• Enfoncé sur sa chaise, Theodore, comme à son habitude, ne cachait pas ce qu'il pensait. Il détestait qu'on ne lui laisse pas le choix. D'abord Drago, quelques jours plus tôt, qui l'entrainait dans les toilettes où ils avaient eu une conversation pour le moins déplaisante et qui lui restait un peu trop en mémoire ; et maintenant Hermione qui l'obligeait à rester à la bibliothèque pour y avoir une discussion.

    Il se doutait bien du sujet qui, immanquablement, serait mit sur le tapis. D'accord, dans un premier temps, il pourrait très facilement gagner des points en mettant Weasley et Potter sur le tapis. Le comportement du premier, quelques heures plus tôt, et le silence de la brune l'avait blessé mais surtout énervé. Sauf qu'ensuite... viendrait le tour de Zacharias.

    Or le Poufsouffle n'avait rien à voir dans l'histoire. Il évitait le plus possible d'avoir à adresser la parole à la Gryffondor, et s'était contenté de l'insulter allégrement dans ses lettres lorsqu'il avait apprit qu'elle était désormais sa petite amie. Smith ne supportait pas Granger, sa manière d'être et son air de je-sais-tout. Lorsqu'en cours il la voyait sautiller sur sa chaise, bras tendu, afin d'être la plus visible possible, c'était à grand peine qu'il parvenait à retenir ses remarques.

    - Tu es fier de toi, je suppose ? Demanda-t-elle finalement. Tu as obtenu ce que tu voulais : une dispute entre Ron et moi.
    - Tu n'as pas besoin de moi, il me semble, pour être te disputer avec lui ; vous y parvenez très bien sans mon aide.

    A son regard, il su qu'il était allé trop loin mais le mal était fait et il était hors de question qu'il ne revienne sur ses paroles. On ne lui reprocherait pas son honnêteté. Hermione tendit le bras puis essaya d'attraper une des mains que Theodore avait posé sur la table. En rythme, il pianotait sur le bois gravé de l'espace de travail et ne s'arrêta que pour empêcher la jeune fille de le toucher.

    - Theodore ce n'est pas facile pour moi de leur dire, tu le sais.
    - Tu as eu deux mois de vacances pour le faire, répliqua-t-il, sèchement. Un voyage en train... et trois semaines de cours. Je pense que tu as eu amplement le temps.

    Elle hocha la tête et baissa les yeux quelques secondes en direction du sol. Puis, comme le Serpentard un peu plus tôt : elle essaya que leurs regards se croisent. Yeux dans les yeux, être honnête était censé être plus facile.

    Mais les choses étaient rarement simples lorsque raisons et sentiments se mélangeaient.

    - Harry aurait pu comprendre, admit-elle. Mais Ronald est un être... buté et impulsif. Il aurait été capable d'aller à ta rencontre et de te... refaire le portrait.

    Les sourcils noirs de Theodore se levèrent avec une synchronisation parfaite.

    - Me crois-tu assez stupide pour croire que ceci est la vraie raison de ton silence ? Questionna-il en retour. J'ai toutes mes chances face à ton Weasley.

    Peu convaincue, Hermione le montra en le détaillant de bas en haut même si la table empêchait de voir l'entière vérité. Grand et maigre, sa peau pâle ne faisait qu'accentuer l'air fragile qu'il avait. Face à Ronald, ou n'importe qui d'autre, ses chances de l'emporter dans un corps à corps demeuraient faibles.

    - Theodore.
    - Zach est au courant, murmura le serpent en regardant la brune. J'ai mis mes amis au courant, moi.
    - Tu n'avais pas autant de soucis à te faire que moi. J'avais peur pour toi ; tu peux le comprendre ou pas ?

    Sans essayer de ne pas faire de bruit, Nott éloigna sa chaise de la table. Il se redressa ensuite dessus et, bien droit, toisa Hermione. Jamais elle n'avait eu autant l'impression d'être à un Serpentard.

    Pis encore : un Serpentard qui s'inspirait du comportement détestable de Malefoy.

    - J'avais peur pour moi, avoua-t-il à voix basse. De ce que Blaise dirait, de ce que Malefoy dirait... et eux ils me font peur. Bien plus que ton Weasley de pacotille. A côté d'eux, ton rouquin n'est rien.

    Ils avaient de la chance d'être dans un coin reculé de la bibliothèque et, de ce fait, éloigné de la terrible bibliothécaire. A autant parler, si leur place n'avait pas été celle-ci : ils auraient dû prendre la porte depuis un moment.

    - Je ne te demande pas grand chose, Hermione. Je ne te demande pas la lune. Je ne te demande pas de... faire l'impossible ni de commettre un meurtre. Je te demande juste de ne pas avoir peur de parler à tes amis, de leur expliquer la situation... de ne pas avoir honte de tes sentiments.

    Pourquoi, en formulant le dernier mot, Theodore ne pu s'empêcher d'hésiter et se sentir mal à l'aise. Pourquoi avait-il l'impression de ne pas être en droit de dire tout ceci ?

    - Theodore, essaya-t-elle de dire avant de se faire couper.
    - Je sais que je n'ai pas à faire ça ; que je ne suis pas en droit de te demander ça mais...

    Inquiète, Hermione le laissa continuer.

    - Mais je refuse de toujours devoir réfléchir à deux fois avant de t'approcher ; de toujours devoir attendre que tu sois seule pour pouvoir te parler sans me retrouver avec une baguette pointée sur moi.

    Le brun parlait vite ; comme s'il espérait que cela lui simplifierait la vie, qu'une fois dit... tout irait mieux, que ce serait oublié. Comme pour oublier qu'il était en train de briser ce qu'ils avaient difficilement su construire.

    - Dis leur Hermione, s'il te plaît.
    - Je regrette, Theodore... je regrette sincèrement.


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  • - Hermio...
    - Fou le camp, Nott, l'interrompit un rouquin menaçant qui sortit de suite sa baguette. J’hésiterais pas à m'en servir, crois-moi !

    Dans un premier temps, le serpent ne s'intéressa pas à Ronald Weasley. Il était plus important, pour lui, d'attraper le regard d’Hermione. Regard facile à déchiffrer, mais celle-ci savait comment s'y prendre pour éviter que cela n'arrive. Dire qu'ensuite elle allait lui reprocher de ne rien faire et de l'éviter.

    Elle détournait sans cesse la tête, juste avant que les yeux de Theodore ne croisent les siens. Il lui était impossible de rester insensible au regard de chien battu qu'allait lui adresser son petit ami, même sans s'en rendre compte. L'avoir, face à elle, était déjà trop.

    Une des nombreuses choses qui avaient fait que, pour Hermione Granger, Theodore Nott n'avait pas été qu'un garçon de son année, que le cinquième Serpentard et certainement pas un ennemi supplémentaire... était sa manière d'être. Il ne s'en était jamais personnellement prit à elle, ni à aucun de ses amis. Il n'avait jamais eu un mot plus haut que l'autre (du moins : pas en public). Il savait se montrer respectueux et fidèle en ce qu'il croyait.

    Le brun n'avait pas été qu'un mouton. Tenir tête à Malefoy ne le dérangeait pas mais ne l'aidait pas. Il avait beau être un Serpentard mais, à lui seul, il avait permis de remettre beaucoup de préjugés en question. Pas tout ceci dit... et là était le problème.

    - Suis-je supposé m'enfuir en courant ? Demanda-t-il d'une voix lente. Weasley ?

    Le dernier des six fils qu'avaient eu Arthur et Molly Weasley lança, suite à cette remarque, un regard assassin à son camarade. Sa baguette toujours en main, il mettait au défi Theodore d'avancer et de continuer à parler. Chose qu'une personne censée ne ferait pas.

    Hermione, quand à elle, persistait à éviter les yeux vairons du second garçon. La déception s'ajoutait aux autres sentiments qui l'assaillaient. Elle ne s'était pas attendue à ce genre de comportement de la part de son petit ami.

    Blessé, Theodore ne la quittait pas des yeux. A la voir, il avait la désagréable impression d'être l'unique coupable de l'histoire, d'être celui qui était venu leur chercher des noises. A la voir, l'on pourrait croire qu'il méritait d'avoir la baguette du lion pointé sur lui.

    - Ne t'approche pas de Hermione, siffla le Gryffondor. Sale serpent.
    - Sinon quoi, Weasley ? Demanda-t-il effrontément. Il est beau, le préfet de Gryffondor.

    Le rouquin allait répondre à l'attaque quand la main de son amie se posa sur son épaule dans le but de le faire taire. Mais si, de ce fait, il garda le silence, cela ne l'empêcha pas de continuer à foudroyer Nott du regard et à le menacer de sa baguette. Pointée sur le torse de l'élève de la maison ennemi, elle restait parfaitement alignée à son bras qui demeurait tendu... sans faiblir.

    - Baisse cette baguette, ordonna une troisième voix. On ne menace pas les autres élèves, Weasley, et certainement pas lorsque l'on est préfet.

    Surprit, Theodore dévisagea Ernie Macmillan qui venait d'arriver et prendre la parole. Difficile de comprendre ce qui poussait ce Poufsouffle à donner cet ordre. Certes, il était l'un des deux préfets de Poufsouffle, mais il avait plutôt fait profil bas depuis sa prise de fonction.

    Hermione choisit ce moment pour réagir. Doucement, elle posa une main sur l'arme de son meilleur ami et exerça une légère pression sur celle-ci pour le pousser à la baisser. Ainsi : le serpent n'était plus menacé.

    - Merci, murmura ce dernier à l'attention du blaireau. En voilà au moins un sur qui on peut compter.

    Après avoir adressé un regard qui en disait long sur le fond de sa pensée à la lionne, il tourna les talons et s'éloigna de plusieurs pas avant de finalement rediriger son regard sur elle et uniquement sur elle.

    - Il y a quelques temps... tu me demandais ce qui coinçait entre nous, rappela-t-il. Je pense que tu as une partie de ta réponse.

    Sans attendre une réponse de sa part, le brun parti à toute allure. Hermione désormais seule avec Weasley, puisque Ernie était parti en direction du parc, avait affaire avec les sourcils froncés du rouquin qui n'attendait qu'une chose : des explications.

    - Depuis quand tu es Hermione pour Nott ?

    oOo

    Assis à sa place habituelle, à l'écart des autres élèves, Theodore rédigeait consciencieusement le début du devoir de potions qu'ils avaient à faire pour la semaine suivante. Un unique livre était ouvert devant lui, ce qui relevait du miracle.

    Plus les jours passaient et plus la bibliothèque se remplissait. Le bruit devenait plus présent, les ricanements et gloussements également. Madame Pince avait beau réclamer le silence toutes les cinq minutes, ce qu'elle gagnait était vite reperdu. Ce qui avait le don d'agacer le serpent.

    Quelqu'un tira la chaise en face de lui et s'installa. Ce n'était ni Blaise ni Zacharias qui étaient tous deux beaucoup plus bruyant et qui ne venaient en ces lieux qu'en cas d'absolu nécessité. Curieux, le brun leva les yeux pour les rebaisser aussitôt.

    - Regarde-moi, Theodore, claqua Hermione.
    - Je dois y aller. Zach m'attend dehors.

    Il allait rebouchonner son pot d'encre lorsqu'une main féminine capture son bouchon avant lui.

    - Smith attendra alors. Il faut qu'on parle, toi et moi.

    Les épaules du garçon s'affaissèrent. Après avoir soupiré pour bien montrer que cela ne l'enchantait guère, il nota sur le brouillon en face de lui la page qui l'avait intéressé dans le livre puis le referma. Il laissa son parchemin déroulé et posa sa plume sur le côté afin de ne pas le tâcher.

    - Et de quoi veux-tu parler, Hermione ?
    - De toi. De moi. De nous.

    Les yeux dans les yeux, la Gryffondor et le Serpentard préféraient laisser la parole à l'autre. Se connaissant, malgré les surprises désagréables connues depuis la rentrée, ils savaient tous deux que cette conversation tournerait mal.

    - Que veux-tu que je te dise ? Questionna finalement Theodore.


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  • Réveillé depuis de longues minutes, Zabini entendait l'occupant du lit voisin se tourner et se retourner. Theodore n'était pas de ceux qui parlaient dans leur sommeil mis à part lorsqu'il se réveillait capable de prévoir un évènement futur.

    Il hésitait. Devait-il quitter son lit et aller voir comment allait Nott, ou pouvait-il rester emmitouflé dans ses draps bien chaud sans avoir à se sentir coupable.

    - Teddy ? Appela finalement Blaise à voix basse et surprit. Ca va pas ?

    Assis sur le bord de son lit et les pieds par terre, le brun dodelina simplement de la tête. Ce fût avec peine que son camarade pu voir la réponse. Leur dortoir était plongé dans une obscurité quasi-totale. A cette heure avancée de la nuit, les bougies étaient toutes éteintes, les rideaux tirés et c'était avec peine que quelques rayons de lunes venaient éclairer leur dortoir.

    Qu'il aurait aimé prendre sa baguette et faire apparaître une petite flamme afin d'allumer une chandelle ; ou alors utiliser un lumos d'une puissance plutôt faible. Ainsi, prendre un livre et se plonger dedans aurait été possible. Theodore n'avait pas envie de se rallonger, fermer les yeux et revoir les mêmes images.

    Sa curiosité, dans un premier temps, avait été frappée. Etait-ce un simple cauchemar, d'apparence bien réaliste tout de même ? Ou alors était-ce des images d'un avenir proche... ou très lointain. A présent, savoir n'était plus sa priorité : dormir oui.

    - Alors dors, marmonna le premier. Et fais as de bruit demain matin en te levant, sinon je te fais manger ton livre d'étude des moldus.

    Sur ces paroles pleines d'amour, Blaise se tourna dans son lit et tournait dorénavant le dos à Nott. Sa main droite attrapa son drap et le tira jusqu'à son épaule puis il enfoui son nez dans son oreiller.

    Theodore soupira et cinq minutes plus tard : repassait enfin sous ses couvertures et se rallonger. Les yeux grands ouverts et fixés sur le plafond, il laissa le sommeil reprendre ses droits.

    Il n'espérait qu'une chose : que les images ne reviendraient pas. Si jamais c'était le cas, il descendait dans la salle commune et s'installait dans un canapé où il comptait bien lire jusqu'à ne plus pouvoir garder les yeux ouverts.

    oOo

    Zacharias, en toute hâte, posa son sac au pied de la table puis en sorti un rouleau de parchemin vierge ainsi qu'une plume et un pot d'encre noire. En règle générale, il essayait d'arriver en avance aux cours d'étude des moldus afin de tenir compagnie à Theodore ; sauf que ce matin là : son réveil n'avait pas sonné.

    Même s'il soupçonnait là une basse manœuvre de la part de John, voire de Justin, qui devait souhaiter prolonger sa nuit de quelques minutes voire heures s'il était chanceux.

    Son retard l'empêchait donc de déjà connaître la raison des cernes que son voisin avait sous les yeux. Ses affaires déjà devant lui, Theodore avait la tête appuyée sur sa main et s'appuyait contre le mur. Lui aussi avait dû souhaiter pouvoir dormir plus.

    - Ca va Ted ? Demanda-t-il alors. Les gens normaux dorment la nuit, tu sais.

    Nott leva ses yeux endormis en direction de Zacharias exceptionnellement mal coiffé.

    - Crabbe a ronflé toute la nuit.

    Mensonge que ne cru pas un instant Smith, Theodore étant un sorcier équipé d'une baguette en parfait état de fonctionnement, mais il opta pour la prudence qui voulait qu'il ne le laisse tranquille et ne lui pose pas plus de questions. Libre au serpent de ne pas se justifier ; il n'avait de compte à rendre à personne et parlerait si besoin.

    Le professeur Burbage, avant de commencer son cours, se positionna devant la table des deux bavards et leur réclama le travail supplémentaire qu'ils avaient eu à faire. Une fois les deux rouleaux en main, elle demanda si la leçon était comprise à présent et s'ils allaient cesser leurs bavardages.

    Elle manquait toutefois de conviction.

    - Qui peut me rappeler l'utilité d'un téléphone ?

    Bien entendu, Hermione fût la première à lever la main; bien vite imitée par Su Li et Kevin Entwhistle, deux élèves de Serdaigle, mais elle resta la seule à sautiller sur sa chaise afin d'être bien visible. Les deux bleus n'avaient jamais rien fait pour sortir du lot d'élèves ou se mélanger avec. En général, ils restaient à deux, parfois rejoins par d'autres membres de leur maison mais ces deux là évitaient soigneusement Poufsouffle, Serpentard et Gryffondor, toujours collés l'un à l'autre.

    Zacharias avait déjà trouvé, de son côté, le moyen de s'asseoir en travers de sa chaise. Un bras appuyé sur le dossier, il s'était tourné en direction de Theodore, qui de son côté était à moitié affalé sur sa table.

    - Monsieur Smith, peut être ?

    L'amie de Harry Potter et Ronald Weasley vit Nott ricaner et pousser son voisin à répondre. Agacée, elle se ravisa donc à baisser la main et écouter le noir et jaune répondre à la question.

    - Et vous, monsieur Nott, peut être pourriez vous nous expliquer comment fonctionne une machine à laver et à quoi elle sert.

    Charity interrogea plusieurs autres élèves ; le lave vaisselle, l'avion, la télévision ou encore la climatisation : plusieurs sujets étudiés au cours des deux années déjà écoulées y passèrent.


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  • La salle commune était presque vide. Beaucoup étaient encore dehors, ou dans les couloirs. En tout et pour tout ils devaient être une dizaine à avoir rejoint leurs quartiers dans les cachots ; Blaise, Drago et Theodore faisaient partis de ceux là.

    Assis sur le canapé à la mode Zabini, Blaise avait les jambes qui reposaient sur le dossier et la tête à l'envers. Les mains posées sur son ventre, il essayait de rester éveiller et de ne pas lancer un bloclangue aux deux sorciers qui l'entouraient qui étaient à deux doigts de s'entretuer.

    - Tu n'as rien à faire à Serpentard, finit par dire Drago. Tu n'as rien d'un Serpentard.
    - Et c'est quoi pour toi un Serpentard ? Un imbécile qui se prend pour le nombril du monde, qui rabaisse tout le monde et raciste ?

    Blaise ferma les yeux. Mieux valait ne pas voir le massacre. Dans les minutes à venir il y aurait au moins un mort, il ne pouvait en être autrement. Et quitte à parier ... il ne savait sur qui miser.

    Qui de Drago ou de Theodore était le plus dangereux ? Voilà une question qu'il aurait dû se poser bien plus tôt. Il l'avait fait. Mais n'avait jamais réellement cherché à lui fournir une réponse. Grossière erreur.

    Le premier avait moins de scrupules que l'autre et pourrait s'en prendre à plus petit que soit sans problèmes vis à vis de sa conscience. Le second, en revanche, hésiterait plus avant de bondir sur l'autre ; mais vu sa colère quelques jours plus tôt rien n'était prévu d'avance.

    - Tu t'engages sur une pente glissante, Nott. Très glissante. Et tu sais ce qu'il y a au bout... la mort.

    Zabini se redressa. Le plus vite possible il essaya de se remettre à l'endroit. Chose laborieuse dans la mesure où d'un côté il y avait Drago et de l'autre Theodore et qu'aucun n'accepterait de se lever ni de recevoir un coup par inadvertance.

    Leur salle commune avait beau être un endroit d'apparence glaciale. La décoration juste bonne à vous donner froid dans le dos. La lumière verdâtre ne faisant qu'accroître ce sentiment désagréable... mais ça n'en restait pas moins l'endroit où ils se reposaient, où ils décompressaient après une journée de cours.

    Pourtant, Drago et Theodore arrivaient toujours à rendre l'atmosphère plus lourde encore. A donner envie à ceux qui étaient auprès d'eux de s'en aller en courant pour ne pas assister à leur combat à mort. En public les deux arrivaient encore à sauver les apparences, à faire en sorte qu'on s'imagine une ambiance tendue, voire électrique, cacher que désormais ils étaient sur le sentier de la guerre.

    - Vous allez arrêter vous deux ? Si vous voulez vous battre : faites le dans le parc. Vous auriez plus d'espace, un public, vous ne mettriez pas du sang partout et... vous cesseriez de me casser les oreilles !

    Brun et blond regardèrent le troisième serpent et ne parlèrent plus.

    Se foudroyer du regard c'était tout aussi bien ; non ?

    - J'en ai marre de devoir vous surveiller. Je ne suis pas votre mère et vous n'êtes plus des gosses. Vous ne vous aimez pas : ignorez-vous et cessez vos petits regards. Je sais ce qu'ils veulent dire.
    - Tu savais qu'Il avait la marque ? Demanda Theodore sans préavis. C'est impossible que tu ne le saches pas.

    De nouveau le silence. Un sourire moqueur sur le visage de Drago finit de le convaincre. Bien entendu que Zabini était au courant. Il était pile entre eux deux. Celui qui arrondissait les bords. S'entendait avec Nott comme avec Malefoy.

    - Votre cours de quinze heures va commencer, dit-il juste en se levant. Je serais vous je commencerais à y aller.

    Sans rien ajouter de plus, le brun sortit.

    oOo

    Sans pouvoir dire qu'il faisait froid, on ne pouvait pas non plus dire que cet après-midi là il faisait spécialement chaud. Tous les Serpentard de son année étaient soit en cours de Botanique, soit en cours de Rune, soit en cours de Divination, ce qui faisait que Theodore était le seul serpent dans le parc.

    Les mains dans les poches, une petite écharpe autour du coup, il déambulait simplement. Marcher sans but. Tantôt les yeux levés, à observer le ciel emplit de gros nuages gris. Tantôt les yeux tournés vers le lac et les quelques élèves installés devant. Parfois, aussi, simplement baissés de telle sorte qu'il ne voyait que l'herbe, l'herbe et l'herbe.

    - Nott !

    Le son provenant de derrière lui, il se tourna et sourit en voyant qui était responsable. Ce dernier passa un bras derrière le cou de Theodore et l'invita à recommencer à avancer pour le diriger vers le lac.

    - Zach...
    - Ne me dis pas que tu as envie d'être seul, Theodore, le coupa-t-il aussitôt. Je sais que tu aimes être seul ; mais je sais également de source sure que tu préfères être en ma charmante compagnie que seulement en tête à tête avec Solitude. Elle n’est pas marrante, en plus.
    - Toi non plus.

    L'élève en sixième année à Poufsouffle leva les yeux. Tous deux assis par terre, le dos contre un rocher, ils se contentaient de fixer l'eau calme du lac. Le calamar n'était pas de sorti et s'en était presque dommage.

    Au loin, ils entendaient les rires et les cris des quelques autres qui traînaient dehors. Certains se courraient les uns après les autres avant de s'attraper et faire mine de se jeter dans l'antre du Monstre.

    - Crois moi, des amis comme ça ... ce n’est pas la joie.
    - C'est mieux que pas d'amis du tout.
    - Aucun de nous ne peut savoir ça, par contre.


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  • Theodore, le sac en bandoulière sur l'épaule, venait de quitter la bibliothèque pile au moment où Hermione était venue l'y rejoindre, c'est pourquoi il essayait de se fondre dans la masse ce qui, en soi, n'était pas bien compliqué pour lui. Malheureusement, il vit Drago arriver dans sa direction d'un pas pressé.

    Les poings serrés et le visage plus froid qu'à l'accoutumé (si cela fût possible) ne furent pas pour rassurer le brun qui tenta de ne rien montrer. Il se contenta de toiser celui dont la main étant en train de serrer son poigné et qui le trainait de force dans les toilettes les plus proches.

    - Ecoute-moi bien maintenant, Nott. Je peux accepter toutes tes... bizarreries, commença d'emblée le fils Malefoy. Mais sache qu'il y a des limites à ne pas franchir. Et tu viens de le faire.

    Adossé contre le mur face à la porte de sortie, les mains dans le dos mais la baguette tout de même prête à l'emploi, le garçon aux yeux vairons haussa un sourcil. Ce n'était pas la première fois que Drago le menaçait de la sorte et il y avait peu de chances pour que ce soit la dernière. Pourtant, jamais l'autre n'avait paru aussi tendu. Presque inquiet.

    Celui aux cheveux blonds, et complice de Pansy lorsqu'il s'agissait d'appuyer là où ça faisait mal, était en train de faire les cent pas juste devant Theodore. Sa main droite allait tantôt dans ses cheveux, tantôt sur son bras gauche.

    Or : jamais Drago Malefoy ne se passait la main dans les cheveux. Le problème devait être grave pour qu'il se laisse ainsi aller.

    - Ne me dis pas que tu as fait ça, Drago, murmura Nott. Tu n'es quand même pas idiot au point d'avoir fait ça. Tu es un Malefoy, bon sang !
    - Je suis un Malefoy, oui, confirma l'autre. Heureux de te l'entendre dire car tu as tendance à l'oublier, ça, Nott ! Je ne suis pas n'importe qui !

    Theodore s'approcha de Drago et ne s'arrêta qu'une fois juste en face de lui. Les deux sorciers de sixième année avaient leur baguette en main, prêt à l'utiliser si besoin. Méfiant et incertain quand à ce que l'autre serait capable de faire mieux valait jouer cette carte de suite.

    - Il est regrettable qu'être un Malefoy ne t'empêche pas de faire n'importe quoi, claqua Nott en saisissant le bras de son vis-à-vis et en lui levant la manche. Merlin. Ce n’est pas...

    Bien que Theodore se soit attendu à découvrir la marque des ténèbres sur le bras de son camarade de chambre, comme il avait été habitué à voir celle de son père, rien ne l'empêcha d'avoir un mouvement de recul et de lui faire lâcher sa prise. Les yeux ronds, il ne voulait y croire.

    - Pourquoi as-tu fait ça, Drago ? Questionna le brun. Il y a une différence entre insulter quelqu'un de sang-de-bourbe et... de vouloir les éradiquer de la surface de la terre.
    - Tu ne sais pas de quoi tu parles.

    Nott et Malefoy continuaient à se faire face, séparés par quelques mètres seulement. Le lieu n'était pas des plus propices pour ce genre de conversation mais aucun lieu ne le serait. Entourés de cabinets et de lavabos, c'était toujours mieux qu'un placard à balais.

    - Je suis convaincu qu'au fond de toi... tu sais où est ta place et où est celle des gens comme ta Granger, poursuivit le garçon aux cheveux blonds. Tu souhaites juste énerver ton père.

    A ceci, l'autre ne répondit rien. Du bout des doigts, Theodore faisait tourner sa baguette dans sa main, se mordait la lèvre, levait la tête et son regard s'arrêtait parfois sur quelques toiles d'araignées déjà retissées. Il regardait partout, sauf dans la direction de son interlocuteur.

    - Tu sais que j'ai raison, Theodore, insista Malefoy. Tu ne ressens rien pour elle... un peu de gratitude peut être puisqu'elle t'a débarrassé de ton père mais il est évident que ça s'arrête là.
    - Ne dis pas ça...
    - Sinon quoi ? S'amusa le blond. Sois au moins honnête envers toi-même. Tu passes plus de temps avec Smith qu'avec elle. Pire encore : quand elle te parle tu l'ignores ou, comme par hasard, tu as quelque chose à faire.

    Nott venait de perdre l'avantage prit en révélant le tatouage sur le bras de son camarade. Perdu suite aux paroles de celui-ci, rien ne sortait de sa bouche et, de nouveau, les toiles d'araignées avaient toute son attention.

    Il ne pouvait donner raison à Malefoy ; pas plus qu'il ne pouvait lui donner tord. Zacharias et Blaise avaient déjà essayés de lui faire remarquer qu'il fuyait et pourtant il refusait d'y croire.

    - Aurais-je touché un point sensible, Nott ? S'amusa Drago. Il est si facile, avec toi, de toucher là où ça fait mal. On lit en toi comme dans un livre ouvert.

    Lorsque cela venait de Zabini il pouvait, avec beaucoup d'envie, encore y croire un minimum ; mais de la part du fils de Lucius Malefoy ? Certainement pas.

    - Admettons que tu ais raison, concéda Theodore. Tu n'as fait qu'esquiver ma question.
    - Et toi la mienne.

    Si quelqu'un pouvait entrer dans les toilettes et mettre un terme à cette conversation, l'élève en question aurait droit à la reconnaissance éternelle du brun.

    - Serais-tu réellement capable de faire du mal à Hermione, ou n'importe quel enfant moldu ? Insista celui-ci. Les penser inférieur est une chose... mais de là à les tuer.

    Drago soupira. A pas lents, il fit reculer Theodore pour le mettre dos au mur. Ensuite la baguette d'aubépine se posa sur la trachée du brun qui ne parlait plus.

    - Je suis un être plein de surprises, Nott.


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