• - Pourquoi tu restes ici Smith ! Je pourrais te tuer à tout instant. Je pourrais me faire arrêter à n'importe quel moment et toi avec... pourquoi tu restes.
    - Comme tu le dis si bien : je suis con.
    - Es-tu conscient que tu n'es pas obligé de me le prouver à tout instant ?

    - Pourquoi tu n'as pas peur de moi ? Demanda Theodore, soudainement. Smith ?
    - Je n'ai jamais eu peur de toi, Nott. Tout au mieux... j'ai eu pitié.

    - Avada Kedavra, cria le brun en direction de l'homme masqué.
    - Merci Nott, sourit le blond, tremblant.
    - J'ai ainsi remboursé ma dette envers toi, fût la seule réponse du premier. Tu m'as sauvé une fois, je t'ai sauvé une fois... ma dette est payée.
    - Tu m'avais déjà sauvé une fois quand je l'ai fait.
    - Et bien quoi, s'agaça Theodore. T'aurais voulu que je te laisse crever ? Dis-le moi hein, j'peux arranger ça !

    - Smith... je m'en fou de ta gueule, ne l'oublie jamais. Même si mon comportement te fais croire le contraire : j'en ai rien à faire de toi.
    - On dit ça...
    - Je te déteste, insista le brun. Plus que tout.
    - De la haine à l'amour il n'y a qu'un pas, s'amusa le blond.
    - Un pas de géant.
    - Mais ça reste un pas, répliqua Smith tout sourire.
    - Imbécile.

    - Smith ! Cria Theodore en lui sautant dessus et le faisant tomber à la renverse. T'es un homme mort.
    - Qu'est ce que j'ai fais cette fois ?
    - J't'avais dis que tu ne lirais pas ! Lui cria-t-il. Et t'as fait quoi, sale blaireau dégoûtant !
    - Je l'ai lu, répondit-il tout sourire. Tu vas pas me tuer pour si peu, si ?

    - Nott, tu vas pas faire la tronche pendant cent sept ans, quand même. Parle ! Insulte moi ! Frappe moi, proposa-t-il moins sur de lui tout de même. Fais ce que tu veux mais ... ne pars pas. Reviens ici ! Remet ton cul sur cette chaise ! Nott, c'est moi qui vait te tuer !
    - Sache, Smith, que cent huit ans me semble être un minimum, expliqua Theodore. Ensuite... va en enfer blaireau de mes deux ! J'aurais dû te tuer.
    - T'arrête pas de dire ça... mais tu m'as quand même pas tué. Avoue que tu m'aimes bien quand même... au moins un petit peu.

    - Tu as lu. Tu sais tout. Pourquoi tu restes-ici ? Demanda enfin le brun, après quelques jours de silence. Tu en sais trop... je devrais te tuer pour ça, tu sais.
    - Mais tu m'aimes trop pour le faire.
    - Je réfléchis juste à la meilleure solution pour mettre fin à tes jours. Un avada serait trop... commun.
    - Bien entendu. Essais de te convaincre que tu en as marre de ma présence. Que tu ne me supportes toujours pas. Essais de te convaincre de ça, mais moi je sais que ce n'est pas le cas.
    - Mais toi tu sais toujours tout... si je t'écoutais.

    - Où étais-tu passé ?
    - J'ai été passer mes nerfs sur des moldus, répondit du tac au tac l'autre. Maman.
    - Je ne te crois pas.
    - Tu veux que je te ramène un pied la prochaine fois, en guise de preuve ? Ou alors la tête ? Ouai la tête c'est mieux... après tout un pied : on peut le couper alors que le gugus est toujours envie. La tête c'est plus compliqué.

    - On fiche le camp d'ici ! Ordonna Nott. Tu emballes tes affaires, le strict minimum et on fiche le camp.
    - Pour aller où ?
    - Loin. Smith ! Grouille toi !

    - Smith, tu restes dehors.
    - Pourquoi ? Y fait froid, Nott ! Si tu rentres : je rentre.
    - Je compte zigouiller la famille qui vit ici, alors sauf si tu souhaites assister au spectacle : tu restes dehors.

    - Et si tu m'expliquais, maintenant qu'on est loin, pourquoi on a dû partir comme ça ?
    - Comment j'pouvais prévoir, moi, que  Pritchard et Harvey seraient, justement... dans les parages.
    - Ils t'ont vu ? Et ils t'ont reconnus ?
    - Joker.

    - Nott... avoues... toi et moi en ce moment, ça va mieux hein ? S'enthousiasma Zacharias à travers la porte.
    - Dégage Smith... grinça l'occupant de la pièce. Dégage.
    - Exprès pour me donner tords hein ; mauvais joueur.
    - Va préparer le repas et laisse moi, souffla Theodore. S'il te plaît.
    - Nott ? T'es blessé ? T'es malade ? Tu vas mourir ?

    - Theodore, appela doucement Zacharias.
    - Nott, corrigea aussitôt le mangemort. On a toujours pas assassiné une famille moldu ensemble.
    - T'es blessé ? C'est Harney et Pichard ?
    - Harvey et Pritchard, reprit une nouvelle fois le brun. Et je vais bien, Smith. Alors pose la table et sers moi.

    - Smith : nous sommes tous destiné à mourir.
    - Mais nous ne sommes pas tous destinés à être assassiné par un petit con de ton genre.
    - Je paie mes crimes, Smith... je te supportes tous les jours.

    - Pourquoi tu me détestes, Nott ?
    - J'vais te poser la question à l'envers : pourquoi je t'aimerais ?

    - Smith... tu te rends compte que tu es plus en danger avec moi que sans moi ?
    - T'as une baguette.
    - Et c'est ma mort qu'on veut. Toi ils en ont rien à foutre.

    - Tu es lâche, Nott.
    - Malgré moi... je ne suis pas libre, je dois donc feindre et tricher pour survivre.
    - Parce que... tu veux survivre ?
    - Pas plus que cela, non, souffla le brun. Mais ça ferait bien chier les gens que je vive donc...

    - Es-tu heureux, Nott ?
    - Et toi, Smith ? Rétorqua Theodore avant de répondre. Ai-je une raison de l'être ? Je ne vie pas, ou plus. Je fuis. Je me cache et fait croire à ma non-existence. Comment veux-tu que je ne sois heureux ?
    - Être heureux c'est aussi se faire plaisir. Tu n'aimes pas tuer ? Tu n'y prends pas plaisir ?
    - Tuer ce n'est pas vivre... et mes ambitions étaient plus élevées.

    - Tu voudrais faire quoi, après... quand tout sera fini ?
    - Crever me semble être une bonne alternative... hein, Zacharias ?
    - Tu m'as appelé Zacharias là, j'ai pas rêvé !

    - Pourquoi es-tu si malheureux ?
    - Pourquoi être fier de ce que je suis devenu ? Fier des choix que je n'ai jamais eu.
    - Ce que l'on n'a jamais eu ne peut pas nous manquer.
    - A moi ça me manque, répliqua séchement Theodore.
    - Mais... avant tu étais fier de qui tu étais, de ce que tu étais et faisais.
    - Parce qu'avant j'étais et j'avais. Maintenant... je n'ai plus ni l'un ni l'autre. Je suis un mangemort en fuite... que l'Ordre et les aurors veulent attraper, que les mangemorts veulent achever. Je me trimballe un blaireau suicidaire et sadomasochiste. Je mange mal. Je dors mal. C'est tout ce dont j'avais toujours rêvé, ça.

    - Tuer ? Voler des vies ? Semer le malheur... on dirait que tu n'aimes plus ça.
    - Tuer est un passe-temps. Tuer est un loisir. Tuer n'est pas une vie. Je ne vivrais pas de la mort.

    - Tu as changé, Nott.
    - Non rien ne peut plus me changer. Le monstre qui est en moi est trop fort.
    - Il n'y a aucun monstre en toi, Theodore Nott. Tu es le monstre.

    - Je pourrais témoigner en ta faveur, pendant ton procès, suggéra le blond en souriant comme s'il venait d'avoir l'idée du siècle. Non ?
    - Pour dire quoi ? Que je suis un monstre, un mangemort, un assassin, un criminel...
    - Tu m'as sauvé la vie ! Ca veut bien dire que tu n'es pas si mauvais que ça.
    - Je ne t'ai pas savué la vie, claqua Theodore en retour. Je n'ai pas cessé, au contraire, de la mettre en danger... généralement volontairement. Sans moi tu n'aurais plus à craindre la mort depuis bien longtemps alors sois sympa : arrête d'être con.

    - T'as réellement changé, Nott, j'ai pas rêvé ! T'es plus l'abominable salopard du début... t'es plus qu'un salopard.
    - Je suis censé te remercier, là ?
    - Non non, contente toi de ne pas m'insulter.
    - Abruti ! Je n'ai pas changé. Tu es juste devenu encore plus con qu'avant... à croire que c'est possible.

    - Smith... si tu sens que les aurors arrivent : prend ma baguette et fous le camp.
    - Pourquoi ? Tu t'inquiètes pour moi ?
    - Je veux juste que ma baguette ne soit pas détruite.


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  • Zacharias n'avait pas quitté le placard dans lequel il avait été poussé et ne comptait pas le faire de si tôt. Il entendait encore les gens à l'extérieur qui s'affrontaient, dont Theodore. Et lui le laissait faire. Non : il n'était pas lâche... simplement désarmé.

    - Avada Kedavra.

    Le blond n'avait pas vu qui avait lancé le sort, ni qui en avait fait les frais. A son grand désespoir : il n'avait pas su reconnaître la voix de Nott. Pour une fois qu'il espérait que le brun ne commette un meurtre, c'était bien malheureux.

    Il  avait beau faire un maximum d'effort pour retrouver la voix bien mesurée, le ton moqueur, les remarques cinglantes de Nott, mais rien n'y faisait. La saveur, la marque de fabrique de son compagnon de cavale restaient à l'état d'espoirs. Certainement pas de réalité.

    Quand enfin plus rien ne se laissait entendre, mis à part la mort, le blaireau quitta sa cachette. Doucement et avec prudence, il sortit un pied puis l'autre de son armoire. Les murs tenaient encore debout, par on ne savait trop quel miracle. Des pierres jonchaient le sol. Un corps au milieu.

    - Nott, souffla Zacharias.

    L'assassin avait les yeux grands ouverts. Un petit sourire sur le coin des lèvres. La baguette à quelques centimètres de son bras droit, tendu. Une petite flaque de sang autour de sa tête. Il était mort. Mais, son visage laissait croire qu'il avait été heureux. Que la mort n'avait pas été une fatalité pour lui, plutôt une libération.

    Mais lui, Zacharias Smith. Zacharias Smith le vivant... regrettait déjà le défunt. C'était son Nott qu'il avait sous les yeux. Son enquiquineur attitré. Avec qui se disputerait-il pour un morceau de chocolat ? Avec qui fuierait-il ce monde qui n'était plus le sien ? Un monde qui lui avait prit, à l'instant, le dernier repère qu'il avait.

    Theodore était un mangemort. Theodore était un assassin. Theodore l'avait fourré dans bien des plans foireux depuis qu'ils s'étaient retrouvés à deux. Theodore avait tué sa famille.

    Mais Theodore l'avait sauvé.

    - T'avais promis, Nott. T'es qu'un foutu menteur, souffla Zacharias en se baissant et passant une main sur ses yeux pour les lui fermer. T'avais promis que ça serait toi qui me tuerait pour plus entendre ma voix désagréable.

    Il savait qu'il n'aurait pas de réponses. Qu'il n'en aurait plus. Nott n'était pas son ami. Il n'était plus non plus son ennemi.

    Qu'étaient-ils, au juste, l'un envers l'autre ?

    Ils avaient passés le plus clair de leur temps à se disputer, s'éviter, s'insulter, se tabasser, se promettre mille et unes morts toutes plus glorieuses les unes les autres. Mais ils s'étaient sauvé la mise plus d'une fois... Le Poufsouffle avait même envie de se dire, de se convaincre que les piques qu'ils se lançaient à la fin étaient surtout pour faire perdurer les habitudes, un petit jeu sur lequel ils se seraient accordés.

    - Tu sais Nott. Je ne te détestes pas.

    ____________________________

    Zacharias voulu faire demi-tour et allait le faire quand il regarda le pot de terre qu'il avait en main. Après avoir inspiré un grand coup, le blond reprit son chemin, à pas lent et dans le bon sens : il ne retournerait pas sur ses pas. Pas maintenant en tout cas.

    Il déposa la bruyère qu'il avait en main, se souvenant du jardin d'Esther un peu malgré lui. C'étai là-bas que tout avait commencé (ou presque, on pouvait aussi dire que tout avait commencé chez les Malfoy), qu'ils avaient dû commencer à moins s'entretuer, sans pour autant signer un "Cessez le feu".

    Alors, une question se posa : que ce serait-il passé si les rôles avaient été inversés ? Si c'était lui qui avait péri, ce jour-là... c'était lui qui aurait dû y rester, de toutes manières.

    Mais après tout : n'étais-ce pas lui qui lui avait dit "Les morts sont morts, Smith."

    Et sans Nott il serait mort. Sa venue ici, aujourd'hui, n'était qu'un gage de sa gratitude. Ou tellement plus. Mais il se plaisait à continuait d'ignorer ce point.


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  • Theodore regardait Smith se faire torturer. Il l'entendait crier, hurler même, gémir et supplier. Il le voyait le fixer, implorant de l'aide. Il se contentait de l'ignorer, aucuns gestes n'étaient tentés pour se dégager de la forte prise qui le maintenait sur place.

    - Smith, pourquoi n'as-tu pas l'air plus supris que ça de l'inactivité de Nott ?
    - Parce que je ne le suis pas, avoua le blond, faiblement. Depuis le début il n'a eu de cesse de me faire comprendre qu'entre lui ou moi... ça serait lui.

    Theodore esquissa un petit sourire : Smith l'écoutait donc un tant soit peu. Voilà un fait qu'il n'aurait pas parié. Ce fût tout. Il ne réagit pas plus. C'était déjà tellement pour lui.

    Les hommes, quand à eux, sourirent et regardèrent le brun. Ce dernier comprit alors énormément de choses . A commencer par la raison de la torture du blond et de sa présence dans la pièce. On avait cru et espéré le toucher, le blesser, l'atteindre en s'en prenant au blond.

    Foutaise.

    Ce n'était rien d'autre que Smith. Un blondinet qui, s'il ne se faisait pas tuer par les mangemorts maintenant, se ferait tuer par lui-même plus tard.

    ________________________

    Zacharias vit Theodore tomber à genoux. Un nouveau coup à l'arrière du crâne le fit tomber, de manière définitive, face contre terre. La silhouette longiligne ne bougeait plus.

    Comme l'avait fait le mangemort avec Esther, ils tournèrent le corps du garçon en direction du blond. Ils lui offrirent, en guise de dernier hommage, un coup de pied en plein visage.

    Si Nott ne pouvait plus rien sentir. Smith pouvait toujours voir.

    - Du respect pour lui, c'est trop vous demander ?


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  • Zacharias avait enfin su défaire le noeud qui l'avait maintenu prisonnier pendant de trop longues minutes. Il dévala les escaliers à toute allure, courait comme si sa vie en dépendait (et elle en dépendait !). Il n'oublia pas pour autant de passer par la cuisine chercher un couteau, à défaut d'une baguette il ne serait pas totalement impuissant. Enfin : il ouvrit la porte et sortit.

    Il arriva pile au moment où un homme masqué enfonçait un couteau (ils avaient eu la même idée) dans l'abdomen. Automatiquement, le brun plaqua ses mains sur la plaie et fit plusieurs pas en arrière, s'éloignant de son agresseur.

    "Même si tu me vois en mauvaise posture, Blaireau, ne me la joue pas super-héros. Laisses moi crever. Tu me rendras plus service et tu te rendras aussi service." Les poings serrés, Zacharias se demandait si le fait d'être en train de crever avec un couteau dans le ventre était une "mauvaise posture" auprès du serpent.

    Il se doutait que oui. Et ça le tuait d'avoir promis.

    Theodore tomba à genoux. Zacharias ferma les yeux.

    - Félicitation, Pritchard, souffla Theodore. Je sais que tu en rêvais.

    Le mangemort éclata d'un rire. Grotesque et démesuré, le rire, d'ailleurs. Cela donnait envie au blond de sortir de sa cachette, se jeter sur lui et le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'en suive.

    Nott. Le dernier repère stable qu'il avait. D'autant plus qu'il avait une dette à lui rembourser... dette dont il ne pourrait jamais s'acquitter. Theodore venait de tomber sur le côté.

    Pritchard disparut sans demander son reste. Sans même attendre de voir le dernier soupire du jeune mangemort moqueur. Avoir en guise de dernière image du brun, une personne au sol, agonisant et sur le point de mourir était plus plaisant pour lui.

    Jamais Theodore Nott n'aurait fait ça, se rendit compte Zacharias. Il aurait préféré achever sa victime que la laisser souffrir aussi longtemps. Probablement pas par générosité, plutôt pour ne pas avoir à attendre avant de le voir mort.

    Souffrance et agonie pour Pritchard. Mort et dernières supplications pour Theodore. Même au sein des mangemorts, il y avait de réelles différences.

    - Qu'est ce que tu fais là, Smith ? Demanda-t-on derrière lui.
    - Zabini ?

    Le blond et le métis se regardaient, mais évitaient l'un comme l'autre de faire de même avec le brun au sol, à quelques mètres d'eux.

    - Qu'est ce que tu fais ici ?
    - J'essaie de faire quelque chose de bien dans ma vie, avoua Blaise. Essayer de le sauver.

    Ce n'est qu'alors qu'ils daignèrent porter leur entière attention sur le blessé. Lentement et côte à côte, ils s'approchaient de lui. Arrivé à sa hauteur, Blaise se baissa et prit le garçon dans ses bras, quand une main l'arrêta.

    - Non il... il ne voudrait pas. Laisses le mourir c'est... ce qu'il veut.
    - Smith, grinça Blaise.

    Pensait-il vraiment qu'après tant de mois à côtoyer Theodore Nott en personne, il n'était pas immunisé contre ce genre de regard. Zacharias en avait reçu à la pelle et n'était plus touché par ceux-ci... d'autant plus que Zabini le faisait nettement moins bien.

    - Il ne veut pas, Zabini.
    - Et tu penses que je vais le laisser crever comme ça ?
    - Tu crois que ça me fait plaisir à moi ? Demanda Zacharias à voix basse. Non. Mais je respecte son choix.
    - Tu parles ! Il a dû te faire vivre un véritable calvaire pendant vos quelques mois à vadrouiller.

    L'ancien ami du mangemort ne tint pas plus compte que cela des propos du blaireau. Il s'éloigna, rentrant de nouveau dans la maison dont il venait de sortir (à la suite de Zacharias).

    Lequel ne le suivit pas. Les yeux rivés vers le sol, il était absorbé par le sang qui se trouvait là où avait été allongé Theodore. Ensuite, le blond se baissa et ramassa la baguette de l'assassin, qu'il garda en main jusqu'à ce qu'il ne soit, lui aussi, à l'abris.

    Silencieux, Smith gagna le salon. Sans surprise, Zabini et Theodore s'y trouvaient. Le premier soignant, les mains tremblantes, le second.

    - Tu ne vois pas que c'est trop tard ! Il est condamné là... fais au moins semblant de respecter ses dernières volontés.
    - Smith... ta gueule.

    Il obtempéra et attendit. Simplement. Debout près de la porte. Eloigné du canapé sur lequel était allongé Nott et autour du quel tournait sans arrêt Zabini. La baguette du brun toujours entre les doigts... c'est quand il senti la mort à deux doigts d'emporter définitivement le garçon qu'il avait tant haït, détesté, maudit, que le Poufsouffle s'avança.

    Il souleva une main du brun et lui glissa sa baguette entre les doigts... puis ferma la prise sur le bout de bois.

    - Je sais que tu ne voudrais pas que je te le dise, que tu penseras que je suis stupide, fou et débile de penser ça... et tu n'aurais peut être pas tord, au fond, mais... merci Nott. Tu m'as sauvé la vie.


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  • Zacharias regarda la batte qu'il avait entre les mains, puis le corps de Theodore.

    "Réveille-la." "Ca ne va pas être possible, Smith. Elle est pas très résistante la vieille.". Ces mots, cet échange qui avait marqué le début de sa propre chute... lui revenaient en mémoire de plein fouet. Trop brutal comme manière de remettre pied à terre. Bien trop brutal. Et dérangeante.

    Le blaireau lâcha l'arme. Mais ce fût tout. Il ne s'abaissa pas pour vérifier si l'autre était toujours en vie. Au fond : la réponse, il la connaissait déjà. En avoir la preuve, voir qu'il avait commit son premier meurtre... non.

    Pas chez Esther en plus. Pas là où tout avait commencé. Pas avec la batte. Pas dans la cuisine. Les symboles et les souvenirs étaient encore bien trop ancrés en lui.

    - Mais qu'est ce que j'ai fait... qu'est ce que j'ai fait.

    "Une belle connerie, Smith. Mais tu vois, tu ne vaux pas plus que moi." Pourquoi Nott ne se relevait-il pas pour lui cracher ces mots à la figure ! Pourquoi cet abruti était-il incapable de résister à un coup de batte en pleine figure.

    Il n'avait tout de même pas cogné aussi fort.
    Si ?
    De toute évidence.
    Non.

    - Nott, c'est bon, tu m'as assez fait flipper là, gémit Zacharias.

    Un unique genoux sur le sol, il se mit à la hauteur du corps et, quelque peu tremblotant, le tourna. Le visage du brun le glaça.

    A côté le souvenir qu'il avait d'Esther pourrait se qualifier d'agréable.

    Etait-ce l'idée que cela était son oeuvre, à lui, Zacharias Smith, qui rendait le tableau plus effrayant ? Etait-ce, ou alors, effectivement pire qu'avec la vieille femme ?
    Il ne voulait pas savoir, au fond.

    Inspirant un bon coup pour prendre son courage à deux mains, le blaireau se redressa et alla chercher une pelle. Il savait où les outils de jardinage étaient rangés, et ils n'avaient pas bougés de place depuis leur dernier passage.

    Creuser le trou fût plus long, plus pénible, plus difficile que la fois précédente. L'endroit choisit pour sa tâche n'était pas situé bien plus loin que la première tombe improvisée. Mais Smith y mit tout son coeur... comme pour Esther.

    Ils avaient commencés ici, à deux.
    Il finirait ici... tout seul.


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