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Allongé sur son matelas, les bras derrière la tête, Theodore observait le plafond. Il n'avait pas prit la peine de tirer ses rideaux. Blaise allait monter et les ouvrir sans la moindre délicatesse, mieux valait les laisser nouer, tout le monde gagnerait ainsi du temps.
Il aurait dû avoir l'habitude des remarques de Pansy ou de Drago au sujet de ses yeux ; cela ferait respectivement trois et six ans qu'elles duraient, pourtant, au lieu de s'y faire... elles l'atteignaient de plus en plus.
C'était facile de se moquer de Zacharias qui se plaignait lorsqu'il n'avait pas le temps de parfaitement coiffer ses cheveux ; facile, aussi, lorsque Tracey Davies se plaignait de s'être cassée un ongle ; mais être le fruit des dites moqueries était bien douloureux.
- Ted ? Appela Blaise, incertain, en refermant doucement la porte.
- Theodore, corrigea-t-il en se tournant de telle sorte à lui tourner le dos. Ma mère m'a appelée Theodore.
L'autre serpent resta les bras ballant le long du corps. Il avait souvent eu droit à cette remarque... lorsqu'ils avaient eu onze ans, lorsque tout diminutif était radicalement interdit, lorsque personne ne pouvait l'approcher sans qu'il ne sorte les griffes.
- Theodore, se reprit donc Zabini. Ca va ?
Puis il y avait eu la troisième année. Le début des cours d'étude des moldus de Theodore. Son rapprochement avec Zacharias Smith, qui lui n'en faisait qu'à sa tête et l'appelait comme bon lui semblait quand bon lui semblait. Et enfin Pansy qui changeait de comportement. Tout s'était enchaîné si vite que l'on pouvait tout croire lier... et pourtant. Comment l'amitié Nott-Smith aurait elle pu signer la fin de celle Parkinson-Nott ?
- Tu sais qu'il ne faut pas l'écouter, tenta Blaise en approchant du lit. Elle veut t'atteindre et elle y arrive ; plus tu entreras dans son jeu en montrant à quel point ça t'affecte et plus elle...
- Tu crois que je ne le sais pas ? Demanda Theodore agressivement.
Nott se releva d'un coup et fit reculer Blaise. Rares étaient les sautes d'humeur du brun. Il savait rester calme même lorsque la situation ne s'y prêtait pas, d'accord, parfois, il montrait un peu trop à quel point un évènement ou une parole le touchait... mais perdre le contrôle et s'énerver : jamais. Très peu étant plus correct.
- Crois-tu que j'ignore que Pansy et Drago veulent uniquement m'atteindre, Zabini ? Crois-tu que je ne comprends pas que je ne corresponds pas à leurs attentes ? Que j'ignore qu'à leurs yeux... je suis tout sauf un Serpentard ? S'énerva Theodore. Mais tu sais quoi ? Décevoir mon père me dérange légèrement... mais eux : cela m'indiffère au plus haut point ! Il est absolument hors de question que je ne change pour leurs beaux yeux. Hors de question que je ne cesse d'être ami avec Zacharias uniquement pour...
- Ce n'est pas ce que je demande, Theo, tenta Blaise.
Mais parler à l'autre sorcier était, à l'heure actuelle, impossible. Quand il était dans cet état, mieux valait faire profil bas, ne pas ouvrir la bouche et se contenter de le laisser parler... Chose que Blaise avait toujours eu du mal à faire.
Ecouter. C'était Smith qui savait le faire. C'était Eliza, à la rigueur. Mais ce n'était pas lui. Ecouter demander beaucoup trop de travail et d'efforts.
- C'est le seul qui comprend ; ou qui essaie de comprendre, poursuivit Nott l'air de rien.
- Tu montres trop ce que tu ressens, Theo...
- Rien à faire ! S'emporta-t-il plus encore et claquant un bougeoir au sol. On se plaint des préjugés qu'ont les autres à notre sujet mais nous sommes les premiers à en avoir ! Les Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle ne sont pas ceux qui s'en prennent le plus aux Serpentard ; tu sais qui c'est ? C'est les Serpentard, justement !
Blaise avait de plus en plus envie de quitter la chambre et d’aller reprendre la partie d’échec qu’il avait laissé à l’abandon. Ce serait tellement plus prudent que rester dans les parages à subir la colère de Theodore et de ne rien pouvoir dire pour le calmer.
- Tu devrais faire plus attention à ton apparence. Si tu te fermais plus, si tu avais moins d’écart de conduite… ça se passerait mieux.
- Appelle-les par leur prénom, Blaise. Appelle les « Zacharias », « Hermione » ça ne coûte rien tu sais. Il est temps que Drago comprenne qu’il ne vaut pas plus que nous. Il n’a pas le sang plus rouge que le notre ; mais ça… vous n’avez pas l’air de le comprendre, à tous vous abaisser devant lui comme s’il était un mini Tu-sais-qui en puissance.
oOo
- Zach... y a Nott qui arrive et y a pas l'air bien.
Le Poufsouffle aux cheveux blonds était en train de lancer des cailloux dans le fol espoir de faire des ricochets et son ami, John, s'en arrachait les cheveux. Des années qu'il expliquait à l'autre les bases sans jamais la moindre réussite.
- Theo ? S'étonna Smith. Qu'est ce qui t'arrive ?
Beaucoup d'élèves étaient dehors. Ils profitaient de ne pas encore être surchargés de travail pour se raconter leurs vacances respectives ; où ils étaient allés, qui ils avaient rencontrés, sans oublier toutes les journées passées à ne rien faire.
Theodore n'avait pas hésité avant de sortir. Il savait où trouver Zacharias. Le blond était toujours dans le parc, près du lac. Probablement avec John, éventuellement accompagné de Finch-Fletchley et de Macmillan.
- Theo ? Insista le Poufsouffle.
Le rouquin regarda alternativement les deux amis avant de décider, de lui-même, de s'éloigner. Il se baissa afin d'attraper la lanière de son vieux sac de cours, qu'il ferait mieux de changer avant qu'il ne craque mais auquel il était étrangement attaché, la passa sur son épaule et rejoignit Susan et Hannah. Les deux jeunes filles n'avaient pas cessées de les fixer depuis qu'ils s'étaient installés près du lac et il ne devait y avoir que Zacharias pour n'avoir rien vu.
Trop occupé qu'il était à lancer ses cailloux dans l'eau.
- Theodore, qu'est ce qui ne va pas ? Réitéra Smith. Un problème avec Granger ?
- Hermione ? S'étonna le brun. Non. Non pas de problèmes avec elle... pas encore.
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Installé à une table, collée au mur côté parc, de la bibliothèque, Theodore avait posé son sac de cours sur la chaise à ses côtés et éparpillé plusieurs ouvrages parlant du monde moldu devant lui. Il avait deux heures de libres et comptait bien les mettre à profit pour avancer le plus possible dans le devoir supplémentaire que le professeur Burbage avait jugé bon de lui attribuer, ainsi qu'à Zacharias.
Deux années entières s'étaient déjà écoulées sans qu'elle ne parvienne à venir à bout des incessants bavardages entre le Serpentard et le Poufsouffle ; elle avait eu beau essayer le travail supplémentaire, les points en moins, la retenue, les séparer... rien n'y faisait.
A l'écart des autres élèves, rares puisque l'année scolaire débutait à peine mais néanmoins présents, Theodore pouvait profiter d'un bien relatif silence (mais silence quand même) qu'il n'avait pas à proximité de la porte d'entrée. De loin, Hermione n'avait pas l'impression qu'il travaillait très dur.
Après tout, cinq minutes qu'elle le regardait de loin, à se demander si oui ou non elle prenait le risque d'aller le voir... et plus d'une fois elle l'avait vu lever les yeux afin de regarder, au choix, le lustre au dessus de sa tête, ou le parc de Poudlard.
- Pourquoi t'ouvres-tu aussi facilement à Smith ? Questionna-t-elle en prenant place en face de lui. Tout ce que tu peux faire avec lui semble tellement plus... naturel qu'avec Zabini, Malefoy ou...
Theodore mâchouillait le bout de sa plume. Lui qui, un instant plus tôt, écrivait encore à toute allure sur le rouleau de parchemin qui faisait office de brouillon, venait de s'accorder une minute de pause et s'intéressait dorénavant au troisième livre à sa droite.
Il ne leva même pas les yeux en direction de la lionne et donna l'impression ne pas l'avoir écouté. L'air de rien, le Serpentard recommença à écrire ses idées, les ordonnant de son mieux. Le fait d'avoir Hermione en face de lui ne l'ébranlait pas plus que ça. Aurait-il eu Miss Teigne en face qu'il aurait sans doutes eut plus de réaction.
"Les nouvelles technologies moldu et leur incidence sur notre mode de vie" était un sujet passionnant du point de vue du brun uniquement et il était regrettable que cela n'ait pas été un devoir destiné à l'ensemble de la classe.
- Qu'est ce qui coince entre nous ? Insista-t-elle, espérant obtenir une réponse cette fois. Theodore... qu'est-ce...
En toute honnêteté, la Gryffondor avait bien une vague idée du problème, de ce qui bloquait entre le Serpentard et elle et qui faisait que leur relation avait plus tendance à régresser qu'autre chose. Pourtant, elle voulait l'entendre dire, l'entendre de sa bouche...
A la place de confirmer ses soupçons, il continuait à lire un des nombreux livres ouverts face à lui. A prendre des notes. A essayer de reproduire les illustrations dans un coin de son brouillon. A travailler et la snober.
Elle resta donc assise. Silencieuse. Elle laissa ses pensées prendre le dessus. Tenta d'essayer de ne pas faire son "Ron Weasley" et s'énerver. Rester maîtresse de son corps.
- A quoi ça sert un ordinateur ? l'interrogea-t-il finalement, l'air de rien. Ils disent rien d'intéressant dans ce bouquin et j'ai du mal à saisir l'intérêt de pareil... objet.
Il avait l'air tellement gentil, tellement innocent, tellement différent des autres Serpentard de son année qu'elle se laissa aller et tenta de lui expliquer. Au moins se parlaient-ils.
oOo
- Tiens Teddy, un cadeau pour toi.
Intrigué, il quitta du regard la partie d'échec opposant Blaise et Eliza et fixa Pansy. Les yeux de cette dernière n'avaient pas la même lueur mesquine qu'habituellement, un sourire léger était même fiché sur son visage... et pourtant Theodore n'était pas rassuré.
La jeune fille n'avait aucunes raisons de lui offrir quoi que ce soit et c'était bien là le problème. Ce fût donc avec prudence qu'il ôta l'affreux nœud qui ornait le dessus du paquet. Avec tout autant de précaution qu'il leva les rabats de la boîte... et avec surprise qu'il la laissa tomber.
Etonnés, les deux joueurs interrompirent leur jeu pour voir la scène ; imités par les autres Serpentard alentours. Les conversations s’étaient stoppées, les jeux également ; comme si voir Nott laisser Parkinson le dévorer et l’humilier était plus plaisant.
- Ca ne va pas Ted ? Demanda Blaise, inquiet. Theo ?
- Si si, bafouilla-il précipitamment en se baissant pour ramasser ce qui était désormais au sol. C’est… c’est rien. Ne t’en fais pas. Surpris c’est… c’est tout.
Alors que Zabini n’arrêtait pas de fixer Theodore, tentant par là de voir s’il était en train de mentir ou non, Eliza s’intéressait plus à Pansy. Après tout, le fait que les mains de l’autre tremblaient et le manque de précision de ses gestes étaient bien assez parlant…
Elle connaissait suffisamment le fils Nott pour pouvoir dire que ce n’était pas rien. Même si Smith était bien plus proche de lui, Blaise et elle n’étaient pas dupes, n’étaient pas juste des camarades de classe.
- Je suis navré Pansy, mais je me vois contraint de refuser ton... cadeau, murmura Nott en lui mettant son paquet dans les mains. Navré. Sincèrement oui. Très.
- Ne te sauve pas Theodore, se moqua-t-elle en le voyant monter dans son dortoir. On s'amuse bien tous ensemble, non ?
Entendre la porte claquer fit croître le sourire de la fautive.
- Qu'est ce que tu as encore fait, Parkinson, l'agressa Moon.
- Ca m’a coûté près de vingt Gallions, fût la seule réponse d’une Pansy radieuse. Des lentilles ce n’est pas donné, j’espère qu’il le sait !
Blaise n’attendit pas qu’Eliza hoche la tête pour donner son accord… qu’il partit rejoindre son ami à l’étage. Le problème était à présent limpide. C’était tellement facile d’attaquer Theodore à ce sujet ; le seul qui le faisait réagir.
- Ca t'amuse ? Tu ne pense pas qu'on a passé l'âge de faire ça, Pansy ?
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- T'as continué l'étude des moldus, s'étonna Blaise. T'es pas sérieux quand même, si ?
- Tu as bien continué la botanique.
Zabini, l'emploi du temps de Theodore dans une main qu'il agitait dans tous les sens (soi-disant pour montrer son indignation) n'en croyait pas ses yeux.
A l'heure où Drago se faisait marquer par Voldemort et entrait dans l'ordre très sélectif (visiblement pas tant que ça) des mangemorts. A l'heure où les sang-purs étaient censés faire un choix et choisir quel camp ils allaient rejoindre et soutenir. Décider quelle cause défendre et laquelle méritait de donner sa vie... A l'heure où monsieur Nott, et beaucoup d'autres, étaient enfermés à Azkaban suite à la désastreuse attaque du ministère de Juin 95 : Theodore ne trouvait rien de plus judicieux que jouer avec le feu et continuer le cours par excellence qui déplairait à son père.
- Mais t'es pas un peu cinglé ! T'as pensé à ce qu'allait dire ton père ! Il me semble déjà qu'en troisième année, lorsque tu as choisis ce cours, il n'était pas franchement pour.
- Mon père n'a plus ma garde et n'a plus à intervenir dans mes décisions. L'étude des moldus est un cours passionnant, Blaise.
- A ce qu'il paraît Burbage a kidnappé des moldus pour leur soutirer toutes ces informations ! Elle est cinglée.
Blaise pouvait bien parler, critiquer et dire ce qu'il voulait : Theodore avait fait son choix et n'avait pas prit cette décision à la légère.
Dès lors où il avait choisit Etude des moldus en guise de nouvelle matière à la fin de sa seconde année, en plus du cours de soin aux créatures magiques et d'arithmancie, cela avait marqué un point de rupture entre son père et lui.
Le vieux Theophile l'avait pourtant laissé faire. Il espérait que les trois ans où il aurait à entendre parler de ces êtres sans pouvoirs magiques, à raison de trois heures par semaines, plaideraient en sa faveur et feraient comprendre à Theodore la réalité des choses.
Grossière erreur, pourtant.
- Bien sur, Blaise... bien sur.
oOo
Selon l'emploi du temps du serpent, son premier cours était son cours d'étude des moldus avec le professeur Burbage. Theodore l'aimait bien. Au début de sa troisième année, la femme d'une quarantaine d'année avait paru étonnée d'avoir un Serpentard dans sa classe.
De taille moyenne, les cheveux châtains et des lunettes rondes sur le bout du nez souvent pleines de traces de doigts, Charity Burbage n'était pas un professeur qui devait marquer les esprits des élèves en général, pas comme les professeurs Rogue ou Mcgonagall.
- Theodore ? S'étonna-t-elle en voyant l'étudiant devant la porte de sa classe. Vous continuez mon cours ?
Les mains dans les poches et appuyé contre le mur, l'unique vert et argent de la classe du professeur Burbage acquiesça. En retour, la femme d'une quarantaine d'année lui sourit et entra pour finir de préparer sa salle avant que le cours ne commence.
Ravie, son regard s'attarda à la table où messieurs Nott et Smith étaient installés depuis leurs treize ans. Au début voisins par défauts, la dernière place qu'avait pu trouvé le Poufsouffle ayant été la place à la droite de Theodore ; ces deux-là avaient finalement su s'apprivoiser l'un l'autre.
Lui aurait-on dit qu'un jour elle verrait Zacharias Smith et Theodore Nott plaisanter ensemble, rire ensemble, rester ensemble : elle ne l'aurait pas cru. Lui aurait-on dit que ces deux là seraient les deux élèments les plus bavards de son cours qu'elle ne l'aurait pas cru non plus.
- Teddy, entendit-elle de son bureau. Ca s'est bien passé hier avec le décoloré ? J'y pensais hier soir mais : s'il est aussi désagréable que ça t'as qu'à le mordre.
Theodore regardait son interlocuteur, les sourcils levés et ne cachant pas son incompréhension. Zacharias s'adossa à son tour contre le mur, juste à côté du serpent.
- Ecoute, je sais que tu pars du principe que si tu joues la carte de l'indifférence : il finira bien par se lasser, reprit Smith. Mais rend toi à l'évidence : ça ne fonctionne pas ton truc. Malefoy, Parkinson, ils continuent à te rendre la vie impossible.
- Eliza et Blaise font des remarques et ça ne fonctionne pas non plus.
Le garçon aux cheveux blonds soupira et posa une main sur l'épaule de son ami. Tel un père qui expliquait quelque chose d'important à son fils, Zacharias reprit la parole :
- Le fait que ça ne soit pas toi qui leur dise d'arrêter les pousse à poursuivre. Essaie, juste une fois, de leur clouer le bec à ces idiots. Et j'ai conscience qu'être ami avec moi ne doit pas... arranger les choses. Un idiot de Poufsouffle c'est pas...
La langue de Theodore claqua sur son palais, comme à chaque fois où quelque chose ne lui plaisait pas.
- Tu sais ce que j'en pense, Zach, s'agaça-t-il en retirant la main posée sur lui. Je ne comprends pas pourquoi ça ne choque personne que Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle s'entendent et se mélangent... alors que tout le monde est scandalisé lorsqu'un Serpentard fait de même. Nous ne sommes pas une secte, il serait temps que nous le comprenions et que vous l'acceptiez.
- Ne t'énerve pas, Theodore.
- Je ne m'énerve pas, trancha-t-il. C'est juste que tout ceci... m'insupporte. Beaucoup.
Malgré lui et bien que la situation ne s'y prêtait pas vraiment : Zacharias sourit.
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Le lendemain matin, les Serpentard arrivèrent au compte goutte dans la Grande Salle. Tous n'étaient pas d'aussi gros dormeurs que ne pouvait l'être, mais tous n'étaient pas des lève-tôt comme Malefoy. Theodore, lui, se trouvait entre les deux.
En règle général, lorsque le blond se réveillait, le bruit provoqué par ses pas à travers le dortoir, les portes claquées, les insultes vis à vis de ses vêtements (ou plus couramment : de ces incapables d'elfes qui ne sont même pas fichus de nettoyer de stupides vêtements)... réveillait le jeune Nott qui restait malgré cela au lit, enroulé dans sa couverture et tâchant de faire abstraction du bruit.
- Quels cours avez-vous prévus de poursuivre cette année, Theodore ? Demanda Rogue en arrivant à ses côtés. Et veuillez, s'il vous plait, me montrez la lettre reçue avec le résultat de vos B.U.S.E.
Le choix de celui-ci était déjà parfaitement défini dans sa tête, il en avait même parlé avec James au cours de l'été. Tous deux avaient été d'accord pour dire qu'il continuerait la métamorphose, les sortilèges et les potions, mais aussi la Défense contre les forces du mal.
N'ayant jamais véritablement su se montrer doué en botanique, c'est tout naturellement que Theodore avait mit cette matière de côté. Matière où il n'avait, de toute façon, obtenu qu'un Effort Exceptionnel. Ce qui était réellement exceptionnel c'était qu'il n'avait pas perdu connaissance à cause du cri de la mandragore, ni perdu un doigt à cause d'une de ces plantes dangereuses qui n'avaient rien à faire dans une école.
L'étude des moldus avait été son dernier choix. Son ancien précepteur avait levé les yeux au ciel, mais le sourire qu'il avait affiché parlait pour lui : James était loin d'être contre cette idée, même si Theophile, lui, ne l'approuverait certainement pas.
- Cela correspond bien avec la réponse que vous nous avez fait parvenir, acquiesça Rogue en cochant une case de son parchemin. Voilà votre emploi du temps, monsieur Nott. Je vous dis donc à bientôt et vous souhaite une bonne année.
- Merci monsieur.
Il n'y avait bien qu'avec un Serpentard que le nouveau professeur de Défense contre les forces du mal, et ancien de potions, savait se montrer aimable.
C'est un Blaise encore fatigué et à moitié endormi qui vint s'asseoir près de Theodore. Les yeux à moitié clos, il donnait l'impression de se diriger par automatisme plus qu'autre chose.
- Pain, demanda-t-il. Jus de citrouille. Beurre. Confiture de fraise. Petit pain.
Habitué, Nott lui passa chacun des aliments à mesure qu'ils étaient demandés. Par précaution, il préféra lui-même remplir son verre. Blaise, le matin, aurait été capable de tout verser à côté sans s'en rendre compte et d'ensuite reprocher à son voisin de lui avoir donné une carafe vide.
Bon... peut être exagérait-il. Mais à peine !
Petit à petit, ses yeux s'ouvraient, son visage reprenait une expression plus habituelle et sa langue se déliait.
- Rogue se ramène quand. J'veux mon emploi du temps moi. J'vais le ramener par...
Theodore lui donna un petit coup dans les côtes qui le fit taire.
- Par quoi allez-vous me faire venir, Zabini ? Questionna son directeur de maison. J'attends.
- Par... par... par la force de mon respect, monsieur. Voyez comme il est fort, d'ailleurs, car vous voilà !
Cette réponse serait-elle venue de Potter que celui-ci se serait retrouvé dans un des chaudrons de Rogue, prêt à faire de nouvelles expériences.
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A pas de loup, Theodore arriva derrière Hermione qu'il prit par la taille. La jeune fille, prise par surprise, sursauta et se retourna vivement, d'ores et déjà prête à faire regretter son geste au fautif. Pourtant, lorsqu'elle comprit qui en été la cause, son regard se radoucit instantanément et un sourire apparut sur son visage qui se faisait moins enfantin.
- Pas ici, Theodore.
La jeune fille brune, aux couleurs de Gryffondor, la maison supposément ennemie de Serpentard, faisait une bonne tête de moins que son petit-ami. Ses cheveux bruns formaient toujours une impressionnante tignasse dans laquelle passer une main devait être mission impossible.
- Ron me ferait une scène pas possible s'il nous voyait. Ou te ferait une scène et te menacerait de sa baguette.
- J'ai vu ce que ça donnait lorsqu'il menaçait quelqu'un, Hermione, s'amusa Theodore sans penser à mal. Et j'ai peur pour lui.
- Sa baguette était cassée ; il est tout à fait capable de jeter un sort correctement.
Le serpent haussa un sourcil, mettant en doute les dires de la jeune fille. Comment pourrait-il la croire alors que tout ce que faisait l'un des meilleurs amis de celle-ci tournait à la catastrophe, ou presque.
Il n'avait rien contre Weasley en particulier, mais il fallait se montrer réaliste et terre à terre : ce rouquin là n'était pas une lumière et était loin d'exceller comme ses frères. Tous avaient une chose dans laquelle ils étaient meilleurs sauf Ronald. C'était dommage pour lui mais bon.
- Je t'assure, Theo. Ron est loin d'être le gros benêt que les Serpentard pensent qu'il est.
- S'il ne l'était pas, commença le garçon à son oreille. Il aurait déjà remarqué la fille merveilleuse que tu es.
Hermione leva les yeux au ciel.
- Tu ne l'as que très récemment compris, ce me semble, rappela-t-elle, moqueuse.
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Les cinq avaient gagnés leur dortoir pour la sixième année. Déjà, leurs malles étaient installées au pied de leur lit et n'attendaient qu'une chose : être vidées pour que leur contenu n'aille prendre place dans leur armoire respective.
Drago et Blaise parlaient, riaient, s'amusaient comme si de rien était alors que Vincent et Grégory avançaient, une main sur le ventre comme s'ils avaient trop mangé (ce qui était probablement le cas). Le dernier de ce petit groupe était celui qui fermait la marche.
Perdu dans ses pensées, Theodore n'écoutait rien de ce qui se passait alentour. Redécouvrir les couloirs et les escaliers, les armures et les statues, les tableaux et leurs occupants, tout ceci lui avait paru tellement plus intéressant que tout le reste.
Tous savaient où se diriger pour retrouver leurs affaires. Drago était le plus proche de la porte d'entrée et avait le lit voisin à celui de Goyle qui dormait, lui, à la droite de Crabbe. Venaient ensuite celui de Blaise et, enfin, Theodore. Entre leurs deux lits, la porte de leur petite salle de bain commune, qu'il leur faudrait une fois encore partager.
Ainsi que l'eau froide. Autant dire qu'une nouvelle guerre n'était pas bien loin.
- Je prend la première douche, marmonna Theodore.
- N'en sois pas si sur, Nott. Ca sera au premier qui mettra un pied dedans.
Le signal de départ venait d'être lancé par Blaise. Ils avaient beau être des Serpentards, réputés pour être des êtres froids et sans sentiments : ils n'en demeuraient pas moins des êtres humains... avec des petits moments de folies tout à fait logique
Sur de lui, le jeune Nott ouvrit sa malle et n'eut qu'àretirer sa veste pour trouver son matériel de toilette et de quoi passer la nuit avant tous les autres. Tout naturellement, il alla donc ouvrir la porte, prêt à inaugurer la douche. Sidéré, mais pour une fois bon joueur, Blaise accepta sa défaite. Son ami avait, une nouvelle fois, montré qu'il pensait à tout en ayant tout laissé à portée de main.
- Je prends la seconde, annonça distinctement Blaise. Et le premier qui y trouve à redire aura affaire à ma baguette.
- Le premier qui y trouvera à redire n'a donc rien à craindre, lança Theodore de la pièce au verrou tiré.
Ce fût les cheveux légèrement humide et plaqués sur son crâne ainsi que son front que le fils de Theophile ressortit de la salle d'eau. De haut en bas, Zabini le détailla sans chercher à se faire discret.
Son camarade était toujours aussi maigre et donnait l'impression de ne pas être loin de la cassure. Sa peau blafarde n'avait pas prit une seule couleur durant l'été, pas une seule marque de bronzage ni de coup de soleil. Pourtant un tel teint devait le rendre plus fragile.
Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, aux yeux de ce serpent : Nott n'était pas beaucoup sortit du manoir. Une fois encore.
- Nott s'il te plaît. Ne nous oblige pas à regarder ton squelette déambuler dans le dortoir. Met un de tes maillots trop grand pour toi et vide ta valise, qu'on puisse ensuite la ranger.
Après Theodore se fût, comme prévu, au tour de Blaise puis Vincent et Drago en avant dernier. Toutes les malles étaient désormais vidées et rangées et une partie d'échec avait été engagées et opposait Zabini et Nott.
- Blaise, place ta tour en...
- Tais-toi Malefoy, ordonna son adversaire. Je ne souhaite battre que Blaise, pas toi. Et je connais ta stratégie par coeur... si l'on peut appeler ça une stratégie.
Le blond soupira et se contenta de faire comme Crabbe : regarder et voir qui allait gagner la partie.
Ces deux là avait l'habitude de s'affronter, et l'on aurait facilement pu croire qu'à force : ils connaissaient la manière de jouer de l'autre et que les parties perdaient de leur attrait ; que nenni !
Aucune n'était jamais jouée d'avance et, jusqu'à l'annonce du fameux "échec et mat" nul ne pouvait dire qui allait l'emporter. Leurs chances respectives étant à peu près égales.
- Echec au roi.
Et bien que s'avancer était une mauvaise idée : Drago voyait mal comment Blaise pourrait s'en sortir maintenant qu'il était privé de sa dernière tour. Reine et cavaliers lui avaient déjà été ôtés. Même si Theodore n'était pas en reste non plus : Zabini semblait en plus mauvaise posture.
- J'ai fini, grogna Grégory en les rejoignant autour du jeu. On devrait pas aller se coucher, là ? Il est...
- A la fin de la partie, l'interrompit Theodore.
Ce dernier avait levé son bras droit en direction du nouvel arrivant et baissé tous ses doigts excepté un. Son regard n'avait pas dévié du plateau et il cherchait quelle pièce bouger pour, enfin, pouvoir prendre l'avantage.
- Mais il est presque minuit, insista-t-il.
- Et j'ai presque mis Blaise en échec et mat, fit de même l'autre. Dans une dizaine de minutes ça devrait être bon.
Il choisit cet instant pour demander à sou fou de se rendre en case G5. Si Blaise bougeait les pièces qu'il avait prévu qu'il bougerait : cela devrait même prendre moins de temps que cela.
- Fou en D8.
Theodore fronça les sourcils et ne manqua pas le sourire de Zabini, pas plus que ses sourcils qui se haussaient ne lui échappèrent. Le bougre osait se moquer de lui.
- Theodore... échec et mat, s'amusa ce dernier, cinq minutes plus tard.
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