• - Ca avait été annoncé dans la Gazette, se souvint Zacharias, sourcils haussés, il ne quittait pas des yeux John. Comment peux-tu ignorer qu'il...
    - J'ai toujours eu horreur de ce torchon, rappella Cadwallader en soupirant. Le ministère le dirige presque intégralement. Il contrôle les journalistes qui y travaillent et censure certains articles qu'il juge mauvais pour son image. Je travaille peut-être pour le ministère mais rien ne m'empêche de ne pas être d'accord avec bon nombres de leurs idées ces derniers temps.
     
    Le blond hocha la tête. Il était vrai que, même lorsqu'ils n'étaient encore que de simples étudiants à Poudlard, son ami avait déjà eu des idées bien arrêtées au sujet du premier journal anglophone du monde magique. 
     
    C'était en cinquième année où, vraiment, tout avait basculé. La mort de Cédric Diggory à la fin de l'année précédente, Potter qui affirmait que Voldemort était de retour et la politique de l'autruche dans laquelle le ministère avait alors plongé. John n'avait pas apprécié les innombrables articles visant à discréditer le Gryffondor de leur année ou leur directeur.
     
    Les politiques faisaient ce qu'ils voulaient de ce journal et la liberté de la presse avait tendance à en prendre un sacré coup.
     
    - C'est d'ailleurs pour ça, en partie, que Justin n'a pas postulé à la Gazette du sorcier, ajouta-t-il. 
    - Je pensais que c'était parce que tu l'avais menacé de dire à Deborah ce qu'il pensait d'elle, que tu projettais de lui raser la tête et qu'il n'était pas impossible qu'il reçoive un cadeau empoisonné de chez les Weasley.
    - Ca c'est l'autre partie.
     
    Le presque médicommage, qui ne saurait qu'à la fin de la semaine s'il avait réussit à avoir son diplôme du premier coup et sans commettre le moindre impair, sourit légèrement. Ce que venait de dire John l'amusait légèrement mais il se rappelait de ce même sorcier, plus jeune de quelques années, qui s'était empressé de résilier son abonnement au journal dès que ses parents avaient eu le dos tourné était un souvenir qu'il appréciait énormément.
     
    De même qu'il aimait penser aux nombreuses disputes par courriers interposés qui avaient suivies.
     
    - Sa capacité à prévoir l'avenir... le troisième oeil inquiète le ministère depuis quelques années et le ministre actuel en profite, Zach, avoua Cadwallader sans oser regarder son ami. Le fait qu'un homme possédant la marque en soit doté leur a vraiment fait prendre conscience des dangers potentiels que représente ce don... ou cette malédiction, tout est affaire de point de vue.
    - Mais il n'a rien demandé ! S'indigna le blond. Je suis certain que si on daignait lui laisser le choix il ferait en sorte de ne pas l'avoir.
    - Je sais, soupira le premier, désolé. Mais on a un ministère uniquement composé d'imbécile donc ça n'aide pas. Celui de l'après-guerre voulait punir les mangemorts, actuellement ils considèrent qu'il vaut mieux prévenir que guérir.
    - Au détriment de leur population ? Demanda Zacharias, sceptique. C'est ça ?
    - Ils avaient l'occasion, il y a quelques années, de se débarrasser de Theodore, d'éliminer un problème de taille et ce : sans choquer l'opinion publique, c'était le rêve ! Mais Potter et toi vous avez dû vous en mêler et comme Potter est Potter et que toi tu es toi : vous avez su les empêcher d'agir. Vous avez su convaincre Scott de faire sauter la sentance. Je suis sur que tu peux voir ce que ça signifie sans que je ne te l'explique...
     
    Le futur guérisseur se retint, de justesse, de frapper dans un mur dangereusement proche de son poing droit. Il saurait se soigner lui-même si besoin mais cogner dans quelque chose ne changerait rien à l'actuelle situation... malheureusement ! Tout ce qu'était en train de dire John l'indignait au plus haut point. Il sentait que ce n'était pas non plus sans fondements !
     
    - Un mangemort ayant le troisième oeil et ayant utilisé son don pour aider Tu-Sais-Qui dans sa conquête du pouvoir qui est privé de son âme... c'est normal, c'est de la justice et tu comprends que ça passe mieux qu'un petit étudiant qui peut voir l'avenir, qui ne contrôle rien à cause de l'incompétence de son professeur qui se trouve être privé de son âme uniquement parce qu'il est doté d'une faculté qui inquiète le ministère.
     
    Le blaireau aux cheveux blonds se laissa lourdemment tombé dans le canapé qui se trouvait dans la pièce. Cadwallader s'approcha, hésitant, de lui et vint lui serrer l'épaule en guise de soutien. Il prit ensuite place aux côtés de son plus vieil ami.
     
    - C'est politique, Zach, souffla-t-il. Si Theodore a été arrêté c'est uniquement dans un but politique car les élections approchent.
    - C'est incensé.
    - Arrêter Theodore c'est montrer qu'ils sont encore actifs au ministère, c'est montrer que même une personne ayant été innocenté une première fois dois payer pour ses crimes passés... et c'est montrer que Scott était un mauvais ministre qui se laissait attendrir par des pseudos héros de guerre. 
     
    Le regard noir de Smith ne poussa pas John à se taire. Au contraire. A le voir agir ainsi : il voyait bien que son ami devait entendre tout ce qu'il avait à lui dire... mais aussi d'être rassuré. Cette partie allait venir.
     
    - S'il a été innocenté une première fois... 
    - Potter avait fait pression, claqua le futur médicommage. Les choses ont bien changées depuis. J'ai peur que ce nouveau ministère de pacotille aille chercher des noises dans le passé de Theodore comme... 
    - La mort d'Hermione, comprit le premier.
    - La mort de Granger, confirma l'autre. Même morte elle continuera à nous faire chier celle-là !
    - Tu sais Zach, si Scott a accepté d'écouter Harry et de signer cette lettre pour la libération de Theo... ce n'est pas uniquement parce qu'il s'agissait d'Harry, de sa belle gueule et de son statut de "Sauveur". Si vous aviez demandé à faire libérer Rabastan Lestrange, je suis certain qu'il ne l'aurait pas fait.

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  • - Comment serais-je ensuite retourné dans ma chambre ? Interrogea Theodore. Elle est morte car le feu qu'ELLE a déclenché s'est propagé plus vite qu'elle ne l'aurait cru et l'a encerclé. Si j'ai pu retourner dans ma chambre pour sauter... elle aurait très bien pu me suivre. Elle était plus en forme que moi.
    - Sauf si tu partais et que tu relançais le sort derrière toi afin de lui bloquer l'accès.
    - Et après c'est moi qu'on traîte comme un psychopathe...
     
    Le serpent soupira. Face à tant de mauvaise foi que pouvait-il bien dire ou faire pour se dégendre ? Il ne voyait pas comment s'y prendre... même Zacharias n'était pas aussi borné et cédait plus rapidement face à pareils arguments.
     
    - Je n'avais même pas ma baguette, se reprit-il. Elle me l'avait prise. J'ai fait les démarches au ministère pour dire qu'elle avait changé... puisqu'étant marqué je suis obligé de régularisé ma baguette et gnagnagna.
    - Pratique. Mais tu peux l'avoir jeté derrière toi afin d'appuyer ta version.
     
    Theodore mourrait d'envie de se claquer la tête sur la table... ou alors claquer celle de l'autre sorcier. La seconde idée lui plaisant légérement plus que la première.
     
    - Bouge pas, j'vais chercher un collègue... c'est bientôt l'heure de ton transfert.
    - Z'êtes un comique vous, lança le brun en désignant ses poignés. Mais puisque je suis si doué que ça... je pourrais très bien me défaire de ces liens et me faire la malle.
     
    L'ancien serpent reçu un regard noir de la part de l'homme qui l'avait déjà plusieurs fois frappé ou blessé par un moyen détourné en plus de le maintenir attaché depuis déjà bien trop longtemps de son avis. Theodore avait beau savoir que ce qu'il venait de dire n'était pas bien malin venant de lui et que cette réaction correspondrait plus à Blaise, s'il était en vie, ou Zacharias... mais qu'importait. Cette idée était, à n'en pas douter, bien placée dans la liste des "Mauvaises idées" qu'il avait pu avoir mais il s'en moquait... vu la situation, il pouvait bien s'accorder un petit plaisir, non ?
     
    L'auror, la main sur la poignée de la salle d'interrogatoire, resta figé plusieurs secondes. Il attendait que le dernier Nott a être encore en vie ne perde ce sourire vainqueur, un brin moqueur en plus de ça. Le plus jeune, pourtant, ne semblait pas décidé à s'en défaire. Ah ça non ! Certainement pas !
     
    oOo
     
    - De quel droit tes putains de collègues de mes deux se permettent-ils de se pointer chez Teddy pour le tirer du lit et l'embarquer comme s'il était un criminel !
    - J'ai pas encore passé mon examen final, se défendit aussitôt John en levant les mains en l'air. Je suis pas titulaire. Je suis pas encore auror. Techniquement ils sont plus mes professeurs que mes collègues là et...
     
    Zacharias le savait. Theodore avait passé des heures, tout en s'arrachant les cheveux, à essayer lui expliquer quel était le statut de leur ami Cadwallader. Oh... le blond était loin, très loin même, d'avoir tout comprit et n'avait certainement pas tout retenu mais il savait tout de même que John n'était pas encore totalement auror, comme lui n'était pas encore tout à fait médicommage. C'était déjà bien, non ?
     
    - Je vais essayer de savoir mais.... si comme tu le penses on considère encore Theodore comme un mangemort ce n'est pas gagné. Ces dossiers là sont bien gardés, expliqua le futur chasseur de mages noirs. Le sien a, en plus, toujours plus ou moins posé problème me semble-t-il. I
    - Il avait été condamné au baiser, murmura le blond qui n'avait jamais su oublier cette sentence des plus cruelles et des plus injustes. Potter était intervenu de justesse et... Malefoy semble penser qu'il pourrait recommencer mais... je doute que ça ne fonctionne deux fois.
     
    Cadwallader hocha la tête. Pour une fois, et ces moments étaient vraiment rares, il était d'accord avec le second blaireau. Les probabilités pour que l'intervention d'Harry fonctionne de nouveaux étaient très faibles. En plus d'avoir un nouveau ministre à la tête du gouvernement, le temps était passé et avait fait son oeuvre : le Survivant restait le Survivant, celui Celui-Qui-A-Vaincu mais sa voix avait malgré tout perdue de son importance.
     
    - Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de sa première condamnation ? Interrogea le brun, embêté par cette nouvelle. Je n'aurais rien dit et... j'l'aurais pas jugé, Zach. J'ai rapidement dû me faire à l'idée qu'il arrivait là où moi j'échouais : t'intéresser, te calmer et te rendre humain. J'étais dans la salle sur demande, avec vous. Zach...
    - Ted a du mal à en parler et en entendre parler c'est pareil. Il était vraiment dans un... sale état quand je l'ai ramené à la maison, souffla le second. Quand on est arrivé il était... il était déjà à la mercu d'un détraqueur et... ça s'est vraiment joué à une minute, John. 
     
    Debout, face à face, les deux amis se fixaient.
     
    - Je sais pas pourquoi lui était destiné au baiser et pas Flint... les sentences sont tombées le même jour et... je comprend pas, même maintenant, ces différences de jugement.
     
    John commença à grimacer et, l'air embêté, se mit à jouer avec ses doigts. Smith ne manqua pas de remarquer cette réaction et comprit. Son ami avait beau ignorer certaines choses, pour une raison qu'il saurait probablement lui fournir... Cadwallader n'était peut-être pas non plus totalement inutile et peut-être pourrait-il éclairer sa lanterne sur certains points

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  • Theodore était appuyé sur le dossier de la chaise où on l'avait attaché quelques heures plus tôt. De toutes façons : il n'avait pas pu bouger depuis. Enfermé dans cette minuscule pièce, un peu trop sombre à son goût, le brun ne pouvait qu'espérer que tout ceci ne s'arrête.

    Merlin ! Qu'il détestait ne pas être en compagnie de Zacharias... ou même de John, de Drago, de Justin, peu lui importait "qui" au final. Il se détestait de dépendre à ce point de la présence d'un autre sorcier, de ne pas être capable de rester seul quelques heures. Il se haïssait pour une dizaine de raisons.

    Parce qu'il n'était pas capable de rester seul quelques heures. Parce qu'il ne pouvait pas quitter le manoir seul. Parce que la peur lui tordait les boyaux au moindre petit bruit suspect. Et... bon sang ! Il y en avait par milliers des petits bruits suspects dans cet endroit.

    - Tu vas parler, saleté, grogna le capitaine, à bout.
    - La dernière fois que j'ai parlé je me suis prit votre poing dans la tronche, marmonna le plus jeune. J'suis innocent hein, pas maso.

    Grand mal lui prit de dire ceci. L'auror, un homme qui devait faire quelques centimètres de moins que Theodore (lorsque celui-ci était détaché et debout), avait également quelques kilos de graisse et de muscles en plus. Le sorcier s'approcha du serpent et, sans hésiter ne serait-ce qu'un instant : provoqua une nouvelle rencontre entre sa grosse patte et la joue du prisonnier... dont la tête fit aussitôt un quart de tour.

    - Tu disais ? S'amusa-t-il en le voyant.

    L'ancien Serpentard ne répondit rien. Tête basse, il fixait attentivement la table. Ses mains, attachées fermement depuis des heures, commençaient à réellement le faire souffrir et pouvoir se concentrer sur autre chose que sa douleur était un réel soulagement.

    Comment le meuble devant lequel il avait été installé pouvait-il contenir autant de gravures en son bois ? Où ses prédécesseurs avaient-ils pu trouver les outils nécessaires pour l'abimer à ce point en y inscrivant leurs insultes et leurs obscénités ?

    - T'es un sacré comédien en plus d'être un sorcier doué, mon p'tit gars, fit remarquer le capitaine, semblant pour une fois sincère. C'est dommage que tu ne sois pas foutu de faire les bons choix.
    - Tout est relatif, souffla Theodore. Entre nous... j'suis pas certain que me frapper soit ce qu'on puisse qualifier de "bon choix" et pourtant j'vous fait aucunes remarques à ce propos.

    L'auror siffla de mécontentement suite à cette énimème remarque de la part du prisonnier. Il fit mine d'approcher de la chaise et jubila en constatant que malgré son air sur de lui : le jeune homme chercha aussitôt à se protéger le visage.

    - Aussi lâche que tes congénéres.
    - Facile à dire quand on s'en prend à plus faible que soit, grinça le serpent en relevant les yeux. Surtout quand, en plus, cette personne se trouve être pieds et poings liés.

    Cette fois-ci, l'auror plaça son pied derrière une patte de la chaise afin de la faire basculer en arrière. Les mains du plus jeune sorcier se crispèrent, ses yeux se fermèrent et il fût parfaitement incapable de retenir un cri de douleur lorsque sa tête alla durement percuter le sol. Son futur bourreau prit plaisir à le laisser dans cette position quelques minutes afin de bien le laisser profiter de l'inconfort.

    - N'est-ce pas pourtant ce que toi tu as fait, en un autre temps, reprit l'homme en position de force, comme si jamais leur conversation n'avait été interrompue.
    - J'ai passé ma septième année à Poudlard, gémit Theodore, n'en pouvant plus face à tant de mauvaise foi. Vous le savez. C'est même dans mon dossier. Comment aurais-je pu torturer d'autres personnes !
    - Rien à foutre de ton putain de dossier, claqua le premier en jetant le dit objet par terre. Je sais ce que tu as fait et ce n'est pas du parchemin qui me fera penser le contraire ! T'es comme ton père !

    Le sang du serpent se figea et, instantanément, le brun perdit de ses rares couleurs avant de tourner son regard vers l'autre homme. S'il avait pu le tuer d'un simple coup d'oeil : nul soucis à se faire... le ministère était bon pour se trouver un nouveau capitaine.

    - Mon père était un connard de la pire espèce, ça ne fait pas de moi un connard, sachez le, siffla Nott, méprisant.  On est pas forcément comme nos parents. Votre père était probablement un homme bon... et pourtant : vous voilà.

    Sitôt eut-il achevé sa phrase que le prisonnier se mordit mentalement les doigts pour avoir osé prononcer ces mots et ne pas avoir su garder sa langue de sa poche. Il était évident qu'on lui ferait chérement payer cet affront.

    L'auror ramassa le dossier du plus jeune et le remit rapidement en ordre avant de tourner les pages avec violence. On revenait en arrière. On cherchait quelque chose et ça ne rassurait pas Theodore. Vraiment pas. Surtout en voyant ce sourire sur les lèvres de l'homme en possession du pouvoir.

    - Tu es également accusé d'avoir tué ton ex petite-amie et t'être volontairement blessé afin d'éloigner les soupçons, s'amusa à dire le chasseur de mage noir. Je ne critique pas le travail de mes collègues, vu ton talent pour la comédie, mais...
    - Je vous arrête tout de suite : ils ont vérifié la baguette d'Hermione et c'était bien celle qui avait été utilisée pour mettre le feu à mon manoir.
    - Tu pouvais très bien y avoir accès.
    - Elle a été retrouvé sur son corps.
    - Tu pouvais l'y avoir déposée.

    Le plus jeune soupira. C'était une des nombreuses périodes de sa vie qu'il aurait aimé oublié... il devait y avoir des détails dont il ne se souvenait pas mais il doutait être en mesure d'oublier qu'il avait été soupçonné dans l'enquête qui avait suivi l'incendie et le décès d'Hermione.

    Et Zacharias n'aurait tout de même pas osé lui cacher ça ? C'était bien trop grave et important et... ce le blaireau aurait parfaitement osé le faire, si.


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  •   
        On emmena Theodore au ministère de la magie. Plusieurs aurors l'entouraient et ses mains étaient toujours entravées. Il savait qu'il n'y avait aucune échappatoire possible et qu'il ne pourrait pas éviter la confrontation qui allait suivre. Les couloirs qu'ils traversaient lui semblaient si sombres, si lugubres qu'ils lui donnaient froid dans le dos. Les pires scénarios se déroulaient dans son esprit.

        Et si en réalité on ne comptait pas l'envoyer à Azkaban et qu'on avait fait venir un détraqueur de la sinistre prison sorcière ? La créature pouvait très bien être actuellement enfermée dans une de ces nombreuses salles, à attendre qu'il n'arrive... prête à lui voler son âme de manière plus que définitive.

        Si ça tombe il n'aurait jamais le plaisir de retourner au manoir, de retrouver Zacharias. Si ça tombe tout allait se terminer d'ici quelques minutes sans qu'il n'ait eu le temps de s'y préparer. Il avait, certes, prit les devants et avait déjà été voir un notaire pour son testament mais... non. Malgré tout ce qu'il avait déjà enduré et traversé, il ne voulait pas mourir. Il avait encore énormément à vivre, à surmonter.

        Quand il fût contraint de prendre place sur une chaise d'apparence inconfortable (et qui l'était), installée dans une des petites salles d'interrogatoire du bureau des aurors, Theodore fût légèrement rassuré : aucun détraqueur en vue. Les chasseurs de mages noirs (qui devaient bien s'ennuyer pour en être réduit à l'arrêter lui) l'attachèrent tant et si bien au siège, liant chevilles et poignets, qu'il ne pouvait plus bouger d'un centimètre.

        Le brun avait l'impression d'être un dangereux criminel, capable de tous les tuer d'un simple petit claquement de doigt (acte qu'il était actuellement incapable de faire compte tenu de la manière dont on l'avait attaché). En réalité, il était certain qu'un seul d'entre eux aurait été capable de le mettre hors service pour quelques heures... sans même avoir besoin d'utiliser sa baguette.

        Après tout... que valait-il face à cette horde d'auror physiquement plus imposants que lui, mais aussi mieux entraînés et toujours en possession de leur baguette. Lui n'avait rien. Lui n'était rien. Il était à leur merci... entièrement.

    Tu sais pourquoi tu es ici, je présume, commença le chef de l'équipe. Nott.
    On a pas élevé les pitiponks ensemble, que je sache, marmonna le prisonnier entre ses dents et fusillant le premier du regard. Alors ne me tutoyez pas. Et sinon oui. Oui je le sais. Je sais que vous n'êtes qu'une bande de bras cassé, que vous semblez en être le roi et que vous n'avez visiblement rien de mieux à faire que réveiller les gens pour les emmener dans votre salle d'interrogatoire minable. Vous allez, à présent, m'interroger, essayer de me faire parler dans l'espoir que je n'admette avoir aidé Vous-Savez-Qui. Je ne dirais rien, bien entendu, puisqu'il n'y a rien à dire. Ca ne va pas vous plaire et... je sais pas ce que vous allez faire du coup. D'ailleurs j'suis même pas sur de vouloir savoir ce que vous comptez faire.

        L'homme, tout en écoutant Theodore parler, avait tiré la chaise en face du prisonnier. Une table les séparait mais, pour le plus jeune... ils étaient déjà bien trop proche. Donc il parlait. Il parlait pour ne rien dire, il parlait pour l'occuper... il parlait pour que l'autre ne puisse pas s'exprimer. Il parlait dans l'espoir de retarder l'inévitable : les questions sur ce qu'il avait dû faire du temps de Voldemort.

    oOo
        Le serpent était à bout. Cela semblait faire des heures qu'il voyait les aurors défiler dans la salle, s'acharnant sur lui dans l'espoir de le voir céder et parler. Ils ne cessaient de lui poser des questions, jouant à tour de rôle le gentil auror puis le méchant auror.

        Certains allaient taper du poing sur la table dans l'espoir de faire réagir le brun qui se contentait de redresser la tête, d'autres faisaient semblant d'aller dans son sens... priant en réalité pour qu'il ne commette une erreur et ne se trahisse en parlant un petit peu trop.

    Bon sang ! Finit par s'exclamer Theodore, à bout alors qu'on ne le bassinait en réalité que depuis une heure. On m'a libéré la première fois ! Vous pensez que c'est pour quoi ? Parce qu'ils aimaient bien ma tête !
    J'ignore comme tu t'y es prit, Nott, mais...

        Le brun ferma les yeux. Il fit de son mieux pour ne pas écouter la fin de cette phrase, qui de toute évidence ne lui plairait pas. Cet auror était, de tous, celui qui mettait le plus de hargne dans cet exercice. Celui qui, entre tous, semblait le plus vouloir voir le fils Nott tomber et se retrouver derrière les verrous en compagnie des détraqueurs.

        Le serpent ne comprenait pas pourquoi. Il était certain de n'avoir jamais vu cet homme, certain de tout ignorer... jusqu'à son nom. Le problème entre eux semblait personnel... mais Theodore ignorait tout de son origine.

        Il croisait les doigts, priait Merlin de se réveiller bientôt pour se rendre compte qu'il était chez lui, auprès de Zacharias. Constater que rien de tout ceci n'était réel et qu'il ne s'agissait en fait que d'un affreux cauchemar.
        
    Beaucoup de nos contacts ont confirmés nos doutes, poursuivit l'homme installé en face du plus jeune. Vous êtes un sorcier remarquablement doué, monsieur Nott.
    Merci d'enfin daigner me vouvoyer, se moqua le second. En revanche je ne suis pas d'accord, ou alors pas totalement, avec ce que vous venez de dire. Je ne suis pas plus doué qu'un autre... même s'il est vrai que je me défend plutôt bien quand il s'agit de m'attirer des ennuis.


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  • Ce fût Dips qui, ce matin là, alla ouvrir la porte. Le maître Zacharias était en train de prendre son petit déjeûné dans la cuisine en essayant de ne pas tout engloutir pour que le brun ait de quoi manger lorsqu'il daignerait quitter le lit.

    Ce qui semblait être loin d'être gagné.

    - Est-ce que Nott Theodore est là ? Entendit le blond de là où il était.

    L'ancien blaireau jeta un rapide coup d'oeil en direction de la pendule au dessus de la porte et fronça les sourcils. Il était encore bien tôt pour qu'on ne vienne au manoir Nott... d'autant plus que personne ne venait jamais à l'improviste.

    A l'exception, bien entendu, de Justin, John et Draco... également Abbot mais Smith n'avait pas envie de penser à un sujet qui fâche donc oublie bien vite la simple existence de cette dernière.

    Toujours était-il qu'à même pas huit heures, il était incensé d'aller rendre visite à un sorcier... D'autant plus si la personne en question vivait avec quelqu'un ou possédait un elfe de maison pour ouvrir la porte.

    En l'occurence ici : Theodore avait les deux. Un Zacharias réveillé car il devrait bientôt partir à St Mangouste et un Dips qui s'affairait à préparer un premier petit déjeüné (le plus consistant de la journée).

    - Alors vas le réveiller, ordonna la voix de l'inconnu.

    Le médicommage en herbe fronça les sourcils. Connaissant Dips, il savait que l'elfe n'obéirait jamais à cet inconnu... premièrement parce qu'il s'agissait d'un inconnu n'ayant aucune autorité sur sa personne, puis seul Theodore le possédait et était en mesure de lui dire à qui obéir ; et deuxièmement parce que la créature savait que son jeune maître avait besoin de toutes ses heures de sommeil.

    - Bien sur que si tu vas y aller ! s'énerva l'autre. Je suis un représentant de la loi.

    Cette dernière phrase acheva de convaincre Zacharias ; celui-ci se leva, sa chaise faisant du bruit sur le carellage de la cuisine, et quitta la pièce pour aller rejoindre l'elfe de maison et l'intru.

    oOo

    - Il n'est pas là pour le moment, siffla Zacharias, montrant au maximum que la présence de cet inconnu le dérangeait.
    - A qui ait-je l'honneur ? Demanda, hautain, le second individu.

    S'il s'avérait qu'en fait l'auror savait à qui il avait affaire, pour avoir déjà eu à supporter le blond quelques années plus tôt... alors il ne saurait s'étonner de la réponse qu'il lui formula :

    - Albus Dumbledore, version plus jeune et Poufsouffle ; et vous, vous êtes ?
    - Est-cer que Nott Theodore est là ?
    - Je suis Theodore Nott.

    Au fond, il se doutait bien que ça ne passerait pas ; que cet auror devait avoir une photo du brun, ou avoir reçu une description ou peu importe mais... il n'avait pu se retenir.

    Il ne se souvenait que trop bien de l'état dans lequel il avait récupéré Theodore la première fois. Il ne se rappelait que trop du temps qu'il avait mit à le rassurer, à le calmer et à lui faire reprendre un minimum confiance en lui. Il le revoyait encore si pâle, si maigre, terrorisé... Sa peur lorsqu'il avait eu sa vision, ses larmes lorsqu'il avait réellement reçu la lettre...

    On ne pouvait tout simplement pas lui infliger ça.
    Pas une seconde fois.

    oOo

    Zacharias était maintenu par deux aurors tandis que deux autres étaient en train de lier les mains de Theodore ensemble, derrière son dos. Le cinquième chasseur de mage noir, celui avec qui il avait échangé quelques mots, souriait au blond d'un air entendu.

    L'ancien blaireau voyait la scène se dérouler comme s'il était dans un affreux cauchemar. Cauchemar qui ne pourrait prendre fin de par son réveil.
    Ou peut être que si... peut être que tout était un cauchemar, que tout était faux.
    Que cette arrestation stupide n'avait pas lieux ; que jamais Theodore n'avait reçu de lettre du ministère ; que jamais il n'avait eu cette vision... peut être que tout était faux.

    Non.
    Tout ceci n'était que trop réel.

    Qu'est-ce qui avait bien pu pousser les aurors à rouvrir le dossier Nott, qui était pourtant clos depuis des années et l'un des pires de par sa complexité. Theodore était marqué, certes, mais il avait été prouvé qu'il n'avait tué personne.

    Doté du troisième oeil... on avait pas encore pu fournir la preuve de son innocence à ce niveau là. Pas plus qu'on avait pu le rendre coupable. Zacharias avait beau savoir que le serpent n'avait rien transmis à son maître, les autres se complaisaient à penser que si.
    Allant même parfois jusqu'à croire que le vert et argent contrôlait son don et était en état d'orienter ses visions.

    - Lâchez le, ordonna le cinquième, le capitaine des opérations, en désignant Zacharias d'un simple signe de tête. Il ne représente plus le moindre danger.

    Les deux brutes qui le retenaient le lâchèrent et s'approchèrent, à la place, du brun.

    A les voir se comporter ainsi, on aurait pu croire que Theodore était un redoutable mangemort. Smith était convaincu que des assassins véritables n'avaient pas eu autant d'aurors autour d'eux.

    Ils trainèrent le propriétaire du manoir hors de sa propriété et transplanèrent avec lui.

    Celui-ci, les épaules aussi droites que possible n'avait pas regardé une seule fois derrière lui, n'avait pas essayé d'accrocher le regard de Zacharias... cela aurait fait bien trop mal.


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