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    Le fils Nott imita Remus Lupin, il ignorait pourquoi, et tourna donc la tête vers la petite fenêtre. Ses yeux s’écarquillèrent d’effroi et son sourire disparu pour laisser place à un air profondément paniqué. Il comprenait enfin la raison qui avait poussé le mangemort à le changer si brusquement de cellule. L’ancien professeur d’apparence si fragile et fatigué, mais aussi si gentil et prévenant commençait à se transformer. Là. Juste sous ses yeux. Il était l’unique spectateur de cette métamorphose. Il serait aussi l’unique morceau de chair fraiche à portée de croc.


    - Génial, pensa ironique Théodore. Si Blaise voyait ça… il se moquerait de moi et de ma chance.

    Seul bémol : Blaise n’était pas présent. Il ignorait où était cet imbécile de première et sans doute s’en moquait-il complètement. Après tout, il avait déserté les lieux le jour où ils devaient être marqués. Le garçon avait prit la fuite, sans même songer à l’emmener avec lui. Probablement aurait-il refusé de le suivre mais… si il avait au moins prit la peine de lui proposer, il n’aurait pas eu à supporter toute cette rancœur.

    Théodore recula. Recula. Recula encore. Pour finir par atteindre l’un des murs de pierres grises et froides. Il se colla contre celles-ci, tentant de se faire le plus petit possible… mais allez donc réussir quand vous êtes grand. Ses yeux cherchaient une issue de secours et vite de préférence.  Un vif  coup d’œil vers l’hybride le fit frissonner de peur : il pouvait presque deviner un sourire carnassier, carnivore, sur les babines de cet homme. En fait non, il n’avait pas à le deviner puisqu’il ne pouvait que le voir.

    Remus fondit sur lui. Théodore n’eut d’autres choix que de sauter sur le côté pour ensuite courir à l’opposé de la pièce. Il était étonnant de constater à quel point on pouvait oublier notre faim et notre douleur lorsque notre vie était menacée.

    Mais si on pouvait l’oublier, ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle disparaissait. Le brun serra les dents pour ne pas crier, un court instant il pensa qu’il vaudrait mieux qu’il se fasse dévorer, déchiqueter, tout ce que le loup voudrait… plutôt que passer sa pleine lune à courir à droite et à gauche pour finir par mourir quand même. Sa vie n’avait plus trente six possibilités non plus : soit il meurt maintenant, soit il allait mourir dans les heures ou jours à venir.

    La respiration haletante, il profita de son instant de répits pour non seulement reprendre sa respiration mais aussi : évacuer la douleur qui semblait avoir donné rendez vous à souffrance, brûlure, élancement et tiraillement au milieu de son dos. Et surtout réfléchir : devait-il ou non se jeter dans la gueule du loup ?

    - C’est pas le moment de faire de l’humour Théo, se gronda-t-il. T’es dans un merdier pas possible alors cesses de faire le pitre et…

    Seulement, ce n’était pas en pensant ses âneries qu’il oubliait de faire attention… mais en se critiquant tellement il ne fit pas attention à la forme poilue et armée de dents pointues et tranchante qui bondit sur lui.

    Bondir. Sauter. Se jeter. Il ignorait quel verbe était le plus exact pour décrire la manière dont le loup-garou était venu à lui mais il savait en revanche qu’en se moment, le fait qu’il soit à terre n’allait pas l’aider à s’en sortir vivant. C’était donc la fin ? Sa fin ? Si misérable ?

    Théodore Nott  s’était toujours imaginé mourir d’une manière différente. Il s’était déjà vu tomber suite à un Avada entre les deux yeux (ou les omoplates, enfin peu lui importait où il le recevait puisque l’effet restait le même : meurtrier). Il s’était aussi imaginé en train de s’interposer face à un sale sortilège et finir par mourir… mais en ayant sauvé quelqu’un à qui il tenait. Ou encore mourir vieux, ça aussi il l’avait supposé, bon d’accord, il n’y avait jamais vraiment cru… considérant toujours qu’il mourrait jeune, pendant la bataille finale de préférence, qu’il ne connaitrait pas « l’après Voldemort » mais éviterait donc Azkaban. Qui a dit qu’il n’était pas un vrai Serpentard ? En revanche, si il y avait bien un scénario qu’il n’avait pas songé imaginer c’était celui qui se présentait à lui. Théodore Nott ? Tuer par un loup-garou ?  Par Remus Lupin de surcroît ? A la bonne heure.

    Il ouvrit grand sa gueule, dévoilant des dents blanches, nombreuses et pointues. Il bougea ses babines, le renifla un peu. Sa patte antérieur droite vint lui griffer le bras sèchement, déchirant un peu plus encore sa vieille (elle fut neuve il fut un temps pas si lointain) robe. Théodore ne su s’empêcher de crier face à cette première attaque. Mourir : oui. Dignement : de préférence. Mais sans enquiquiner les mangemorts de garde : jamais.

    Lorsque Remus approcha ses dents de son cou, Théodore ferma les yeux et pensa à un souvenir heureux… Merlin qu’ils paraissaient lointain. Il sentit juste deux crocs se planter dans sa chair puis ce ne fût que douleur.

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  • Tout commença dans les cachots… chez qui ? Ca n’a pas d’importance des cachots sont des cachots et ce n’est pas parce qu’il serait chez les Lestrange plutôt que chez les Malfoy qu’il serait mieux lotis… quoique si il avait le choix entre les deux il opterait très certainement pour les cellules des blondinets que pour les maboules, il aurait probablement plus de chances de survies (simple intuition bien évidemment)

    Tout se poursuit dans la cellule. Il ignorait si c’était bien ou mal mais il avait droit à une « chambre » privée, sans aucune compagnie. En fait c’était plutôt déprimant : personne à qui parler, personne à soutenir… à cette allure il ne doutait pas qu’il deviendrait rapidement cinglé… mais ça bien évidemment les véritables cinglés n’en avaient pas grand-chose à faire.

    Bien entendu tout à une fin et la sienne arrivera… un jour, mais visiblement pas pour tout de suite. Soit il mourrait de la main des chiens-chiens, soit il mourrait mais tout de même sorti de ce guêpier. Par contre, pour que la seconde hypothèse ne puisse être juste il ne pourrait compter que sur lui-même puisqu’il était seul. Autant dedans que dehors.

    Perdu dans ses réflexions grotesques, il n’entendit pas tout de suite qu’on ouvrait la porte de sa cellule. Théodore Nott le su simplement une fois qu’on lui attrapa son bras squelettique et qu’on l’attira hors de la pièce. Il n’osa même pas ouvrir la bouche pour demander où ils allaient de la sorte, bien trop conscient que ça lui attirerait plus d’ennuis qu’autre chose.

    Autrefois  propre  sur lui, les cheveux  noirs et impeccablement désordonnés (effet de style vous voyez), le visage pâle et assez grand pour son âge, il était un peu trop maigre peut être, le serpent n’avait que trop perdu de sa suprême.  Aujourd’hui, il n’était plus qu’une ombre. Ses côtes saillantes le faisaient frissonner lui-même, ses blessures sanguinolentes dans le dos et sur le reste du corps avaient le don de le faire grimacer de douleur à chacun de ses rares mouvements. Ses yeux noirs étaient cernés de « valises » toutes aussi sombre que ses cheveux et ses cheveux n’avaient plus rien d’impeccable dans leur désordre.

    Faute d’avoir toute possession de ses mouvements, le mangemort qui le tenait avait opté pour une manière plus forte : il le tirait et tant pis s’il n’était pas en mesure de suivre la marche forcée. Qui se cachait donc sous ce masque ? Sans doute un énième sous fifre de ce bon à rien qui pensait pouvoir dominer le monde. ‘Chut Théodore, arrête de penser ça… souviens toi de pourquoi tu es ici’ et si ceci n’avait pas le don de le soigner et lui faire oublier sa souffrance, il avait au moins le don de le calmer, le faire cesser de penser de telles sottises.

    On ouvrit une nouvelle cellule (le pourquoi on l’avait changé n’avait toujours pas de réponses) qui n’était pas vide, de toute évidence… à en croire la respiration saccadée, les hurlements qui en sortaient et le sourire moqueur et satisfait de l’inconnu masqué. On poussa le fils de Théophile Nott, mangemort à ses heures perdues, à l’intérieur puis l’on ferma la porte. Sans dire un mot.

    L’ancien Serpentard ne pu s’empêcher de sourire malgré le fait qu’il soit toujours prisonnier et venait de laisser s’échapper ce qui était peut être sa seule chance de liberté. Enfin il n’était plus seul et aurait quelqu’un avec qui converser. Il espérait que c’était plus quelqu’un d’intelligent et d’intéressé par le monde environnant qu’un être stupide et complètement idiot comme Crabbe ou Goyle.

    Il chercha du regard le second occupant des lieux et rencontra finalement les yeux de son ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Jamais encore il n’avait pu le penser ou le prononcer mais : il avait sans doute été l’un des plus compétents, avec Rogue… et sans doute aussi le plus aimable.

    - Bonjours professeur Lupin, s’enquit-il un sourire toujours collés sur son visage alors qu’il ne devrait véritablement pas y être. Que faites-vous ici ?

    Ce n’est qu’une fois avoir terminé sa phrase qu’il se morigéna quand à la stupidité de celle-ci. De toute évidence il n’était pas venu là pour visiter les lieux, sinon quoi il aurait été bien nigaud. Le brun regardait avec attention le plus âgé, scrutant chacun des changements notoires qu’avait connu le lycanthrope.

    A première vu il avait vieilli, mais c’était logique et aussi la dure réalité de la vie : personne ne pouvait être éternellement jeune… mais tout de même il faisait bien plus que son âge. L’homme avait aussi maigri, sur ce point non plus il ne pouvait pas véritablement s’étonner : quiconque était enfermé dans un cachot n’allait pas être nourrit comme un roi et sa cours.

    - Monsieur Nott ? S’étonna le lycanthrope. Que faites-vous ici ? Dans cette… cellule.
    - Ils ont dû nous trouver sage et accepter de nous laisser faire de la colocation.
    - Vous ignorez quel jour nous sommes apparemment, souffla le premier. Vous ne devriez pas vous réjouir autant.

    L’ancien professeur tourna alors son regard vers la minuscule fenêtre à barreaux, Théodore était certain qu’il n’en avait pas vu dans son ancienne cellule, ce qui signifiait donc qu’il n’en avait pas… pourquoi cet homme en avait-il donc une ?
     


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