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10 Juin 2000
- Theodore... Mange, ordonna Zacharias en voyant que son ami se contentait de fixer une assiette qui demeurait désespérément vide. Sinon je te donne la becquée... et tu sais que je le ferais.
Contre toute attente, ce n'était pas le sorcier aux cheveux noirs qui avait dû surveiller que l'autre était bel et bien en train de se restaurer et le menacer si besoin... mais l'inverse. Depuis qu'ils s'étaient installés dans la Grande Salle, le fils Nott n'avait encore touché à rien. Il fallait dire qu'il n'avait déjà, à la base, pas un gros appétit et que plus les semaines passaient et plus son ami avait des raisons de s'inquiéter en le voyant s'alimenter de plus en plus difficilement.
Les plats n'étaient pas aussi nombreux que ce qu'ils avaient autrefois connus, ni aussi beau au regard. Disposés face à eux, ils semblaient n'attendre qu'une seule chose : qu'on ne les vide afin d'être ramenés au plus vite en cuisine où on les remplirait de nouveau pour les prochains. Malgré la qualité esthétique amoindrie, la nourriture restait tout à fait correct... ce qui n'empêchait pas le serpent de ne pas y toucher.
Celui-ci ne prenait même pas la peine de jeter un bref et rapide coup d'œil en leur direction. C'était comme si le simple fait de les regarder allait le rendre malade et il préférait donc garder la tête rivée vers la vaisselle devant lui qui était toujours impeccable.
L'ancien élève de Poufsouffle l'observa un bref instant, désolé, avant de prendre le temps de remplir de lui-même l'assiette de son voisin. Sans aller jusqu'à la faire déborder, conscient que ce ne serait ni plus ni moins que du gâchis, il y mit tout de même suffisamment de nourriture pour que l'estomac de Theodore ne soit, au moins en parti, rempli.
Tout en mangeant une purée qui commençait déjà à se faire froide, Zacharias s'assurait du coin de l'œil qu'une fourchette faisait bel et bien le trajet entre l'assiette et la bouche de son ami. Mais en plus il devait également veiller à ce qu'elle n'aille pas, par un fâcheux hasard, se déverser dans l'assiette de Kevin Entwhisle qui avait eu le malheur de s'attabler en face du serpent.
Celui-ci ne devait se rendre compte de rien car il ne faisait aucunes remarques, ce qui, bien entendu, poussait Nott à continuer son petit manège.
- Theodore... mange, insista-t-il. S'il te plaît. T'as presque pas touché à ton assiette...
- Je suis fatigué, murmura l'autre en tournant la tête vers lui. Juste fatigué. J'aimerais, pour l'heure, simplement aller dormir... même si c'est moi qui ait proposé de.
Le garçon aux cheveux blonds regarda son ami d'un air affligé et se passa une main dans les cheveux. Il faisait systématiquement cela lorsqu'il réfléchissait ou était embêté par la tournure que prenait les derniers évènements. Chaque fois que Theodore revenait du manoir Malefoy après y avoir passé plus ou moins de temps... c'était pour toujours revenir dans un plus triste état que la fois précédente. Ça le minait, lui qui aimerait tellement que son camarade ne cesse de se mettre autant en danger.
S'il avait su que, de son côté, le Serpentard pensait sensiblement la même chose dans le sens inverse... et s'inquiétait comme pas possible au sujet de Zacharias,
Par il ne savait trop quel miracle, le jeune Nott réussissait toujours à mettre la main sur son ami en un temps record. C'était à se demander comment il faisait ! D'accord, parfois il croisait quelqu'un qui était au courant de l'endroit où le blond se terrait et qui le lui disait... mais ce n'était pas la majorité du temps. En règle général Theodore ne pouvait compter que sur lui-même et c'était amplement suffisant ; c'était comme s'il avait lancé un sort de détection sur sa personne.
Ce qui, était impossible, il fallait rester un que tant soit peu terre à terre.
Une fois qu'il avait mit la main sur son blaireau favoris, il s'occupait à le soigner sans que celui-ci ne lui ait rien demandé. Parfois même il devait user de menaces pour que cela ne puisse se faire. C'est que l'autre pouvait se montrer particulièrement récalcitrant s'il voyait que son ami était dans un état de grande fatigue.
Ensuite, deux chemins se dessinaient devant les deux compères : soit ils décidaient de changer d'endroit, et en général c'était dans le but de gagner la Grande Salle, après quoi Zacharias était alors forcé de constater, si ce n'était pas encore fait, que son ami était incapable de faire quoi que ce soit pour le moment... manquant cruellement de sommeil et pouvant, par moment, avoir besoin de soins; soit le sorcier aux cheveux blonds envoyait aussitôt l'autre dormir.
Plus le temps passait et plus Theodore avait tendance à revenir éreinté de ses missions. Le second scénario avait donc tendance à se faire de plus en plus fréquent, ce dont n'allait pas se plaindre Smith, au fond. Les sortilèges de dissimulation que se lançait Nott faiblissaient à vu d'œil et son état apparaissait tel qu'il était réellement... c'est à dire : épouvantable.
Affaibli, fatigué et surtout : émotionnellement à bout à cause de toutes les horreurs vues et entendues.
Ce qui ne l'empêchait pas de continuer à vouloir donner le change lors de son arrivée... l'âne !
- Mange un peu quand même, murmura Zacharias en prenant une mine de chien battu. Après tu iras te reposer et j'en profiterais pour remettre un peu d'ordre dans la chambre.
- Les deux ne sont pas compatibles. Quand tu ranges tu es comme obligé de te cogner et de râler. En plus tu insultes tout et n'importe quoi... comment veux-tu que je ne dorme dans pareilles conditions.
- Alors je resterais calmement sur le côté à vérifier qu'aucun monstre ne sort de sous mon lit pour te dévorer.
Un fin sourire, mais un sourire tout de même, naquit alors sur les lèvres de Theodore qui acquiesça d'un simple signe de tête. Néanmoins : son comportement ne changea pas d'un pouce et il continuait à rester totalement inactif, les yeux rivés sur son assiette. Celle-ci était, à son humble avis, bien trop pleine. Zacharias n'avait aucun sens des proportions et, malgré les années, persistait à croire qu'il mangeait autant qu'un Ronald Weasley ou un Blaise Zabini.
Le plus souvent, les missions du brun duraient une semaine... plus ou moins. Ce laps de temps, plus court que celui des autres sorciers infiltrés dans les rangs de l'adversaire, laissait suffisamment d'occasion à Smith pour mettre leur chambre commune sans dessus-dessous et envahir l'espace parfaitement organisé et rangé de son camarade. La surface que Zacharias lui avait attribué, après avoir fait la promesse de ne pas empiéter dessus, devenait alors comme le reste de la pièce : un véritable champ de bataille recelant de cochonneries en tout genre.
Au fil du temps : son absence se faisait de plus en plus longues. Les trois ou quatre jours du début étaient devenus six ou sept jours... pour en arriver aujourd'hui à une petite douzaine. Ce qui était loin de plaire au blond qui était, sommes toutes, plus embêté par ceci que son ami.
La plus grande hantise de Zacharias, pour l'heure, c'était bien de ne pas voir revenir Theodore. Ou alors de voir son corps léviter devant lui, les pieds devants comme tant d'autres déjà avant lui et comme il y en aurait encore à sa suite. Chaque minute passée auprès des autres mangemorts était une minute où il était susceptible de voir sa couverture réduite en cendre.
Ou alors de le voir revenir grièvement blessé ; ou qu'il ne regagne pas le château pour une obscure raison.
Oui... Smith se faisait un véritable sang d'encre pour le jeune Nott. Effrayé à l'idée qu'il pourrait à son tour tomber. Qu'il pourrait le perdre lui-aussi. De ne plus pouvoir l'embêter à sa guise, lui sourire bêtement, ou que savait-il encore. Peur de perdre son Theodore... tout simplement.
Et si c'était une véritable torture pour lui... il en était de même pour les autres qui avaient à supporter le blaireau jours et nuit. Bien sur : en s'inquiétant eux-aussi quand à la sécurité de leurs infiltrés. Car si l'un d'eux tombait... rien ne garantissait que la couverture des autres seraient suffisamment solide pour tenir le coup et mieux vaudrait donc tous les retirer du circuit au plus vite.
Déjà qu'ils étaient mal engagés.
- Bon, céda le blond en se redressant et le prenant par le coude. Viens. On y va. J'irais te chercher de quoi manger quand tu te réveilleras tout à l'heure.
- Merci Zach, souffla Theodore.
- T'as pas à me remercier... c'est normal.
Deux heures après le retour de Theodore, et une à peine après qu'il ne se soit endormi : on vint frapper à la porte de la chambre avec un enthousiasme certain. Sans attendre d'y être conviée, la personne qui se trouvait juste derrière baissa la poignet... puis passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte, tout sourire.
Liam Sheep était un ancien élève de Serdaigle et quelques années le séparaient de Theodore et Zacharias. Il n'avait connu Stephen Cornfoot que de vu et on ne pouvait pas dire que celui-ci avait marqué son aîné car jamais ils n'avaient échangés la moindre parole avant que le cadet ne rejoigne l'Ordre sitôt eut-il été en âge de l'intégrer.
Plutôt petit, il avait la peau blanche et les joues parsemées de tâches de rousseurs. Ses cheveux roux, mais loin d'être aussi flamboyant que ceux des Weasley, lui tombaient devant les yeux. Ceux-ci étaient noirs et, comme le reste de son visage et de sa gestuelle en général... étaient de parfaits indices pouvant éclairer sur son état d'esprit du moment.
Allez savoir comment, l'aigle était presque toujours enjoué et souriait malgré les temps troubles qu'ils étaient tous en train de traverser. Il avait également une fâcheuse tendance à s'exprimer à l'aide de grands gestes insensés et exagérés. A faire des moulinets des bras, parler avec ses mains... et n'oublions pas, pour achever ce portrait, de dire qu'il prenait un malin plaisir à sauter partout ou cela était possible et permis... ou ne l'était pas.
Malgré ces quelques années de décalage entre les trois sorciers et le fait que Liam n'ait jamais pu côtoyer de près ou de loin les deux amis en raison de leur maison respective... l'aigle s'était rapidement prit d'affection pour l'agaçant blaireau et l'aimable serpent.
L'amitié étrange qui semblait lier Zacharias et Theodore entre eux l'avait, dans un premier temps, grandement intrigué. Comment était-il possible qu'un Serpentard et un Poufsouffle ne s'entendent aussi bien ? Comment pouvaient-ils rire ensemble, se protéger, s'inquiéter pour l'autre... et ne jamais être prit de la subite envie de sauter à la gorger de l'autre pour l'étriper ? Comment pouvait-on trouver un seul point commun entre un vert et un jaune ?
Puis les jours, les semaines s'étaient écoulées et lui les avait observé. De loin. Ses idées pré-conçues sur les étudiants de la maison d'Helga et de Salazar s'étaient ensuite retrouvées fortement ébranlées. Nott et Smith se suffisaient à eux-même, ils se complétaient. Leur duo, bien qu'étrangement constitué et mal considéré en raison de leur maison d'origine se trouvait être des plus soudé. Parfois même plus que d'autres qui, pourtant, ne mêlaient que deux Gryffondors.
- Je viens aux nouvelles, sourit l'arrivant. Comment va-t-il ? Mieux que la semaine dernière ou il a encore réussit à faire pire ?
Du menton, le rouquin désigna Theodore. Allongé sur le matelas de Zacharias, le sien étant pour l'heure inaccessible, le serpent s'était enroulé dans la couverture. Après avoir récupéré son oreiller, bien rebondi comme il les préférait, sur son lit, il serrait fortement fortement celui de son camarade comme s'il n'eut s'agit d'une adorable peluche qui lui aurait permis de mieux dormir.
- J'ai appris par ce cher Kevin que Ted n'avait pas mangé grand chose, poursuivit l'aigle. D'ailleurs, tant que j'y pense, il m'a demandé de lui dire qu'il devrait essayer d'être plus discret la prochaine fois qu'il trouverait que l'idée de transvaser son assiette dans la sienne était judicieuse... et de ne pas le prendre pour un imbécile car bien sur qu'il s'en était rendu compte. En gros c'est ce qu'il a dit.
Installé sur une chaise, qui avait dû être débarrassée de la pile de livre entassée dessus, Zacharias sourit à Sheep en entendant son petit discours... son sourire s'accentua lorsque le blond remarqua l'assiette, encore fumante, tenue par l'autre sorcier.
- Ça ? C'est de la part de notre chère Molly, expliqua le plus âgé en suivant son regard. Qui, elle, m'a dit de dire... elle m'a dit quoi déjà ? Ah ! Ah oui ça y est ! Elle voulait que j'dise que ce pauvre chou devait récupérer avant d'aller voir la bande de sorcier ninja dont son mari fait parti. Je t'avouerais, franchement, ne pas avoir tout compris à ce niveau... mais je suppose que ce n'est pas grave. Après tout : on ne demande pas à un hibou de comprendre le contenu du courrier qu'il transporte. Ni à une chouette... enfin je pense. Tu crois qu'on leur demande ? Parce que j'ai envie d'être un bon hibou, tu comprends...
- Tu n'es pas un hibou, Liam, soupira le blond, amusé. Ni une chouette, ni un crocodile, ni un hamster, ni une limace.
- Je suis quoi alors … un bébé koala ?
Le blaireau détourna de nouveau la tête afin de fixer, d'un air profondément désolé, le troisième. Tout en se demandant comment l'aigle pouvait trouver la force de se montrer aussi joyeux, il leva les yeux au ciel.
- Mais tu t'arrêtes donc jamais, toi.
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10 Juin 2000
Liam et Zacharias surent que le moment de réveiller Theodore était venu lorsque celui-ci commença à gesticuler dans le lit. A tâtons, il se mit à chercher la main du blond et ne put s'en emparer qu'une fois que celui-ci n'eut daigné la mettre à sa portée. Au cours d'une bonne partie de la sieste de Nott, Smith s'était lancé une folle mission qui consistait à remettre un semblant d'ordre dans la pièce et le tout... silencieusement, s'il vous plait !
Le serpent avait eu l'air tellement convaincu de ses dires lorsqu'il avait fait remarquer que le blaireau ne devait pas être capable de ranger silencieusement une pièce... qu'il souhaitait lui démontrer par A + B qu'il avait eu tort de penser ainsi. C'était bien l'unique raison qui faisait que le lit du brun, qui était encore encombré de vêtements, de fioles et de livres en tout genre une heure plus tôt, était désormais utilisable et pleinement opérationnel.
Lorsque Sheep avait pointé le bout de son nez et de son plateau : celui qui était réveillé venait tout juste de s'accorder une petite pause qu'il jugeait on ne peut plus méritée. Enfin ça... c'est ce qu'il avait prévu de répondre si jamais on lui posait la question. Car l'amas d'objets accumulés sur le matelas de son ami n'était, certes, plus dessus mais n'en demeurait pas moins existant. Zacharias n'avait fait que déménager le tout du lit jusqu'au fauteuil où sa chemise avait été jetée la veille.
Liam, bien décidé à tenir compagnie à Smith et à aider ce dernier à réveiller le brun n'avait pas quitté la pièce. Et l'arrêt temporaire était devenu définitif ; il ne fallait quand même pas que Theodore soit trop surpris à son réveil, il pourrait ne pas le supporter après tout.
Un regard entre Poufsouffle et Serdaigle suffit pour que, quelques secondes plus tard, ils ne prennent chacun place. Le blond s'approcha, lentement, de son ami qui gigotait tandis que le roux partait s'appuyer contre le mur opposé, essayant de se faire tout petit mais de rester alerte... et disposé à se servir de la baguette qu'il avait en main.
- Theodore, murmura Smith, sur le qui-vive et lui aussi prêt à faire usage de son bout de bois si le besoin s'en faisait sentir. Theo.
Les réactions du jeune Nott au réveil avaient le mérite d'être toutes aussi imprévisibles que celles de son ami blaireau... si ce n'était même plus encore. A peine la main du blond se fût-elle posée sur son épaule afin de doucement le secouer que le brun sursauta. Effaré et perdu, il regardait autour de lui et quelques secondes lui furent nécessaire pour reprendre suffisamment ses esprits et se souvenir qu'il était, enfin, rentré.
Reconnaître la chambre était une chose, voir qu'elle avait été partiellement rangée en était une autre... mais pour l'heure la seule qui importait véritablement c'était qu'il avait repérer Zacharias et qu'il ne le quittait plus des yeux. Smith était un élément stable, sur et fiable, quoi qu'on en dise. Et s'il était là alors tout allait bien.
Alors que la situation ne s'y prêtait pas réellement (elle s'y prêtait même rarement, il fallait l'avouer), un large sourire apparu sur le visage parsemé de tâches de rousseur de Liam, toujours dans son coin. La complicité Nott-Smith était une des choses qui, bien que connue, ne cessait de le surprendre même après près de deux années passées à leurs côtés. Une des choses qui, également, lui faisaient garder le sourire.
C'était si peu.
C'était déjà tant.
Ils avaient tellement confiance l'un en l'autre que ça en était presque troublant. Il fallait voir avec quelle aisance chacun d'eux était capable de se laisser aller en présence de son ami pour le comprendre. Savoir que Theodore était le seul à pouvoir magiquement soigner Zacharias était une chose ; ou que ce dernier était l'un des rares à pouvoir se vanter d'avoir un jour pu voir le brun laisser paraître ses sentiments.
Theodore qui paraissait froid et distant ; que l'on prenait pour un être dépourvu de tout sentiments ou émotions purement humaines. Peu bavard et peu enclin à laisser percevoir ses faiblesses, de peur qu'on en use et abuse, il s'ouvrait comme par enchantement aux côtés de Smith.
De l'autre côté c'était différent. A l'inverse du serpent, le blaireau n'avait érigé aucunes murailles entre sa personne et le reste du monde... il se contentait d'une petite porte fermée à clé et qui restait désespérément close sauf pour son camarade dont l'ancien blason représentait un serpent.
Lorsqu'il n'avait pas son compère à ses côtés, il était impossible de dire que Zacharias était une personne facile à vivre et agréable... tout en le pensant.
- T'es à Poudlard, murmura-t-il tout en souriant légèrement en voyant son trouble. Tout va bien, Theo. Tout va très bien, même.
Installé dans l'ancien bureau occupé par les directeurs successifs de l'école de sorcellerie, une petite partie de l'Ordre du phénix était assise autour de l'imposant meuble posé en son centre. Au décès du vénérable Albus Dumbledore, toutes ses affaires étaient restées en place, rien n'avait bougé, pas le moindre livre ou objets... la pièce était intacte et ce : malgré les incessants allers-venus.
En tout, c'était une dizaine de sorcier qui attendait que l'un de leurs espions, qu'ils savaient revenus en début d'après-midi, ne vienne leur faire son rapport et leur donner les dernières nouvelles. Liam les avait contacté à l'aide de parchemins ensorcelés made in Weasley pour leur dire que Theodore était réveillé et qu'il ne devrait plus tarder à se rendre au bureau avec Zacharias.
Ils veillaient toujours à laisser quelques heures de repos à ces jeunes gens afin qu'ils puissent dormir, c'était une première chose, mais également laisser tomber la pression accumulée au cours des quelques jours passés à l'extérieur... pour mieux la faire revenir ensuite.
Chaque information qui leur était donné par ce biais était un bâton de plus qui était mit dans les rouages de l'organisation de Voldemort ; chacune d'elle représentait aussi un certain danger et un danger certain. En parlant des plans auxquels ils avaient été invités à participer, en parlant de ce qu'ils avaient entendus en laissant traîner leurs oreilles là où il fallait... ils trahissaient le terrible mage noir et ce n'était pas un fait à prendre à la légère.
- Theodore ! S'exclama-t-on sitôt la porte du bureau fût-elle poussée. Mon petit !
Personne ne pouvait se dire surprit par le fait que Molly Weasley ne fût à l'origine de cette exclamation qui, assurément, venait du coeur. La petite femme rousse et rondelette bondit aussitôt hors de son siège, l'envoyant quelques mètres plus loin et faisant pouffer son mari, pour fondre sur le grand dadais aux cheveux bruns... telle la mère poule qu'elle était.
Les traits toujours tirés et d'effroyables cernes sous les yeux, l'ancien serpent lui apparaissait comme épuisé et, à son sens, aurait dû rester dans sa chambre dormir quelques heures de plus. Zacharias ne faisait que confirmer ses pensées : se tenant juste à côté de son ami, il semblait prêt à rattraper Theodore si besoin... et certainement pas parce qu'il pensait qu'il était susceptible de se prendre les pieds dans un tapis ou de s'emmêler les jambes.
Le brun faisait pourtant de son mieux pour donner le change ; car Nott s'ouvrait à Smith mais c'était tout. Jamais il n'irait se laisser aller en compagnie d'autres personnes et ce : quand bien même furent-ils des personnes à qui il avait accordé sa confiance.
- Molly, se força-t-il à sourire. Vous... vous m'étouffez.
La femme d'Arthur Weasley relâcha sa prise pour se mettre à la détailler de haut en bas. Elle ignorait qu'elle était en train de faire comme le jeune Smith un peu plus tôt alors qu'elle se mettait à détailler Theodore de haut en bas afin de s'enquérir de son état.
Lorsqu'elle eut finit d'inspecter le serpent sous toutes les coutures et remarquer qu'il avait « Encore su perdre du poids ! Es-tu sur que tu n'as pas perdu un os en cours de route ? », Molly entraîna les deux derniers arrivants vers les deux places libres et, bien entendu, côte à côte.
- Comme c'est aimable de ta part, Smith, de nous honorer de ta présence, siffla Stephen, voisin de Theodore qui leva les yeux au ciel en entendant ces mots. Trop aimable, même.
- Ce serait aimable de ton côté, Corny, de nous honorer de ton silence.
Theodore, assis entre eux, se laissa glisser sur sa chaise afin de se faire plus petit. Remus et Kingsley se lancèrent un regard fatigués mais ne dirent rien. Rémy Hopkins regarda Molly, secouant la tête de droite à gauche. Les autres restèrent presque immobiles, attendant que la tempête ne se calme... à l'exception de l'ancien professeur de potion et de Défense Contre les Forces du Mal.
Severus Rogue, voisin de Zacharias, écouta les autres soupirer, observa leurs réactions et s'était attendu à ce que l'un d'eux n'ait le courage de faire taire les deux jeunes avant qu'ils ne se décident à en venir à la baguette. Il pouvait toujours mélanger son chaudron avec une plume en sucre pour que ça arrive
- Cornfoot, tais-toi, prévint Liam alors que le concerné avait à peine ouvert la bouche. Sinon tu prends la porte.
- Et Smith ? Demanda effrontément Stephen.
- Sa présence est nécessaire, trancha le premier. Alors qu'on se passerait volontiers de la tienne si c'est pour vous entendre, Zacharias et toi, vous chamailler comme les deux sales gosses que vous êtes quand vous vous y mettez.
Pendant près de deux semaines, Theodore n'avait pas remit un seul pied à Poudlard. Il avait dû, tout ce temps, rester au manoir Malefoy... au grand damne de Zacharias mais aussi, et surtout, du sien. Qu'il pouvait haïr cet endroit, ce lieux ou Voldemort et ses sbires avaient établis leurs quartiers. Cet endroit dont il était pourtant obligé de régulièrement arpenter les couloirs afin de tenir son rôle.
Tout était froid, austère. Que ce soit le sol, les murs, la décoration en générale, l'ambiance et les sorciers qui se trouvaient entre ces murs. Tant d'horreurs se passaient entre ces hauts murs, derrières ces grilles immenses en fer forgé. Tant d'horreurs étaient préparées aussi.
C'est pourquoi, en règle générale, ils faisaient en sorte que leurs espions aient les moyens de revenir au moins une fois par semaine. Avant cela, passait toutefois leur sécurité et il ne fallait pas que leur couverture ne soit menacée. Ils préféraient de courtes absences mais fréquentes, plutôt que des longues. Ce n'était pas uniquement dans le but d'avoir un compte rendu régulier des dernières décisions qu'avaient prit l'autoproclamé Lord... c'était aussi, et surtout, afin de leur offrir un repos qu'ils savaient bien mérité.
- Il commence à se douter de quelque chose, annonça distinctement Theodore, afin de couper court à la discussion qui aurait pu s'allonger un peu plus encore. Il ne sait pas qui ou comment, mais il se doute qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il est à mon sens primordial que nous ne redoublions de prudence mais également que... que l'Ordre ne ralentisse ses actions. J'ai conscience que ça peut aller à l'encontre de vos certitudes, que ça va à leur encontre ; soyez certains que j'ai conscience que ça sera difficile à vivre pour vous mais... il ne faut pas que toutes leurs actions échouent, c'est trop flagrant. Il faut que certaines soient menées à bien,,,
Brusquement, Zacharias tourna la tête en direction de son ami et le regarda on ne peut plus horrifié. Beaucoup de regards avaient convergé vers le jeune serpent tantôt outré par ses propos, tantôt simplement surprit, tantôt inquiet pour la sécurité du concerné n'ayant pas perdu de vue le début de sa phrase.
Inquiet : tous l'étaient d'une manière différente ; tous l'étaient aussi pour une raison différente. Si la couverture de Theodore tombait, ils perdraient un élément utile au groupe ; les autres agents doubles auraient alors une couverture bien plus fragile. Si la couverture de Theodore, ou d'un autre, tombait... ils ne donnaient pas cher de leur peau à tous.
De droite à gauche, le blond secoua la tête. Silencieusement, il suppliait son camarade de renoncer à cette folie. Dès l'instant où tout ceci avait débuté, Zacharias avait su, au fond de lui, que tout finirait en queue de poisson... douté que tout déraperait... car tout dérapait toujours.
- T'es sur de ça, Nott ? Interrogea Cornfoot, s'en prenant au serpent à la surprise de tous. Tu peux le dire que tu as la frousse, hein. Venant d'un ancien Serpentard... je pense qu'on ne sera pas beaucoup à être étonné. Mais il est aussi vrai que ce n'est pas l'honnêteté qui vous étouffe, à Serpenta...
- Cornfoot, vous sortez, coupa sèchement Severus. Immédiatement. Si vous m'obligez à utiliser la manière forte ce n'est pas par la porte que vous passerez.
- Sont-ce des menaces, Rogue ?
- Je dirais plutôt... un avertissement, monsieur Cornfoot.
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Par Snapou Black dans A comme Association - A comme Association et B comme Bonus le 17 Novembre 2012 à 21:14
Baguette de Theodore :
Plume de phénix
28.9 cm
SauleBref résumé du saule (complet sur pottermore)
- peu commun
- pouvoirs curatif
- le possesseur idéal a souvent un sentiment d'insécurité
- exécutent des informulés de haut niveau
- choisissent personne douées d'un grand potentiel
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Par Snapou Black dans A comme Association - A comme Association et Amour [Bonus] le 11 Octobre 2012 à 21:02
Alors alors,..
Ca pourrait s'inclure directement dans "A comme Association et B comme Bonus" mais en fait non ... disons qu'étant excessivement long : je préfère autant mettre ce bonus "à l'écart" des autres afin de le rendre non seulement plus fluide, mais également le parcours dans la partie bonus plus simple (sinon comment faire ? laisser par date de postage et donc ce bonus là est coupé ... ou alors mettre dans l'ordre mais ne pas forcément voir les nouveautés ? Bref... difficile !)
Ce bonus est là pour répondre à la demande d'une bouffeuse de patate (qui me frustre à ne rien envoyer alors qu'elle dit qu'elle écrit mais j'ai rien à lire et c'est triste et si je suis triste j'ai parfois tendance à écrire du coup j'pense que ça doit pas l'inciter puis t'façon elle s'en fou puisqu'elle a quand même de la lecture et c'est pas juste !)
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Par Snapou Black dans A comme Association - A comme Association et Amour [Bonus] le 11 Octobre 2012 à 21:01
Theodore dans les bras, Blaise fit irruption sous la tente. Aussitôt, le blaireau sauta sur ses jambes et se précipita vers lui pour lui retirer le brun des bras et s'occuper de lui, lui-même.
- Qu'est ce qui s'est passé ? demanda-t-il inquiet. Il aurait dû être en sale état mais pas blessé ! Bordel Zabini !
L'autre mangemort acquiesça. Inutile de le lui rappeler. Les choses avaient dérapées, dérapées comme il ne pensait pas que cela fût possible. Impossible lorsque l'on bossait avec un Theodore qui connaissait le plan.
Son ami était une personne qui respectait toujours tout ce qui était prévu à la lettre. Qui ne laissait aucune place à l'imprévu. Néanmoins les choses avaient su dégénérer.
- Je savais que j'aurais pas dû te faire confiance, Zabini ! S'énerva le blond en installant Theodore sur la couchette du bas et regardant l'étendue des dégats. T'as fait semblant de vouloir l'aider alors que tu ne voulais que sa mort !
Enervé, Blaise sortit sa baguette et attrapa Smith par la gorge pour le maintenir contre le lit superposé. Comme s'il ne s'en voulait pas déjà suffisamment de ce qui était arrivé.
Theodore était la seule personne qui pouvait se vanter d'avoir une quelconque importance à ses yeux. Sa vie était la seule pour laquelle il irait se mettre lui-même en danger.
- J'ai pas fait exprès ! S'énerva l'autre. Tu piges ou pas ! Ca a foiré, j'aurais pu me faire tuer aussi !
- Rien à foutre de ça, Zabini ! Hurla Zacharias en le repoussant. Tu peux crever, bordel ! Regarde Theodore bon sang ! Regarde le !
Blaise haussa un sourcil et sa bouche se leva d'un côté. Son rictus ne disparaissait pas, bien que les secondes passaient. Le brun tremblait sur son matelas et semblait à deux doigts de perdre connaissance.
- Theodore ? Répéta le mangemort, moqueur. Mais tu n'es que Smith pour lui. Ted n'aime personne. Ni Narcissa, ni toi... pas même moi.
- Il est en train de changer, marmonna le fugitif. Je t'assure qu'il est en train de changer.
Malgré cela, il lâcha le blond et baissa sa baguette. Il le laissa, sans rechigner, s'approcher de Theodore et le regarda lui retirer sa chemise pour mieux voir l'étendue des blessures.
- Theodore est un véritable caméléon. Il sait quoi faire pour être à sa place, avança Blaise en s'affalant sur le banc de la table. Toi comme moi, on sait que le Theodore de Poudlard n'aurait jamais pu commettre la moitié de ces crimes et pourtant regarde ! Regarde ! Maintenant il est parmi les meilleurs mangemorts que Tu-Sais-Qui a à son service ! Pourquoi ? Parce qu'il avait besoin de ça pour survivre. Pour survivre il doit faire quoi maintenant ? Passer pour un gentil à tes yeux. ET IL Y ARRIVE !
- Dégage, murmura Zacharias. Dégage Zabini.
_____
Theodore transpirait dans le lit, une couverture remontée jusqu'aux épaules. Zacharias avait été jusqu'à retirer celle qu'il utilisait habituellement pour la lui mettre. La tête posée sur les jambes du brun, il s'était endormi dans cette désagréable position.
- Smith, murmura l'occupant du lit à voix basse. Dégage ta tête.
Afin d'être certain d'être entendu et de réveiller l'ancien Poufsouffle : le serpent bougea ses jambes. Quelques secousses furent nécessaire avant que l'autre n'émerge et observe alentours pour trouver le malotrus l'ayant privé de son sommeil bienfaiteur.
- Theodore ? Sourit Zacharias. Ca va mieux ?
- C'est pas grace à toi, grogna-t-il en se redressant sur le lit. Putain ! Pourquoi j'suis à moitié à poil ! Qu'est ce que tu m'as fait !
Le blaireau leva les yeux au ciel. Quoi qu'en dise Blaise, il n'avait pas l'impression que Theodore se jouait de lui. Il avait réellement l'impression qu'il était sincère, honnête, qu'il changeait et redevenait la personne fréquentable qu'il avait été dans un passé pas si lointain.
Certes, son ardoise ne serait pas effacée ; il était et resterait un mangemort mais, au moins, ne serait-il plus une machine à tuer.
- Theodore, soupira le blond.
- Fatigué, marmonna Nott en se laissant tomber en arrière. Dodo.
Il agrippa un pan de la couverture et la tira jusqu'à couvrir son épaule puis se tourna afin de fixer la toile de la tente et ne plus avoir à voir le visage de celui qui venait de le soigner.
Probablement de le sauver.
Juste une fois de plus.
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