lorsque ses prédictions s'avéraient être réelles.

    "Zacharias entra dans une pièce, à St Mangouste probablement, et dirigea sa baguette vers la sorcière qui s'y trouvait. Doucement, cette dernière se tourna avant de sourire à son agresseur.

    - Je suppose que tu es allé le voir, comprit-elle.
    - Et on a parlé, acquiesça le blond. J'imagine que tu sais à quel point ce que j'ai pu y apprendre été... intéressant.

    Devant sa mine défaite, il ne pu que sourire avant de la saisir par le poigné et la trainer dans une autre salle. Une où des pensines, appartenant à l'hôpital, étaient entreposées.

    - Tu veux jouer avec les souvenirs ? J'vais t'en montrer, moi, des souvenirs ! Et des vrais !

    L'homme pointa son bâton sur sa tempe et sorti un long filament gris argenté qu'il fit tomber, précautionneusement, dans la bassine. Sa collègue, tremblante, essayait de se dérober mais chaque fois il la retenait plus fermement.

    Dorénavant, elle n'osait plus ni regarder l'item magique, ni poser son regard sur le blond qui l'effrayait à cet instant.

    - Je ne suis pas toi, Hannah, cracha-t-il. Je ne te montrerais rien qui pourrait te faire... rêver. Je veux simplement que tu plonges ton infâme petite tête dans cette pensine et que tu ouvres bien grands tes yeux et bien grands tes oreilles. Ca serait pas du luxe.

    Voyant qu'elle essayait de résister et de ne pas mettre sa tête dans la bassine : Zacharias la lui mit de force dedans puis suivit.

    Il se délecta de la situation lorsqu'il la vit détourner les yeux pour ne plus avoir à les regarder endormit tranquillement.
    Lorsqu'elle serra les poings alors qu'il ne faisait que dire "Je t'aime".
    Grincer des dents lorsque Theodore arriva derrière son propre souvenir pour l'embrasser et lui mettre, ensuite, un café bouillant sous le nez.
    Il se délecta de tout. Des souvenirs heureux comme des réactions malheureuses.

    - Tu vois, Abbot... ça c'est ce que nous ne serons jamais : un couple. Et je n'ai même pas eu besoin d'inventer des souvenirs, d'en traffiquer, ou de t'en montrer des plus personnels pour te faire comprendre ça.

    Zacharias la voyait au bord des larmes et s'en moquait. Il haussa les épaules et quitta la pièce, prenant soin malgré tout à fermer la porte derrière lui.

    Elle ressortirait lorsqu'elle serait prête."


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  • Theodore, en ouvrant la porte d'entrée afin d'aller enfin décadenasser le portail, trouva sur le perron un chocolat chaud encore fumant. Surprit et un léger sourire sur le bout des lèvres, il le ramassa et rentra avec.

    Il savait, pourtant, qu'il ne le boirait pas. Et si ce n'était pas Zacharias qui l'avait déposé là ? Et si c'était lui mais qu'il avait ajouté quelque chose dedans ? Avec le temps, Theodore avait dû apprendre à se méfier de tout le monde même si cela commençait à s'atténuer.

    Hermione Granger avait laissé des traces indélébiles sur lui et en lui. Même six pieds sous terre, elle parvenait encore à lui gâcher une partie de l'existence. Il ne pouvait frêmir lorsqu'il voyait un feu dans une cheminée ou dans la cuisine. Il ne pouvait pas beaucoup de choses. Même s'il réapprenait.

    Pourtant, il avait parfois l'impression qu'Abbot était la réincarnation de la défunte lionne, et cela le freinait.

    - Un jour il frappera à cette foutu porte et te le donnera en main propre, sourit Draco en entrant sans prévenir et comme s'ils ne s'étaient jamais disputés la veille. Et ce jour là... je pense qu'il vaudrait mieux que tu n'ais pas l'air d'aller trop mal si tu veux pouvoir lui donner le change.

    Outré, le brun le lui fit comprendre. Pourtant, lorsque Malfoy le toisa de bas en haut et que le premier daigna s'accorder un très bref regard... il ne pu plus rien dire.

    - Alors file te laver, t'habiller, te raser... et par pitié essaie de nouveau de faire un truc à tes cheveux parce qu'ils sont impossibles là ! Pire qu'un épouvantail.

    Alors qu'à Poudlard le brun serait parti, les mains dans les poches, le visage fermé et en train de noyer Malfoy sous un flot de gromellements (éventuellement d'insultes) cette fois il sourit et accepta la remarque comme il se devait.

    Après tout... ce n'était pas comme s'il avait tord.

    ___________


    - Il faudrait que tu arrêtes de lui courir après de la sorte, soupira Hannah en s'appuyant près du mur contre lequel était adossé Zacharias. Tu te fait du mal. Il a sans doute déjà dû tourner la page, depuis l'temps. C'est qu'il attend pas cet enfoiré. Regarde avec Hermione.

    Le blond soupira, leva les yeux au ciel et regarda la petite brune en face de lui. Il avait l'impression de la regarder de haut, d'avoir l'air méprisant alors qu'il ne faisait que regarder la personne à qui il allait répondre. Mais ce qu'elle pouvait être petite.

    - Ecoute Abbot... je lui ai courut après pendant six ans pour m'en faire un ami. Nous sommes réellement devenus amis en septième. Je... pense que je lui ait courut après pour plus que son amitié avant de l'avoir mais là n'est pas la question, Abbot alors referme ta bouche et laisse moi causer.

    Elle la referma et hocha la tête en guise d'accord. Zacharias demandait et pour une fois Hannah ne le contredirait pas. Il s'ouvrait à elle ! S'il commençait enfin à accepter de lui parler, c'était bien que rien n'était perdu !

    - Il s'en rend pas compte mais il m'a aidé à tenir. J'ai besoin de lui. C'est lui que j'aime, Abbot. Pas toi... mais lui.
    - Mais tu peux au moins essayer, geignit-elle en s'approchant de lui. Essayer de m'aimer. Comment tu peux savoir que c'est lui si tu n'as jamais essayé quelqu'un d'autre.

    Il la repoussa séchement, sans la moindre état d'âme. Plus le temps passé et plus il avait la désagréable impression qu'elle n'était pas étrangère au départ du brun. Plus le temps passait et plus il devenait certain de sa culpabilité. Hannah ne pouvait qu'être la cause de tous leurs problèmes. Quand ce n'était pas Granger, c'était Abbot, elles avaient dû se passer le relai.

    Elle semblait si sure que Theodore ne reviendrait pas. Sure qu'il ne saurait lui pardonner. Sure qu'il était passé à autre chose. C'était elle qui, en plus, avait su le convaincre de continuer à laisser les chocolat devant sa porte et non pas d'aller le lui donner en main propre.

    Selon la jeune femme, les risques que la boisson brûlante ne se trouve associée avec son visage étaient exponentiels.

    - La seule chose que je vais essayer ... c'est de m'expliquer avec Ted.

    L'espoir apparaut dans son regard disparu aussi vite qu'il avait pu apparaître. La comparaison entre Abbot et Granger devenait de plus en plus évidente. A une différence près, tout de même... c'était que la seconde avait au moins eu le mérite d'être réellement en couple avec Theodore et d'avoir eu ses chances.

    - Mais Zach...
    - John t'a aimé un jour, moi pas. Moi jamais.

    Du regard elle le foudroya. Il aurait mieux fait de se taire, une fois de plus. Mais comment l'aurait-il pu ? Elle le harcelait lui alors qu'elle avait eu John. John qui, avouons le, était tout de même nettement plus sympathique et facile à vivre qu'il ne pouvait l'être.

    - Tu l'as laissé filé. C'est l'une des plus grosses conneries que tu ais pu faire et crois moi... tu en as fait !
    - Mais Zach.
    - Abbot. Non c'est non. Je ne t'aime pas. Je ne t'aimerais jamais !
    - Il ne faut jamais dire jamais.

    Zacharias rit, moqueur. Il posa une main sur une des épaules de la petite brune et, comme s'il était en train de s'adresser à une jeune enfant, lui dit :

    - Crois moi, dans ce cas là... il s'agit bel et bien d'un jamais.
    - J'emploirais la manière forte s'il le faut. J'utiliserais les grands moyens s'il n'y a que ça qui fonctionne.
    - Si j'avais le choix entre un rat et toi, Abbot... je choisirais le rat.

    Sur ce : il parti, plantant sa future collègue sur place, bouche bée.


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  • Draco regarda, intrigué, les nombreux gobelets abandonnés devant la porte du manoir Nott. Du chocolat, à en croire l'inscription. Smith, comprit-il sans mal. Mais ce n'était absolument pas le genre de réaction attendu de la part de quelqu'un qui venait de tromper son petit ami. De rompre avec et d'en être satisfait.

    Il jeta un coup d'oeil discret vers Theodore qui, lui, les observait en silence. Le brun sembla apprécier la main que l'autre posa sur son épaule avant de la baisser pour la placer dans son dos et l'inviter à avancer.

    Aucun des deux ne comprenaient pourquoi Zacharias avait agit ainsi. Pourquoi serait-il venu, sans doutes tous les jours, pour poser un gobelet devant la porte d'un lieu qu'il savait inhabité.

    Des gobelets. Du chocolat. Devant d'un lieu vide de toute vie. Pour un temps. Il savait également que le propriétaire reviendrait y vivre dès que possible. Y avait-il une explication à chercher, de l'espoir à avoir ou pas ?

    Espérer quoi, après ? Abbot avait été on ne peut plus claire. Son souvenir plus encore.

    - Theo ? souffla Draco. T'as froid ?
    - Zach. Zach aurait dû être... on avait prévu de.
    - Tu veux le contacter ? Suggéra le blond plein d'espoir. Comme ça vous vous expliquerez en même temps et... ça peut être pas mal.

    L'homme laissa quelques instants de réflexions à l'autre, le temps pour lui de peser une fois de plus le pour et le contre. Un face à face avec Smith, dans l'état dans lequel il était, pouvait tout aussi bien être une idée fabuleuse... qu'une décision aux conséquences désastreuses.

    - Je sais pas... Abbot avait des élèments plutôt... convaincants. D'un autre j'ai envie de l'entendre de la bouche de Zach. D'entendre sa version.
    - Mais tu en as également peur, ajouta Draco qui cernait de mieux en mieux son ancien camarade et ennemi de dortoir.

    Le brun hocha la tête en guise d'assentiment.

    - J'me croirais dans un des navets que McMillan m'avait passé quand j'étais bloqué à l'appartement, gémit-il. Mais dedans... ça finit toujours bien.
    - La vie est un navet, Theo.

    _____

    - Le service psychiatrique n'est pas un parc de jeu, soupira Anton. Les mecs sérieux...

    Zacharias et Eryk se regardèrent, un sourire aux lèvres puis reportèrent leur entière attention sur le troisième. Sheffer était de la même année qu'Eryk, et s'ils n'avaient pas fait leurs études dans la même maison et qu'ils ne s'étaient jamais réellement parlés au cours des sept années à Poudlard, ils s'étaient retrouvés sur les bancs de la fac de médicommagie.

    Ils avaient mit du temps avant de se supporter. Anton considérant (à tord ou à raison c'était selon) qu'Eryk était un abominable mister-je-sais-tout qui mériterait qu'on ne lui enfonce la tête dans la cuvette des toilettes afin de lui remettre les idées en place (et l'y noyer si les idées résistaient). Eryk, lui, avait plus considéré Anton comme un branleur qui n'en foutait pas une et qui réussissait uniquement grâce à sa chance.

    Bref. Ils avaient mit du temps à s'entendre.

    - N'empêche... je me demande comment ils ont pu t'accepter en tant qu'interne en psychiatrie, fit remarquer Eryk, en prenant un air innocent qui ne lui allait pas. Tu comprends ça, toi, Smith ?
    - J'me suis toujours dit qu'il devrait plus être interné qu'interne.

    L'ancien serpent leva les yeux au ciel.

    Ils avaient mit du temps à s'entendre mais avec Zacharias... ça avait été tout seul, pour l'un comme pour l'autre. Il était regrettable que le blaireau apprécie à ce point venir l'embêter pendant ses heures de services.

    Dommage également qu'Eryk se serve de lui pour remonter le moral du blondinet qui était bien bas ces dernières semaines.

    - Vous êtes pire que des mouches, on vous chasse d'ici et vous revenez aussitôt.
    - En parlant de ça... si tu pouvais éviter de dire à Grar qu'on est venu... ça sera sympa, sourit l'ancien Serdaigle.

    _____

    - J'ai vraiment l'impression d'être dans le manoir d'origine, sourit Draco. Ils ont fait du super bon boulot.
    - Ils ont aussi fait du super bon boulot quand il s'agissait de vider mon compte, gromella Theodore.

    Assis sur le canapé nouvellement acheté, Draco observait silencieusement Theodore. Le voir affalé comme il l'était actuellement était une première. Son camarade avait souvent reprit Blaise, au temps de Poudlard bien évidemment puisque leur ami n'avait jamais pu connaître la suite, car il ne se tenait "pas assez droit, tu vas te bousiller le dos et je m'en fou mais pense aux autres qui prendront place sur un canapé que tu auras défoncé à force de t'asseoir comme un plouc."

    - Pauvre petit chou.
    - Enfin ... le compte de Zach aussi a été saigné à blanc.
    - M'étonne pas. Et ça ne te dit pas que... peut être... Abbot t'a raconté des cracks ?

    Le brun se redressa légèrement et fronça les sourcils.

    - Je sais pas quoi penser de Zach...
    - Mais tu sais qu'il te manque.

    Il soupira. La remarque de Draco étant un peu trop juste à son goût.

    - C'est ça le pire. Je ne veux pas le voir mais j'en ai envie en même temps.
    - Ted ... demande lui des explications. J'en ai marre de te voir dans cet état.
    - J'te demande pas de v'nir, Draco.
    - c'est toi qui est venu chez moi, Nott, claqua le blond, agacé.
    - J'ai commis une erreur... en pensant pouvoir te faire confiance.

    Ce n'était pas leur première dispute au cours du mois ; lors des accrochages avec Zacharias, Theodore admettait rapidement ses tords en règle générale, en moins de cinq minutes le problème était réglé. Avec Draco... il fallait attendre le lendemain, que la nuit ait eu le temps de porter conseil.

    - A demain, Ted.
    - A demain, Draco.


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  • Hannah vit Zacharias sortir de la chambre d'un patient, apparemment un peu moins renfermé que ces derniers jours mais toujours loin de ses meilleurs jours. Il lui donnait l'impression de manger de sommeil alors qu'elle le savait plus gros dormeur qu'insomniaque.

    Elle avait surprit une conversation entre Smith et l'imbécile d'Eryk et apprit de cette manière que Theodore était parti. Inutile de dire qu'elle avait été ravie de cette annonce. Son souvenir avait eu plus d'effets que ce qu'elle avait osé en attendre.

    - Un café, Zach ?

    Il le prit machinalement, sans même lui dire merci. Pourtant, Hannah sourit : elle n'avait eu à essuyer aucun refus, c'était déjà une victoire. Petite, certe, mais victoire quand même. Sa joie fût de courte durée. Trois mètres plus loin se trouvait une poubelle. Poubelle qui accueillit la boisson sans rechigner.

    Le blond se dirigea ensuite vers la cafétériat et acheta un café sans sucres (ainsi donc elle était là son erreur ! Elle avait prit du décaféiné pour Smith) ainsi qu'un chocolat chaud.

    Elle fronça les sourcils et serra les poings lorsqu'elle le vit disparaître.

    Zacharias posa la boisson actuellement chaude sur le pas de la porte du manoir Nott. s'il ignorait où se terrait Theodore en attendant, il ne doutait pas que le brun reviendrait vivre ici dès que possible. C'est à dire : bientôt. La fin des travaux était prévue pour la fin de la semaine.

    Plus que deux chocolats à abandonner sur le perron de la porte ; encore deux chocolats à abandonner sur le perron de la porte.

    Cela n'en ferait que trente, après tout. Trente gobelets de chocolat chaud, désormais froid. Trente gobelets abandonnés devant sa porte. Trente. Et trente de trop.

    Une fois ceci fait, il retransplana et fût de nouveau dans la caférériat de l'hôpital.

    Hannah, toujours présente, le vit revenir, une main désormais vide. Celle du chocolat. Elle devait impérativement savoir ce qu'il était advenu de cette commande.

    Question de survie.

    - On travaille ensemble, Zach, s'enquit-elle en lui sautant dessus. J'ai été demander à ce que nous...
    - Je suis avec Eryk, répondit-il du tac au tac. J'ai été demander à ce que nous ne soyons plus mit ensemble pour travailler... Ils ont acceptés.

    - Pourquoi l'auraient-ils fait ? demanda Abbot, d'une petite voix. Ils m'avaient déjà dis oui. Tu ments Zach ! Tu ments.

    Le blond soupira. Il bu une longue gorgée de son café, l'avala avant de daigner lui répondre.

    - Ils ont remarqués que mon travail était moins parfait lorsque tu étais dans mes pattes. Parce qu'ils ont vu ton comportement à mon égard et que ton travail, déjà minable, ne s'est pas amélioré. Et... je sais que tu n'es pas étrangère au départ de Ted.
    - S'il s'agissait de moi... je sais que je ne t'aurais jamais laissé, susurra-t-elle, une main posée sur son torse et sur la pointe des pieds afin de s'approcher de son oreille (sans grands succès). Quoi qu'on ait pu me dire.

    Il la repoussa et s'éloigna d'elle à grands pas, sans lui jeter le moindre regard. A quoi bon. Elle ne comprendrait pas. Elle ne comprenait jamais. Trop têtue. Trop bornée.

    Et pourtant Smith sorti bien une réplique. Une seule.

    - Ne me touche pas, Abbot.

    ______

    - Zacharias est encore venu me trouver, lança Draco alors qu'il était en pleine partie d'échec avec Theodore. Il veut savoir si tu vas bien.

    Le brun quitta un instant le plateau des yeux pour regarder son ancien camarade de dortoir, sourcils froncés. Ses doigts tapaient en rythme sur sa cuisse alors qu'il réfléchissait à son prochain coup.

    Et bien sur... Malfoy avait dû venir le perturber. Ca lui ressemblait bien, ça, tient !

    - Et tu lui a dit quoi ?
    - Qu'est ce que tu veux que je lui dise ? Qu'est ce que je peux lui dire alors que je ne sais pas. Je ne sais pas si tu vas bien, Ted. Je ne sais pas ce que tu penses. Je ne sais pas ce que tu ressens. Je ne sais pas comment tu te sens. Je sais pas, nàn.

    Le propriétaire du manoir baissa les yeux, conscient que les reproches qui étaient en train d'être faits étaient fondés et mérités. Mais parler à Draco semblait être une idée si ridicule, si farfelue... incensée.

    - Tu me parles pas, Ted... et je ne suis malheureusement pas aussi doué que Smith pour deviner par moi même.
    - Je vais bien, murmura juste Theodore.
    - Heureusement que tu le dis parce que c'est pas l'impression que tu donnes.

    ______

    - Tu devrais arrêter d'abandonner un chocolat chaud devant chez lui.
    - Bientôt, marmonna Zacharias. Passe moi la pimentine s'il te plaît.

    Eryk lui lança le flacon qui fût, heureusement, rattrapé. Adossé contre la porte de la chambre, il regardait le blond s'occuper du patient sans se plaindre de tout faire seul.

    Ce qui, pour une fois, ne serait pas exagéré.

    - Quand il va retourner chez lui il va te prendre pour un malade.
    - C'est pas comme s'il avait pas déjà suffisamment pour me prendre pour un malade. Les gens me pensent fou...

    L'autre médicommage haussa un sourcil et eut un sourire moqueur disant clairement "Oh tient, c'est bizarre ça".

    - Ted a été accusé du meurtre de mon frère... et beaucoup ne comprennent pas comment ça peut coller.
    - Ecoute... j'connais pas ton Theodore mais... essaie de le voir et de lui parler.
    - J'arrive pas à le trouver ! Tu crois que j'ai pas déjà essayé de parler !
    - Bah ... enferme toi dans une pièce avec Malfoy et empêche le de sortir tant qu'il a pas balancé son pote.

    Le blaireau eut l'air de peser le pour et le contre de la solution.

    - Il n'acceptera jamais. Theodore et Malfoy sont les seuls Serpentards encore en vie de notre année. Et, va comprendre, mais Draco fera son possible pour préserver Theo de quelqu'un qu'il considère comme nuisible pour lui ou dangereux.
    - Nuisible, toi, peut-être... mais dangereux, franchement !


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