• - Bas les pattes, s'agaça Theodore alors que Zacharias allait l'aider à quitter le lit. Tu me touches, j'te bouffe.

    L'autre sourit mais ne fit rien pour lâcher le meurtrier. Il continuait à l'aider à rester debout, même s'il ignorait si cela était utile ou non.

    - Fou l'camp, Smith, murmura le mangemort. Arrête de mettre ta foutu vie en danger. Rentre chez toi. Laisse moi crever et vie.
    - A quoi bon vivre si j'ai une mort sur la conscience.
    - T'es conscient que tout le monde te féliciterait d'avoir laissé crever un mangemort ?

    Las, le blond ne répondit rien. C'était toujours la même rengaine avec celui-ci. Toujours, il répétait qu'il n'en valait pas la peine. Répétait qu'il ferait mieux de crever. Reconnaître le mangemort avec qui il avait commencé sa fuite était une tache laborieuse.

    Bien que, présentement, le brun était en train de râler et faire sa tête de lard, comme il en avait l'habitude, il ne fit rien pour réellement éloigner le Poufsouffle.

    - Tu ne te définie pas qu'en tant que mangemort, Theodore, souffla Zacharias. Tu es... tellement plus.
    - Un être monstrueux, cruel, abject. Un meurtrier, un assassin. Une personne inhumaine.
    - Humaine, corrigea aussitôt le blaireau. Tu es une personne humaine. Tu as fait des erreurs dans tes choix, tu n'as pas suivit la bonne route mais tu as su rebrousser chemin.

    Un sourire illumina légèrement le visage de Theodore qui s'appuya un peu plus contre l'autre. Zacharias l'aida à prendre place sur le canapé et alla lui chercher du chocolat.

    Le mangemort s'était recroquevillé sur le canapé et observait le lit qu'il venait de quitter. Perdu, le blond se demandait comment réagir avec lui. Comment se comporter.

    _____

    - Smith ? Appella Nott, peu sur de lui. Qu'est ce que tu penses de moi ?
    - Que tu es quelqu'un de bien, répondit Zacharias. Mais que tout le monde l'ignore. Y compris toi.

    Surprit, le mangemort leva les yeux et ne quitta pas du regard le visage de l'étrange personne qui l'avait soigné et aidé à le faire sortir d'Azkaban.

    - Si tu avais eu le choix dès le début... serais-tu devenu mangemort ? Demanda, très justement, le blond. Aurais-tu fait tout ça. Serais-tu devenue la personne que tu es actuellement ?

    S'il ne s'agissait pas de Theodore, il aurait juré voir des larmes au bord de ses yeux. Il aurait juré que le brun était à deux doigts de pleurer, de craquer.

    Sans réfléchir, Zacharias s'approcha, passa un bras derrière son cou et l'attira vers lui. John faisait ça, à Poudlard, lorsqu'il avait un de ses nombreux coups de barre, qu'il était à deux doigts de ne plus être l'enfoiré de Poufsouffle que personne ne supportait.

    Theodore posa une main sur le torse du blond et y posa sa tête. Sa main droite serra la chemise du blaireau et ferma les yeux. Surprit de cette initiative, l'autre le laissa faire et alla même jusqu'à l'approcher un peu plus.

    - Tu peux parler, Theodore. Je t'écouterais. Je ne te jugerais pas.
    - Tu m'as déjà jugé, murmura le brun, toujours contre lui.
    - Je ne te jugerais plus, alors... se corrigea le blond. Je te le promet.

    _____

    Voir Theodore endormit sur ses genoux était une chose qu'il n'aurait jamais cru possible. Si une personne avait eu l'audace de proposer pareille éventualité il ignorait la réaction qu'il aurait eu... mais doutait ne pas remettre en question la santé d'esprit de cet être.

    Il souleva la tête décoiffée et essaya de se dérober. De partir pour le laisser dormir plus tranquillement. Doucement, le blaireau s'occupa de la reposer sur un oreiller. Suite à cela, Smith essaya de retirer de la manche du mangemort la baguette que ce dernier avait récupéré.

    - Tu devrais toujours être aussi paisible, murmura Zacharias en étendant une couverture sur lui.
    - J'suis pas paisible, grogna Theodore sans ouvrir les yeux. Alors tais-toi.

    L'ancien Poufsouffle se retint d'ajouter quelque chose et passa simplement la couverture sous les coussins du canapé pour la maintenir sur le serpent déjà rendormi.

    - Imbécile de blaireau de mes deux, marmonna-t-il.

    Peut être qu'il ne dormait pas finalement.

    - Je prend ça comme un compliment, venant de toi.
    - M'abandonne pas... finit par demander le brun en ouvrant les yeux. Smith.


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  • Zacharias voyait, avec surprise, Theodore debout dans l'espace cuisine de la tente. A première vu : il semblait être en train de préparer le repas, ce qui ne pouvait être le cas. S'il y avait bien une chose que le serpent ne faisait jamais, et certainement pas de lui-même : c'était ça.

    Parce que faire à manger était un travail d'elfe de maison, totalement indigne de sa personne. Faire à manger était une corvée. Il fallait savoir quoi préparer, comment le préparer et, pire encore... le préparer !

    Non décidément : très peu pour Theodore.
    D'autant plus qu'il avait Smith pour le faire.
    D'où la surprise de celui-ci.

    - Qu'est-ce que tu fais ? Demanda le blond.
    - Je cours un cent mètre, répondit l'autre sans lever la tête. Ensuite j'irais m'entrainer au tir à l'arc avec des fourchettes et pour finir j'irais boxer mon père avec des petits pois. As-tu d'autres questions auxquelles je pourrais me faire une joie de répondre ?

    Le blaireau s'approcha et s'arrêta juste à côté du mangemort. Ce dernier alla jusqu'à offrir un grand sourire innocent au blond... qui lui rendit le geste et attrapa de quoi aider le meurtrier dans sa tâche afin de pouvoir couper des tomates.

    - Mais non tête de gland ! S'horrifia le mangemort. C'est moi qui fait à manger. Moi tout seul.
    - Je veux t'aider, idiot, grogna Zacharias.
    - Va t'asseoir, ordonna pourtant le premier. Pour une fois je suis le gentil et tu es le méchant qui fou rien.
    - Je ne veux pas ne rien faire.
    - M'en fou.

    Le fils de Theophile Nott poussa l'autre afin qu'il ne s'éloigne du plan de travail.

    - S'il te plaît Smith.

    _____

    Assis l'un en face de l'autre, aucun des deux fugitifs ne parlaient, bien trop occupés qu'ils étaient à se remplir l'estomac. De temps à autres, Theodore voyait Zacharias loucher en direction de ce qu'il aurait à nettoyer et jeter après le dîner. Et cela était loin de l'enthousiasmer.

    - Le partage des tâches, Zach, rappela malicieusement le brun. Je cuisine et tu nettoies.
    - Quand c'est moi qui fait le repas j'ai droit à un "T'as tout salit, t'assumes et tu nettoies" je te signale.

    Le jeune Nott mâcha et avala ce qu'il venait de mettre en bouche et regarda son camarade. La manière dont il le regardait était on ne peut plus claire ; c'était un de ces regards que l'on pouvait traduire en moins d'une minute et qui voulait dire "Un point pour moi ; essaye encore".

    - Tu fais chier, marmonna le blaireau. Saleté de serpent, va.
    - Je vais le faire.

    Celui qui ne possédait pas la marque des ténèbres sur son avant bras gauche haussa aussitôt un sourcil interrogateur. Venait-il bien d'entendre ce qu'il avait entendu ? Etait-ce vraiment ce que venait de dire Nott ou prenait-il ses rêves pour la réalité ?

    Après tout : il n'avait pas oublié à qui il avait affaire.

    _____

    La joue profondément coupée, mais un sourire aux lèvres malgré tout, Zacharias se tourna en direction de Theodore pour voir comment il s'en sortait de son côté... juste à temps pour pouvoir apercevoir le rayon vert quitter la baguette de son camarade afin de frapper de plein fouet son adversaire.

    Son air réjouit disparu aussitôt. Le blond retourna le dos au brun et fixa, sans raisons, le mur en face de lui.

    - Ca va Zach ? Demanda le mangemort en posant une main sur l'épaule de l'autre et un sourire en coin sur le visage. Tu veux que je m'occupe de ta joue ? Ca doit faire un mal de chien.
    - Me touche pas Nott, claqua Smith en dégageant son épaule et se tournant vers lui. Tu crois peut être que j'ai pas vu ce que tu viens de faire, hein ? Non mais tu me prends pour un con en plus !

    Le brun recula d'un pas. Prudence était maître mot dans pareille situation. Son regard, pourtant, s'était durcit, son corps s'était tendu, son visage s'était fermé.

    - Ne me condamne pas. Pas tout de suite, du moins.
    - Tu m'avais promis que tu ne le ferais plus, Nott ! Et chez moi une promesse... ça se tient !
    - C'était sa mort ou la tienne, s'agaça Theodore. Pardonne moi d'avoir préféré que ce soit la sienne et te garder en vie !

    Le blaireau ne répondit rien sur le coup. Toujours éloignés l'un de l'autres, ils se regardaient avec curiosité.

    - Pardon ? demanda Zacharias.


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  • Zacharias, à défaut d'avoir accepté d'adresser la parole au mangemort, avait au moins accepté que celui-ci ne point sa baguette meurtriére en direction de sa joue afin qu'il ne la soigne. C'était peu, mais plus que ce qu'avait osé espérer Theodore en voyant la colère du blaireau.

    - En quelle langue faut-il que je te dise que je suis désolé ? S'agaça-t-il.
    - Essaye en islandais. Ou en suédois. Peut être en letton aussi, ça peut être pas mal.

    Le mangemort soupira et se contenta de marmonner l'incantation lue dans le livre prit chez Justin afin de soigner cette joue. Aussitôt, la plaie sembla se refermer. Il hésita ensuite entre passer le baume cicatrisant au Poufsouffle afin qu'il ne se le mette lui-même ou le faire.

    Il opta pour la seconde.

    - Qu'est-ce que tu fous, Nott ?
    - Je te soigne. J'ai pas envie que tu crèves.

    Smith se tourna légèrement afin de regarder l'autre, surprit.
    Autre qui s'empressa de se corriger.

    - Ca ferait désordre et je saurais pas trop quoi faire de ton corps. Aller le donner à ton père ? T'enterrer dans la forêt ? Le laisser pourrir ? C'est pas facile de se décider tu sais.

    Le blond secoua la tête, soupirant. Qu'avait-il cru.

    - Zacharias ? appela tout de même Theodore quelques minutes après. Je suis dé...
    - Tais-toi et contente toi de me soigner. J'ai bien entendu ce que tu viens de dire et je ferais de mon mieux pour ne pas crever pour que tu n'ais à t'occuper de rien.

    _____

    - Tu fais chier, Smith ! Finit pourtant par s'énerver le mangemort. Je m'attendais pas à ce que tu me sautes au cou mais ...
    - Mais quoi ? Cracha l'autre. Mais quoi Nott ! Vas-y ! Dis moi tout ! Justifie ton meurtre ! Justifie ta cruauté ! Trouve toi des excuses pour mieux dormir la nuit. Pour pouvoir te regarder dans une glace. J'ai cru que tu avais changé. J'ai sincérement cru que tu avais changé. J'ai voulu croire que tu avais changé en fait. J'ai voulu me persuader que tu étais un mec bien. Tes efforts je les considérait comme des actes gentils, spontanés... c'était quoi hein ? Pour endormir la méfiance de cet imbécile de Smith ?

    Theodore restait de marbre, écoutant sans ciller les mots de l'autre garçon.

    - Je suis forcé de constater que je me suis trompé sur toute la ligne à ton sujet.
    - Je n'ai pas oublié ce que tu m'avais dit, Zacharias, murmura Nott d'un ton qui ne lui ressemblait pas. Que tu pensais que j'étais quelqu'un de bien. Que tu ne me jugerais plus. Tu me reproches de ne pas tenir une putain de promesse mais... tu ne tiens pas plus les tiennes Smith. Tu regrettes de m'avoir fait confiance ? Je le regrette également. Et tu sais pas le pire ? C'est que tout ceci a commencé parce que j'ai tué le mangemort qui s'apprêtait à te tuer toi. Si je l'avais pas tué, rien de ceci ne serait en train de se passer... mais tu serais mort. Et je m'en serais voulu.
    - Bien sur, puisque ça aurait fait désordre, lança le blond.
    - T'as rien compris.

    _____

    La situation ne cessait de s'envenimer. Comme au début de leur parcours, Zacharias et Theodore recommençaient à se hurler dessus pour un rien. A se sauter à la gorge à la première occasion. A en venir aux mains et autres joyeusetées dès que possible.

    Pourtant : ils n'avaient pas songés à se séparer. Conscients, au fond, d'avoir besoin de l'autre pour rester en vie. Besoin du blond pour gérer les stocks de potions et veiller à ce qu'ils ne se fassent pas attaquer. Besoin du brun lors des quelques duels auxquels ils se trouvaient confrontés.

    Et bien que ce soit le manque de scrupules de Theodore à user de sortilèges dangereux qui était la cause même de la détérioration de la relation Smith-Nott... c'était bien ça qui faisait que le premier restait avec le second.

    Entre autre.

    - Stupefix.

    Plus d'une fois, son mangemort de compagnon de fuite s'était moqué de lui, plus ou moins gentiment, à cause de cette manie à utiliser des sortilèges appris en cours. Comme si c'était ces sorts là qui étaient destinés à leur sauver la vie.

    "C'est comme si tu te battais avec une fronde contre quelqu'un qui a... je sais pas moi... un truc plus fort qu'une fronde."

    Zacharias se tourna vers Theodore, prêt à le voir utiliser le sortilège de mort. Tellement plus facile. Le combat était vide expédié dès l'instant où son sort réussissait.

    Il n'en était rien pourtant.

    Le brun était, actuellement, adossé contre un mur. Son bras gauche ramené contre son torse, sa baguette à quelques mètres de lui.

    - Ava...
    - Bloclangue, lança précipitemment le blond. Avada Kedavra.


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  • Theodore n'était plus directement menacé par la baguette ennemi. Lors de la chute de son adversaire, cette dernière avait roulé quelques mètres plus loin. Mais même si tel n'avait pas été le cas : avec un propriétaire mort, elle ne représentait plus grands risques.

    Le seul sorcier encore debout se trouvait être Smith. Leurs ennemis étant soit stupéfixés, blessés et inconscients ou mort dans le cas du dernier. Nott, pourtant, restait adossé contre le mur et ne cessait de fixer un point imaginaire, son bras gauche toujours ramené à lui.

    Prudemment, Zacharias s'approcha de Theodore. Il avait baissé son arme, persuadé de ne rien craindre pour l'heure. Tous leurs adversaires étaient au tapis, après tout.

    - Theo ? Demanda-t-il doucement en se baissant afin d'être à sa hauteur. Ca va ?
    - Hypocrite, murmure l'ancien mangemort. T'es un putain d'hypocrite Smith.

    Plus le temps passait et moins le blaireau avait l'impression d'avoir affaire à Theodore Nott. Il était bien trop différent de celui avec qui il avait quitté le manoir Malfoy. Le premier était froid, moqueur, ne montrait aucunes de ses faiblesses. Jamais il ne se serait laissé allé de la sorte.

    Et il ne savait pas ce qu'il préférait. Un Nott froid et fort. Ou un Nott plus ouvert et qui ne paraissait plus aussi fort et intouchable qu'autrefois.

    - Theodore...
    - T'as... t'as osé me reprocher d'avoir tué quelqu'un. Juste parce qu'il allait te tuer, commença le brun. T'avais pas le droit de le tuer à ton tour. Tu. Tu te contredis tout le temps. Je sais plus quoi penser, je sais plus comment agir, Smith. Quoi que je fasse... ça n'ira quand même pas.

    L'ancien Poufsouffle prit, à son tour, place contre le mur. Peu importe qu'un mangemort ne gise, raide mort, à quelques mètres d'eux. Peu importait que les autres puissent reprendre connaissance (ce n'était pas comme s'ils représentaient un quelconque danger après tout). Peu importait.

    - Je ne sais pas non plus, Theodore, avoua l'autre à voix basse. Je ne sais pas si j'ai raison de penser que tu as changé. J'ai envie d'avoir raison mais j'ai peur d'avoir tord. J'ai appris à t'apprécier, je tiens à toi et... et j'ai pas envie de me rendre compte que j'avais tord. Pas envie de regretter de t'avoir soigné, de t'avoir fait confiance, de t'avoir aidé. J'ai pas envie de regretter tout ça par la suite ; et le fait que tu ais tué cet homme... au fond... ça m'arrangeait.

    _____

    Zacharias avait fini, contre l'avis de l'autre, par prendre sa baguette et les faire transplaner. Theodore, son bras toujours contre lui, avait posé sa tête sur son épaule et avait les yeux mi-clos. Ne sachant si c'était dû à la fatigue ou sa blessure, Smith avait préféré ne pas rester près des hommes de Voldemort et aller planter la tente au plus vite.

    Lorsqu'il eut trouvé un endroit qui lui convenait, et qui saurait convenir à l'ancien mangemort (ce qui était le plus compliqué) il l'adossa contre un arbre et se dépêcha à monter leur abris.

    - Theodore ? Tu viens ? J'vais m'occuper de ton bras ?

    La tête appuyée contre le tronc, les yeux réellement fermés cette fois, le brun semblait calme. Bien plus calme que quelques minutes auparavant.

    - Theodore ? Réitéra-t-il son appel tout en s'approchant de lui et s'abaissant. Theodore ?
    - J'ai pas envie que tu regrettes de m'avoir soigné, claqua à voix basse le brun. Fou le camp Smith.

    Sans réfléchir, sans se soucier du fait qu'il le regretterait peut être (probablement, sans doutes, à n'en pas douter ...) il passa un bras derrière les épaules du mangemort... de l'ancien mangemort et l'attira vers lui.

    - J'suis censé faire quoi là ? Te faire confiance ? Demanda froidement Theodore. J'te l'ai déjà dit Smith : fou le camp.
    - Je suis désolé.
    - Tu crois pas que c'est un peu facile d'être désolé ? Saleté de blaireau ; j'aurais dû te laisser crever... j'aurais eu la paix. Et j'me serais pas senti MAL simplement parce que j'ai tué quelqu'un.

    Malgré ses paroles dures, l'ancien serpent n'avait pas bougé et n'avait rien fait pour s'éloigner de l'autre.

    - T'as le droit de m'en vouloir.
    - Encore heureux ! Parce que j'vais pas m'gêner.


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  • Zacharias aida Theodore à se relever et à aller s'installer sur son lit, malgré les protestations de celui-ci. Le brun avait réussit l'exploit consistant à le rendre plus pâle encore qu'à l'ordinaire.

    - Smith, grinça Nott. Bas les pattes. Tu me touches, j'te bouffe, saleté de blaireau.

    Un sourire moqueur apparut sur le visage du sorcier concerné.

    - Ca te ferait pas de mal, répliqua Zachrias, continuant d'approcher. Mais tu sais... J'veux juste voir ton bras pour pouvoir le soigner, Theodore.

    Après avoir essayé de tuer l'autre du regard (et échoué en beauté), le serpent se résigna et laissa l'ancien Poufsouffle, bon gré mal gré, s'approcher de lui. Sa baguette de remplacement dans une main et le livre de soins emprunter à Justin dans l'autre : le blond s'installa aux côtés de l'autre, sur son matelas, et examina la blessure.

    - Ca fait mal ? Demanda Smith.
    - T'es con ou tu le fais exprès ? Siffla Theodore entre ses dents. J'ai l'air d'une chochotte ?
    - Un peu, sourit le premier avant de reprendrE. Non non. Pas du tout. Me regarde pas comme ça ! Theodooooooore ! J'aime pas quand tu fais cette tête là ! J'ai peur moi !

    _____

    - Un coup tu m'aimes bien, l'instant d'après tu me détestes... et celui encore après tu m'aimes de nouveau, grogna le mangemort. Je sais plus sur quel pied danser avec toi, Zacharias.
    - Essaye le pied droit.

    Assis côte à côte sur le canapé, les deux fuyards étaient restés silencieux un long moment. Il avait fallu que Zacharias ne lance, sans crier gare, un bon "Au fond, j't'aime bien Theo" pour que le silence et le calme ne soient définitivement rompus.

    - Décide toi une bonne fois pour toute : est-ce que ça vaut le coup de risquer la mort à mes côtés ou pas, trancha Theodore. Le choix est simple.
    - Et le choix est fait.

    Le brun baissa les yeux et tourna la tête.

    - Je prend le risque de mourir à tes côtés, murmura Smith à son oreille. A part si on va se mettre tous les deux en sécurité.
    - Sécurité et moi nous ne sommes pas en très bon termes en ce moment.

    Zacharias passa un bras derrière le cou de son voisin et l'attira contre lui.

    - La prochaine fois que je te reproche quelque chose d'aussi stupide... tape moi.
    - Je peux ? Pour de vrai ?

    _____

    Tout sourire, le blond regardait la forme brune qui était enroulée dans sa couverture et en boule sur son matelas. Theodore était vraiment en train de perdre sa carapace. Plus les jours passaient et plus il avait l'impression de retourner à Poudlard.

    Non pas qu'à l'époque il n'avait été proche du serpent. Jamais encore ils ne s'étaient aussi longtemps côtoyés. Pour tout dire, en sept années d'études : les fois où ils s'étaient adressés la parole devaient pouvoir se compter sur les doigts d'une seule main.

    Ne pas avoir été proche du jeune Nott n'empêchait toutefois pas Smith d'avoir l'impression d'avoir de nouveau un être humain face à lui et non plus une machine à tuer dépourvue de tout sentiment.

    Et si cela était, globalement, plutôt positif... Zacharias était également terrifié par ce brusque changement.

    Toutes les failles du serpent refaisaient surface ; presque de manière simultanée. Et Merlin qu'il y en avait. Bien plus que ce qu'il aurait cru au départ.

    - Zach, appella Nott en se redressant soudain.
    - Cauchemar ? Supposa aussitôt l'autre, près du lit. Encore.

    En guise de seule réponse : l'ancien mangemort hocha la tête. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'ils s'étaient réconciliés et, peu à peu, Theodore recommençait à accepter l'idée d'avoir quelqu'un à qui parler.
    Et que cette personne puisse être Zacharias.

    - Tiens, proposa le blond en tendant du chocolat à l'assassin. Ca te fera du bien. Le chocolat est un remède à tous les maux.
    - Sauf à ta connerie.
    - Faut bien une exception, sourit Zacharias en se levant. Reste encore un peu au lit.
    - Tu peux pas... rester ? Interrogea d'une petite voix Theodore.

    L'ancien Poufsouffle arbora alors un air ennuyé.

    - S'il te plait, Zach, insista le brun.
    - S'il y a un s'il te plaît... ça change tout, s'amusa Smith.

    La main du Serpentard se referma sur son poigné et le tira jusqu'à lui.

    - Me laisse pas, supplia presque celui qui venait de se réveiller.


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