• Les deux se toisèrent méchamment. Le blond semblait lancer un défi muet à Blaise qui consistait à venir prendre sa place. Le serpent ne se le fit pas dire deux fois et s'approcha donc. Il remplaça Zacharias mais ça n'eut pas l'effet escompté.

    Théodore recommença à gesticuler et grimacer à chaque fois que Poppy ne lui touchait une plaie, ce qui arrivait tout de même assez fréquemment. Le métis en resta bouche bée : comment son ami pouvait-il préférer la présence de cet imbécile de Poufsouffle plutôt que la sienne ? C'était à n'y rien comprendre.

    Blessé dans son amour propre et incertain quand à l'amitié qui l'attachait toujours à Théodore, le serpent avala sa salive difficilement puis inspira un bol d'air avant de se lever. Il garda un bras dans le dos du brun, juste le temps que Smith ne reprenne sa place puis partit. Il devait réfléchir, remettre les choses au clair et faire le vide.

    - Zabini, appela Zacharias. Il tient à toi, tu le sais ça... hein.
    - La ferme Smith, aboya le dit Zabini. La ferme.

    Sur ces belles paroles, il quitta la pièce. Il s'écœurait lui-même, il y avait probablement une bonne raison pour expliquer tout ça et si Smith était gentil avec Théodore c'était déjà un énorme progrès pour le premier... alors pourquoi agir ainsi ? Si Zacharias venait à être ami avec Théodore (ce qui était impossible évidemment, mais imaginons) alors peut être serait-il moins désagréable avec les autres.

    Zacharias soupira. Pourquoi fallait-il que cet idiot soit idiot ? Ne pouvait-il pas être un idiot intelligent ? Ou au moins avec un minimum de jugeote et de réflexion. Avait-il pensé un instant à ce que penserait son ami à le voir partir comme ça ? Sans un regard. Et après on avait le culot de dire qu'il était le fameux crétin arrogant et égoïste.

    - Il va revenir, promit-il. Tu verras.

    Une nouvelle question s'insinua dans son esprit : quelle était la vraie raison de sa gentillesse et de ce comportement ? De toute évidence ça n'était pas pour faire taire l'infirmière... ou alors pas que pour ça.

    - Vous pouvez lui tourner un peu la tête ? Demanda Poppy. Le baume a dû apaiser un peu la douleur et je vais pouvoir toucher.

    Il acquiesça et le fit. Face à la grimace de douleur qu'eut le brun à ce simple geste, Zacharias soupira. Que c'était-il donc passé pour qu'il ne soit dans pareil état ? Avait-il déçu l'autre mégalomane ? Echoué durant une mission ? Puisqu'il était l'un des leurs, à en croire son bras gauche qui ne pouvait tromper.

    L'infirmière posa ses doigts glacés sur la plaie et malgré toute la délicatesse qu'elle pu mettre dans son geste, le brun hurla de douleur. Son cri retentit dans Square Grimmaurd.

    Le portrait de la mégère Walburga Black se mit à hurler et vociférer mille et une insultes. Les membres de l'Ordre se regardèrent et se turent un court instant avant que la dispute entre les deux clans ne reprenne de plus belle (et entre temps on avait pu constater le changement de côté de Percy Weasley ainsi que de Andrew Scott qui venaient de passer du côté des "pour que Théodore Nott ne restent" rejoignant ainsi Harry (et donc Ronald et Hermione), Kingsley, Remus, Severus, Blaise et quelques autres personnes mais bien peu). Blaise lui, tournait la tête vers Severus, vaguement inquiet. Le professeur hocha la tête et permit à son ancien élève de s'éclipser discrètement.

    Le fils Zabini ouvrit la porte et sourit à Zacharias, qui lui rendit son geste (Ô surprise). Sans avoir à réfléchir, il s'approcha du lit pour être aux côtés du blond et de son meilleur ami. Il prit se dernier dans ses bras et le berça doucement.

    Bien qu'il n'eu que très rarement à se montrer aussi prévenant avec Théodore, il savait ce qu'il fallait faire pour le calmer et l'apaiser. N'avait-il pas été l'unique personne présente lorsqu'il avait appris l'arrestation de son père, sa seule famille ? N'avait-il pas été l'unique serpent à ses côtés lorsqu'il avait eu connaissance du décès de son précepteur et surtout ami : James. Ils avaient toujours été présents quand l'autre n'allait pas bien et aujourd'hui ne serait pas le jour où cela changerait.

    - Je savais que tu reviendrais Zabini, sourit Zacharias.
    - Toi et moi faudra qu'on parle Smith, répondit-il simplement. Tu me dois quelques...
    - Blaise, chuchota Théodore en interrompant son ami. Ne pars pas cette fois.
    - Je te promets Teddy.
     


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  • Blaise secouait la tête de droite à gauche en signe de refus. Les paroles de Severus Rogue ne pouvaient qu'être fausses. Il ne doutait pas que son meilleur ami avait fini dans une cellule, comment aurait-il pu ? Mais qu'ils aient poussé le vice jusqu'à l'enfermer avec un loup-garou un soir de pleine lune, dans l'espoir qu'il n'en meurt c'était si... cruel, même de la part de mangemorts.

    Il niait tout en bloc. N'avait de cesse de dire que c'était impossible que Théodore n'en soit un. Que leurs craintes étaient infondées et surtout stupides. Parce que Blaise connaissait Théodore et savait qu'il serait comme leur ancien professeur de Défense Contre les Fores du Mal de troisième année : honteux de sa condition.

    L'homme aux cheveux gras soupira. Au moins Blaise Zabini avait-il mieux réagit que ce à quoi il s'attendait. Ce comportement calme et civilisé, qui ne consistait qu'à refuser l'évidence était on ne peut mieux lorsque l'on connaissait le garçon.

    Plus haut, Zacharias stupéfiait la vieille infirmière de Poudlard en soignant quelques blessures mineures du blessé. Cette dernière avait osé lui demander comment il connaissait tant de sortilège de guérison et il fallait dire que la réponse l'avait fait sourire. Voilà enfin un garçon avec un peu de jugeote qui ne voulait pas voir sa santé reposer uniquement dans les mains des autres, voilà enfin quelqu'un qui s'instruisait un minimum sur l'auto guérison.

    Théodore commença de nouveau à s'agiter. Il gesticulait comme pour se défaire des mains de Pomfresh qui était en train de lui étaler un baume sur le cou. Il suffit à Zacharias de tendre un peu l'oreille pour entendre qu'il murmurait de petit non.

    Sans même réfléchir, le blond fit ce qu'il n'avait jamais fait pour quiconque auparavant. Il prit la main du garçon pour ensuite lui souffler qu'il était là et que rien ne lui arriverait. L'unique spectatrice dans la pièce en oublia un court instant son patient pour écarquiller les yeux face à cette scène. Le pire était probablement que ça fonctionnait : le serpent se calmait.

    Le comble fut atteint lorsque le brun accepta de ne plus bouger à condition que le blond ne reste à côté. Là, Poppy cru défaillir. Dire que l'arrogant et désagréable Zacharias n'avait même pas reconnu le calme et discret Théodore... il semblait pourtant tout aussi protecteur que Blaise.

    Blaise Zabini. Combien de fois n'avait-elle pas eu à l'accueillir dans son infirmerie durant ses années d'études : à cause d'une rixe contre les Gryffondor bien souvent, d'une chute de balais ou nombre d'autres motifs farfelus. Théodore avait bien souvent été le malheureux serpent chargé de l'accompagner, il était aussi celui qui s'occupait de lui apporter les cours manqué (au plus grand bonheur du premier, cela s'entend) et de fil en aiguille ils avaient fini par être presque inséparable. Bien entendu, on pouvait croiser l'un sans l'autre mais uniquement quand : il y avait des devoirs à gros coefficient qui allaient arriver et alors Théodore disparaissait dans la bibliothèque ; ou quand un match de Quidditch que jouait Serpentard se faisait sentir, dans ce cas Blaise s'éclipsait pour s'entraîner.

    - Mais non, s'agaça Blaise. Vous m'énervez ! Vous verrez bien à la pleine lune ! Théo... n'est... PAS... un... loup... garou.

    Son interlocuteur commençait à perdre patience et ne renchérit pas cette fois-ci. Le fils Zabini avait beau être un ancien Serpentard, il était aussi têtu que la mule la plus têtu lorsqu'il s'agissait de Théodore.

    Blaise finit par tourner les talons pour retourner à l'étage. Lorsqu'il entra dans la chambre, sans frapper, il resta planté sur le sol, bouche bée.

    Zacharias tenait Théodore assis, le dos de ce dernier appuyé sur l'épaule du premier et lui caressait les cheveux en murmurant quelque chose, bas à son oreille. L'infirmière en profitait pour regarder le bras du brun et marmonner quelques incantations.

    Pour faire remarquer sa présence, le métis toussota. Aussitôt la soignante se détourna de sa tâche principale pour regarder le gêneur : ce n'était que Blaise. Zacharias le foudroya du regard, lui faisant ainsi comprendre qu'il n'avait pas eu la meilleure des réactions possible, quand à Théodore il restait impassible alors qu'il savait que c'était Blaise. Qui d'autre ?

    - Depuis quand t'es gentil Smith ?
     


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  • Severus Rogue quitta la chambre après avoir posé doucement son bagage sur le lit inoccupé de la chambre. Il fut bien entendu suivit de Blaise Zabini qui exigeait des explications quand aux dernières paroles de son ancien professeur de potion. Aucun doute que ce qui aurait pu être une conversation "calme" ne le serait pas bien longtemps.

    Poppy Pomfresh s'approcha aussitôt du lit du blessé et ne remarqua pas que l'arrogant personnage qui hantait les lieux faisait de même. Le blond examina de loin les blessures de celui qui avait peut être été un de ses camarades de classe (et dans ce cas il ne s'en souvenait pas).

    - Qui est-ce ? Demanda-t-il, curieux. Je le connais ?
    - Probablement oui, répondit la femme. Théodore Nott, il a votre âge.

    Zacharias Smith avait été un Poufsouffle et malgré que ces derniers avaient tendance à passer inaperçu au sein de Poudlard, au contraire de leurs homologues Serpentard ou Gryffondor ; ce personnage avait eu le don d'être connu de bon nombre d'étudiants de l'école de magie. Il s'en vantait, même s'il n'aurait pas dû en être fier.

    Grand, sans doute autant que ne l'était Théodore, et blond Zacharias Smith sortait du lot par son arrogance tout droit sortie des cachots de Serpentard. Toujours, il avait pris plaisir à rabaisser ses camarades, se vanter  et se penser au dessus de tout. Le fait qu'il soit bon élève en classe sans travailler pour autant n'arrangeait en rien les choses.

    Les cheveux impeccablement coiffés et toujours propre sur soi, jamais il n'apparaissait débraillé ou négligé. L'apparence avant tout, semblait-il vouloir dire à chacune de ses "sorties". Les blaireaux avaient eu droit à un serpent dans leur salle commune durant quelques années...

    Jamais il ne s'était lié d'amitié avec un de ses camarades. Non parce que ces derniers l'avaient toujours rejeté en bloc, à dire vrai c'était même plutôt l'inverse : ils avaient voulu s'en faire un ami afin de peut être arrangé son caractère. C'était plutôt Smith qui avait toujours rejeté ses camarades, qui n'étaient pas à son "goût" de toute évidence.

    - Théodore, souffla Zacharias. Nott.
    - C'est cela en effet, s'impatienta-t-elle. Maintenant reculez-vous, vous êtes dans le passage.

    L'infirmière demandait, par de grands signe de la main, au garçon de s'éloigner. Ses doigts fins attrapèrent une fiole au contenu orangé et la déboucha.

    - Une potion antidouleur, s'étonna le jaune et noir. Je pense que ce n'est pas la potion prioritaire. A mon avis une potion de régénération sanguine lui conviendrait mieux. Mais j'dis ça... je dis rien.
    - Ne dites rien, coupa-t-elle sèchement.

    Zacharias ricana, même les adultes expérimentés s'agaçaient bien vite de sa présence. Bien sur, son caractère avait tendance à l'isoler et faire en sorte qu'il ne soit toujours seul mais franchement... si il n'avait plus ce "don" d'agacer son monde mais qu'il aurait des "amis" il était certain qu’il les échangerait contre ceci : il y tenait trop.

    Le garçon contourna le lit, au plus grand bonheur de Poppy Pomfresh qui pensa qu'il s'éloignait pour la laisser tranquille. Que nenni. Les doigts long et fin du Poufsouffle se perdirent dans sa poche arrière, à la recherche de sa baguette. Lorsqu'il trouva enfin le bâton fin, il le pointa sur le dit "Théodore Nott" et s'apprêtait à ouvrir la bouche quand une voix dure l'en empêcha.

    - Ne faites pas de bêtises, Smith, intervint l'infirmière. Ou je vous fais sortir de cette pièce.
    - Je ne fais pas de bêtise, madame, appuya le dit Smith. Je sais ce que je fais... vous me prenez pour qui.
    - Je l'ignore... mais pas pour quelqu'un prêt à aider son prochain.

    Zacharias renifla dédaigneusement face à une telle attaque. Bien sur que si il était prêt à aider les autres, mais il ne fallait pas en abuser non plus... il voulait bien être gentil mais pas trop. Il voulait bien aider mais pas n'importe qui.

    Il fronça les sourcils. Pourquoi souhaitait-il donc soigner le brun ? Il n'avait même pas su dire qui il était alors qu'ils avaient le même âge. Ce garçon n'était rien pour lui, si ce n'est son futur camarade de chambre... il aurait donc dû, en toute logique, vouloir qu'il ne parte d'ici... et donc ne meurt par exemple.

    Mais non... ça n'était pas pour le grand dadais décoiffé qu'il faisait ça, mais pour clouer le bec de la vieille. Oui oui, c'était uniquement pour ça. Du moins... se plaisait-il à s'en convaincre.
     


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  • Severus réapparut enfin, non sans oublier de sourire victorieusement aux autres quand arriva derrière lui l'infirmière de Poudlard mais dont il fallait surtout retenir : l'infirmière de l'Ordre. La femme, qui n'était plus toute jeune il fallait se l'avouer, se dirigea aussitôt vers Harry Potter, certaine qu'il était le garçon à soigner.

    - Vous semblez aller très bien Potter, remarqua-t-elle avant de se tourner vers Severus.

    A son air exaspéré sur le visage, elle comprit qu'elle s'était trompée. Elle suivit alors le regard de ce dernier pour y découvrir un autre brun pas mieux coiffé que le premier... mais surtout plus blessé.

    Elle plaqua une main horrifiée sur sa bouche. Tant de blessure chez un garçon si jeune ne faisait qu'accroître un peu plus encore son dégoût envers les pratiques des mangemorts. Poppy s'approcha de lui et le regarda pour voir rapidement l'étendu des dégâts... sans le toucher de peur de l'effrayer ou lui faire mal par son ignorance des faits.

    - Je pense que j'aurais préféré soigner Potter, souligna-t-elle. Enfin, que s'est-il passé pour qu'il soit dans cet état ?

    La respiration sifflante et de toute évidence douloureuse de cet inconnu sembla donner envie à Severus de se hâter de fournir les explications. Comme s'il... s'inquiétait pour lui, ce qui était une chose invraisemblable.

    Une fois eut-elle eut les renseignements qu'elle voulait et avait été prise à l'écart par Remus pour un petit "bonus" ; elle poussa le garçon qui tenait la main au blessé tout en essayant de le maintenir éveiller et le faire parler Quelle ne fût sa surprise quand elle reconnut en ce garçon assis par terre et l'air hagard sur le visage, le si fier et énervant Blaise Zabini. Or, à sa connaissance et si ses souvenirs ne lui jouaient pas de mauvais tour... il n'y avait qu'un garçon qui pouvait se vanter d'avoir l'art et la manière de l'inquiéter.

    - Théodore Nott, affirma-t-elle en regardant le blessé. Je me trompe Severus ?

    Le dit Severus ne su masquer sa surprise. Par quel tour de magie cette sorcière avait-elle pu deviner l'identité ? Il était pourtant assez métamorphosé par rapport à ses années d'études. Certes, l'insulte qu'était sorcière semblait bien moindre lorsque l'on était entouré de gens de cette condition, mais l'envie y était.

    Elle demanda pourtant au maître des potions s’il était possible d'être à l'écart de cette foule impressionnante et bruyante. Ce dernier acquiesça, bien trop heureux qu'il était d'avoir une occasion de fuir cette bande de décérébrés.

    Blaise ouvrit la porte que lui désignait son ancien directeur de maison. Bien entendu, avant de le faire il avait tenté de l'en dissuader. Le garçon qui l'occupait avait réussit à rester seul, personne ne parvenant à le supporter et pourtant... il n'était même pas un Serpentard, c'était dire.

    - Qu'est ce que tu veux Zabini ? Demanda agressivement la voix du désagréable garçon y dormant. Tu as oublié que cette chambre était comme qui dirait... occupée ?

    Le dit Zabini soupira. Lui-même n'avait jamais vraiment tenté l'expérience éprouvante qu'était le fait d'essayer de dormir dans la même pièce que lui. Maintenant il comprenait pourquoi tous les autres avaient échoués, ça n'était pas d'eux que venait le problème, mais bel et bien de lui.

    - Vous aurez un colocataire monsieur Smith, apprit Severus. Je n'accepterais aucunes plaintes de votre part et je vous prierais de ne pas vous montrer désagréable ou odieux avec lui.
    - Why not ? Demanda le dit Smith. Pourquoi devrais-je faire des efforts pour lui spécialement ?
    - A moins que vous ne souhaitiez des représailles de ma part, de celle de Blaise ici présent, de Remus Lupin j'en suis certain et de lui-même une fois guérit, souligna l'homme graisseux. Ah oui... et si vous veniez à me désobéir, vous pourriez très bien rester enfermer par "inadvertance" avec lui un soir de pleine lune... histoire de vérifier s'il l'est devenu ou pas.
    - Vous n'oseriez pas, affirma Zacharias. Vous...
    - Voulez vous vérifier, se moqua l'adulte. Alors désobéissez-moi.

    Severus Rogue avait, semblait-il, perdu quelque peu de son assurance lorsqu'il avait commencé à suggérer la condition peu enviable de Théodore. Le regard marron qu'il savait fixer sur lui et qui appartenait à Blaise ne pouvait que faire augmenter ce sentiment de malaise.

    - Professeur Rogue, appela alors Zabini. Je pense que... vous avez des choses à me dire.
     


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    Il resta sans voix et pour un peu son cœur aurait pu lui jouer des tours en oubliant quelques battements qu'il ne s'en serait rendu compte. Même sans l'avoir vu pendant plusieurs mois, il n'avait aucun mal à reconnaître cette touffe de cheveux, cette silhouette fine et ce visage... Merlin ce visage ! Non, finalement il se trompait. C’était son esprit qui se moquait de lui. Il s'en voulait trop d'avoir laissé le jeune Nott aux griffes de son père et le voyait en un parfait inconnu. Mais la ressemblance était telle...

    Il mit lentement son pied droit devant le gauche, pour avancer. Et ainsi de suite afin d'arriver plus près du fauteuil. Une fois tout proche, il ne pouvait plus douter, ni refuser ce qu'il pensait impossible : c'était vraiment lui.

    Comment avait-il pu en douter ? Malgré la saleté des cheveux, la pâleur de ce visage, la maigreur de ce corps... il n'y avait qu'à Théodore que ça pouvait être.

    - Que s'est-il passé ? Demanda-t-il rapidement à Kingsley. Pourquoi est-il ici ? Qu'a-t-il à son cou ?

    Remus, juste à côté, baissa la tête. Blaise ne tiqua pas à ce geste. Si, comme il le pensait à première vu, les deux hommes avaient partagés une cellule ceci pouvait aisément expliquer cela. Et pourtant, s'il avait su qu'il y avait bien plus que de l'attachement vis à vis d'un compagnon d'infortune. S'il avait su ne serait ce que penser possible que son ancien professeur n'ait mordu, sans le vouloir certes, son meilleur ami... qu'il avait si lâchement abandonné... il aurait probablement eut une toute autre réaction.

    Théodore commença à bouger, doucement. Ses gestes étaient faibles, comme mis au ralenti... mais il bougeait et cela suffisait à faire sourire Blaise Zabini. Au moins son ami était-il vivant ; mais pour combien de temps encore ?

    - Théo, appela-t-il aussitôt. Théo, c'est moi.

    Le brun tourna la tête en direction de cette voix qui l'appelait. Qui pouvait être ce "c'est moi" ? Avec un peu de chance c'était Blaise. Non. Ce n'est pas "un peu" qu'il faudrait mais une quantité folle. Pourquoi diable ce crétin pas finit aurait-il été rejoindre l'Ordre ? Parce qu'il était là-bas ou bien était-il, encore une fois, en train de se tromper.

    Le garçon qui parlait attrapa la main de Théodore et la serra fort sans même s'en rendre compte. Le fait que le grand brun avait tourné la tête vers lui, visiblement non sans souffrir, sa blessure au cou n'était que plus visible... plus inquiétante.

    - Théo, continua-t-il. Dis quelque chose, s'il te plaît Théo.
    - C'est toi ? Demanda le dit Théo. Blaise ?

    Ce dernier se força à sourire. En temps normal il aurait éclaté bruyamment de rire, ébouriffé les cheveux du garçon, sauté sur lui pour le chatouiller... mais justement les temps n'étaient pas "normaux". Théodore était blessé, en bien mauvais état, et lui avait peur... peur de le perdre sitôt une fois l'avoir retrouvé. Peur de le perdre définitivement cette fois.

    Blaise continua à passer sa main dans les cheveux on ne peut plus emmêlés de son meilleur ami (venait-il de penser meilleur ?). Ce geste avait au moins le don de l'apaiser lui, puisqu'il lui occupait les mains. De toute évidence c'était un sentiment valable pour Théodore, dont le visage semblait moins crispé.

    - Ca va aller, chuchota l'autre. Je te le promets Théo.
    - Evitez de promettre des choses, Blaise, releva Remus. Voyez son état... on pourrait très bien ne rien pouvoir faire.
    - On le soignera, on le sauvera et il guérira, appuya Zabini. Je lui promets et je tiendrais cette promesse.

    Le loup garou soupira mais souriait malgré tout. Blaise lui rappelait les autres maraudeurs, tant dans sa façon d'agir avec l'un des "siens", que par son envie de protéger Théodore. Malgré son absence jusqu'alors et son ignorance quand à la venue du garçon, il ne pouvait que trouver ceci logique.

    Pourtant, il devait comme manquer une corde à son arc. Pourquoi, s’il tient tant que cela à son ami, pourquoi n'était-il pas parti avec ? C'était incompréhensible. Le brun aurait probablement dit oui... ou peut être pas, non. Blaise avait peut être dû le savoir et pour ne pas se faire souffrir...

    - Théo, s'il te plaît, supplia le garçon. Serre-moi la main, parle-moi, insulte-moi... mais reste éveillé.
    - J'ai mal, souffla simplement le brun.
    - Je sais... je sais... mais tiens bon.

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