• Theodore passa un bras autour de Zacharias qui sourit aussitôt. Le brun dormait si profondément qu'il ne semblait pas se rendre compte de ce qu'il faisait. Ne parvenant pas à approcher l'autre, le serpent se bougea afin de se blottir contre le blond. A son tour, celui-ci enroula un bras autour de sa taille.

    Alors qu'il jouait avec les cheveux en pagaille (pour ne pas changer) de l'endormis, le propriétaire de la tignasse en question commençait à s'agiter dans son sommeil : signe de son réveil imminent. Pourtant... il n'en fut rien.

    L'oreille en plume, bien moelleux, fût remplacé par le ventre de Zacharias. Et malgré qu'il soit probablement moins confortable : Theodore ne parut pas plus gêné que cela.

    De sa main inutilisée, Zacharias remonta la couverture sur les épaules de Theodore qui eut un petit sourire.

    Oh le bougre !

    - Ca te dit une douche ? Murmura le blond, à son oreille. Bien chaude.

    Bien que prononcé à voix basse : ces mots ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd... puisque Theodore se redressa en vitesse dans le lit pour le regarder d'un air (faux) angélique.

    Faisant sourire le blaireau.

    _____

    Zacharias comprenait Theodore mieux que quiconque, le connaissait mieux que n'importe qui et savait à la virgule près ce qu'il fallait dire lorsque le regard du serpent se faisait lointain et partait se replonger dans de très désagréables souvenirs.

    On pouvait même dire que le jeune Smith connaissait son ami mieux qu'il ne se connaissait lui-même... et il fallait au moins ça pour pouvoir vivre avec lui au quotidien. Le brun était blessé, meurtris, il en avait bien trop vu pour son jeune âge... mais il était là, il l'acceptait et mieux encore : était prêt à tout pour lui.

    Cependant, il y avait tout de même quelques petits détails qui lui avaient toujours échappés. Mais ils étaient si infimes qu'on pouvait aisément passer dessus.

    - Tu vas aller sur le chemin de traverse cet aprém ? lui demanda-t-il, tout en lui séchant de force les cheveux (c'était une des choses qu'il ne comprenait pas, justement : pourquoi diable aimait-il resté mouillé ?)
    - Si Drago n'est pas contre...

    Le blaireau baissa la tête. Qu'avait-il espéré ? Que Theodore ne soit capable, du jour au lendemain, de se rendre seul au chemin de traverse ? Qu'il ne mette aussi facilement ses peurs de côtés ?

    Ce n'était pas de petites peurs. Elles étaient fondées. Il avait ses raisons de craindre l'allée sorcière...

    - Si tu veux on ira après-demain, lui proposa-t-il à l'oreille. Je suis pas de garde.

    Nott le regarda, un sourire aux lèvres.

    - Non, dit-il pourtant. Tu te reposeras.

    _____

    Drago, au contraire du crétin de blaireau, ne connaissait pas Theodore aussi bien que cela. Il fallait dire qu'ils avaient passés le plus clair de leurs années à Poudlard à s'éviter... quand ils ne se tapaient pas dessus. Ce n'est que très tardivement qu'ils ont tenté de faire vivre une amitié.

    Oh ! Elle ne fût jamais aussi spéciale que celle qui avait unie Theodore et Blaise. Ni aussi magique que celle qu'il entretenait avec Zacharias. Elle n'avait jamais, non plus, été aussi destructrice que ce qui avait existé avec Hermione... mais il y avait quelque chose.

    Après tout, c'était chez lui que le brun avait trouvé refuge lorsque Abbot avait fait ses conneries. Ca devait bien signifier qu'il avait sa confiance ? Non ?

    Malefoy aimerait donc qu'on lui explique pourquoi Theodore osait venir chez lui lorsqu'il "fuyait" Smith... mais qu'il semblait avoir tant de mal à lui demander de l'accompagner chez Fleury & Bott.

    - Theo... faut pas hésiter à me le demander hein.
    - Mais si t'as d'autres choses à faire je comprendrais hein et...
    - Merlin Theo ! Y a quelques années tu me tapais dessus, tu m'ignorais et tu me répondais comme si j'étais une merde.
    - Non, grogna le brun. Je t'ai tapé une ou deux fois ; j'ignorais tes remarques au sujet de mon éducation ou de mon physique et je ne te répondais pas.
    - Ouais mais... hmmm... à l'époque tu n'hésitais pas.
    - A l'époque j't'aurais jamais demandé de m'accompagner au chemin de traverse parce que j'avais peur de me faire tuer.

    L'autre homme ne su que répondre suite à ça.
    _____

    - Zaaaach, gémit une petite voix plaintive. Je suis désolée mais c'était pour ton bien !

    Furax, le blond se tourna vers sa locutrice. Le visage fermé et baguette en main, prête à l'emploi, comme toujours à St Mangouste et plus encore depuis qu'il avait été blessé devant la petite Kim, Zacharias l'observait.

    Plutôt petite de taille et légèrement enrobée, Hannah avait gardé son visage d'enfant et ses bonnes joues rouges. Ses cheveux bruns descendaient un peu en dessous des épaules et elle avait toujours ce regard de gamin paumé ayant échappé à la vigilence de ses parents dans un grand magasin... un samedi après-midi... la veille de Noël.

    - Alors pour mon bien... oublie pas.

    D'un pas, elle s'approcha de son collègue. Un désagréable "clac" résonna dans le couloir vide, à cette heure, causé par ses talons et faisant soupire Zacharias d'exaspération. Obligé de baisser la tête pour apercevoir le haut du crâne de la jeune femme : le blond la repoussa afin de voir son visage... et augmenter la distance entre leur deux personnes.

    Distance qu'elle rebrisa... bien entendu.

    - Pour ton bien il faut que tu t'éloignes de Nott, insista-t-elle. Il est dangereux !
    - Merlin Abbot ! S'agaça-t-il. Mais en quelle langue faut-il que je te dise que j'aime Theodore !


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  • Lyanna profita que son père ne soit parti à l'étage afin de chercher la baguette oubliée par son ami... pour retourner occuper les jambes de Theodore qu'elle avait dû quitter un peu plus tôt à la demande de son paternel.

    Elle n'oublia pas, ceci dit, d'être attentive quand au fait que le brun n'aille bien... et de s'assurer que sa présence n'allait pas trop le déranger. Le fixant de ses grands yeux bleus, elle lui souriait, attendrissant Theodore au possible.

    - Comment qu'on peut le puniiiiir ? Demanda-t-elle, adorable.
    - En lui sautant dessus quand il redescend avec ma baguette, proposa l'adulte. Puis on l'attache sur une chaise et... et on le noie.

    La petite blonde éclata de rire. Elle se cala plus confortablement dans les bras de Theodore qui la ramena vers elle. Une main posée sur le torse du brun, la fille de Zacharias fronça les sourcils avant de rouvrir la bouche.

    - Mais dans la baignoire c'est plus mieux, ajouta-t-elle malicieuse. On pourra le noyer bien comme ça.

    Le serpent hocha la tête. Qu'il était fier de voir les progrès que sa jeune disciple avait déjà pu faire dans l'art si délicat d'emmerder son monde.

    C'est que ce n'est pas donné à n'importe qui de savoir le faire.
    Bah oui !
    Voyons !

    - Bien trouvé ma grande, la félicita-t-il. Mais... j'aurais du mal à mettre ton père dans la baignoire. Lui et moi on a pas le même gabarit.
    - Et si tu as ta baguette ?

    L'ancien élève de la très noble maison fondée par Salazar Serpentard fronça les sourcils cragnant d'ores et déjà deviner la suite de la conversation... n'oublions pas pour autant le coin de sa lèvre qui se leva en un rictus amusé. Bien malgré lui ! Jamais ô grand jamais il n'irait encourager Lyanna à poursuivre ses bêtises. Grand dieu non ! Cela ne lui ressemblait pas.

    - Avec ma baguette ça devrait pouvoir se faire, sourit-il.
    - Theo, murmura-t-elle à son oreille. Je peux te dire un secret rien que pour toi ?

    Le brun soupira.

    Il en était sur. Dès qu'elle avait envoyé son père à l'étage des doutes s'étaient formés dans son esprit et plus elle lui avait parlé... et plus ceux-ci s'étaient trouvés vérifiés.

    C'est pourquoi il ne fût pas du tout surprit en la voyant aller vers le buffet pour ouvrir un tiroir et prendre la baguette pour la restituer à son propriétaire.

    Un instant plus tard, un Zacharias confus redescendait sans la baguette de son ami. Il avait eu beau la chercher partout, se mettre à quatre pattes pour regarder sosu les meubles et fouiller les tiroirs de sa fille : pas moyen de mettre la main dessus.

    Et comment dire au jeune Nott qui tenait à son bout de bois comme la prunelle de ses yeux (si ce n'était plus ; Theodore étant amplement capable de se débrouiller sans ses yeux. Enfin ils n'en avaient jamais fait l'expérience mais tout portait à le croire) ?

    - J'suis désolé... j'

    Le blond n'eut pas le temps de finir sa phrase que deux furies se jetaient sur lui en agitant les bras dans tous les sens et en hurlant... pour ensuite le priver de tous mouvement. Zacharias rit lorsqu'il comprit les noirs desseins de son ami qui le faisait léviter et approchait dangereusement de la salle de bain.

    Ils n'allaient tout de même pas oser...

    En quatrième vitesse, le brun remplit la baignoire d'une eau bien froide pour ensuite jeter, sans donner l'impression de s'en vouloir une seconde, son ami dedans.

    - Mais Zaaaach-euuuuh ! Gémit Theodore qui avait accompagné l'ancien blaireau dans sa chute. Espèce de... pingouin !

    Hilare, Lyanna regardait les deux sorciers plus âgés qu'elle se chamailler comme deux enfants, s'éclabousser pour se punir mutuellement (l'un ayant jeté l'autre dans la baignoire pleine d'eau, et l'autre ayant attrapé l'un pour qu'il ne l'accompagne)... et occasionnellement : essayer de sortir... Essayer.

    Lorsqu'enfin ils s'en extirpèrent, la petite tête blonde passa une serviette sèche et chaude à Theodore et laissa son père se débrouiller seul. Dégoûlinants d'eau, frigorifiés, tous les deux souriaient.

    - J'vais te passer des vêtements secs, proposa Zacharias. Bon tu risques de flotter d'dans mais bon.

    En fouillant un peu ses placards, le propriétaire des lieux ressortit son vieil uniforme de Poudlard, un immense sourire collé au visage comme d'habitude. Après quelques regards passant des vêtements à son ami... il lui proposa d'essayer ça.

    - On fait la même taille presque mais à l'époque j'avais une carrure plus... proche de la tienne que maintenant, cru-t-il bon de se justifier. Enfin... presque et.

    Theodore, aussi étrange que cela puisse paraître, ne fit pas le moindre commentaire. Ne rechgna pas une fois. Ne donna aucun coup à son camarade. Rien. Ce qui étonna, évidemment, Zacharias qui avait osé espérer quelques grognements... Au moins ! Juste pour la forme !

    - Ca te va presque, sourit le blond en lui ébouriffant les cheveux. Tu veux rester manger ici ?

    Aucun lien n'existait entre les deux parties de sa phrase... mais voilà qui n'avait rien d'étonnant. N'était pas Zacharias Smith qui veut ! Non mais !

    - Non non, j'vais vous laisser, sourit le brun. J'devais juste récupérer ma ba...
    - Si ça va pas cet aprém tu viens chez moi hein, lui ordonna le père de Lyanna, faisant soupirer d'exaspération l'autre. J'aime pas te savoir seul quand t'es malade... tu fais sérieusement flipper.
    - Je suis pas malade, hein.
    - Pour l'instant.


     


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  • kimpoum : c'était une des deux fins que j'imaginais ; la seconde sera ici ;)


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  • Le nez enfoui dans une grande et chaude écharpe de couleur jaune et noire ("empruntée" sans l'accord de son légitime propriétaire), les mains bien au fond des poches et les yeux rivés vers le sol, Theodore avançait à grands pas et luttait contre le vent.

    S'il n'avait pas été assez idiot pour oublier sa baguette chez son ami, il n'aurait pas eu à mettre le nez dehors et à risquer la mort... enfin peut être pas la mort mais d'être sacrément malade.

    Même si ça pouvait avoir ses avantages (après tout : Zacharias était toujours plus agréable avec lui et aux petits soins lorsqu'il était malade) il n'avait pas envie de se retrouver cloué au lit, à utiliser quinze mouchoirs à la minute et prêt à cracher ses poumons à tout instant.

    Bref... il avait oublié sa baguette chez son ami et comme par hasard ça devait être la seule fois où il se retrouvait à cours de poudre de cheminette.

    Mais oui bien sur... comme par hasard

    Pour se rendre chez Zacharias, la veille, il lui avait suffit de transplaner. N'importe quel imbécile pouvait transplaner ! Il suffisait d'avoir une bonne baguette (en état de marche, donc) et d'avoir deux ou trois neurones connectés. A cela, bien entendu, venait s'ajouter un minimum de concentration.

    Après... n'étant pas le premier imbécile venu (ni même un imbécile tout court) Theodore pouvait transplaner sans problème.

    S'il avait une baguette.
    Or... il n'en avait pas.

    Pourquoi n'en avait-il plus ?
    Où était donc passée la fi?
    Même s'il ne pouvait en être certain, Theodore se disait qu'elle avait dû rouler sous la commode (ou peut être bien le lit) de Lyanna alors qu'il jouait avec elle.

    Jouait ?
    Avait-il joué avec celle-ci la veille ou c'était-il plutôt fait malmener par ce petit monstre à nattes blondes ? La seconde option lui paraissait tellement plus plausible qu'un sourire stupide apparut sur son visage fin et pâle.
    Il lui était impossible de ne pas sourire en pensant à la petite.

    Si, quelques années plus tôt, on lui avait dit que Zacharias trouverait le moyen de se caser : il aurait éclaté de rire.
    Si, en plus, on lui avait apprit l'existence d'une petite fille dans le couple... nuls doutes à avoir : il ne s'en serait pas remit.

    Et que dire, alors, quand à l'existence d'une petite diablesse capable de mener son père par le bout du nez ?

    Jusqu'alors, une seule personne avait pu se vanter de pouvoir faire ce qu'il voulait de l'ancien Poufsouffle répondant du nom de Zacharias Smith... lui-même.

    - Teddyyyyy ! Hurla un petit gnome avec juste des chaussons aux pieds. P'pa avait dit que tu viendrais pas ! Mais c'est pas vrai t'es venu puisque t'es là. Donc papa il a pas dit la vérité.  

    Le sourire de l'homme aux cheveux noirs, qui n'avait toujours pas disparu, s'agrandit encore. Il sortit une main de sa poche et ébouriffa les cheveux de Lyanna avant de se baisser et la prendre dans ses bras.

    - Faut le punir, ajouta-t-elle, l'air démoniaque. Tu veux le punir avec moi ?

    L'adulte et l'enfant se souriaient. Dans l'allée de la maison de Zacharias, au milieu du jardin enneigé, ils restaient plantés là, prêt à préparer un plan d'attaque pour punir le vilain menteur.

    - Pour bien punir papa, mieux vaut éviter d'être malade, tu ne crois pas ma puce ?
    - Si, admit-elle en souriant de toutes ses dents à l'ancien serpent. Mais c'est vrai pour toi aussi hein ! Et t'as le nez tout rouge.

    Peut être craignait-elle que Theodore ne sache pas où se trouvait son nez, mais elle le lui pinça brièvement, le faisant doucement rire.

    - Pis tu sais même pas mettre ton bonnet, le gronda-t-elle, enfonçant le vêtement sur sa tête au point de lui masquer la vue. T'avance, on va être malade à rester dans le froid comme ça. Et j'aime pas quand t'es malade.
    - Pourquoi ? Demanda Nott, se remettant en marche avec son paquet dans les bras.
    - Bah... parce que quand t'es malade et bah papa il veut plus te partager avec moi. Il te garde pour lui tout seul. Et j'aime pas, s'expliqua-t-elle, collant un gros baiser sonore sur la joue de Theodore. Pis quand t'es malade t'es tout blanc comme la neige et tu tousses fort et tu grimaces parce que tu as mal et comme tu as mal et bien je suis triste et papa aussi.
    - Papa est triste parce que tu es triste ? Interrogea-t-il doucement.
    - Nàààn. Peut être un mini-peu mais c'est parce que toi t'es tout blanc comme la neige et chaud comme le four quand je peux pas le toucher, expliqua l'enfant comme s'il venait de lui poser une question stupide. Mais j'aime bien quand t'es malade car tu restes à la maison tout le temps...

    Theodore s'était arrêté devant la porte d'entrée pour l'écouter parler. C'est fou ce qu'il trouvait qu'elle ressemblait à son père... tant physiquement que mentalement. Les mêmes yeux bleus, le même nez en trompette, les mêmes cheveux paille... et aussi bavarde que lui.

    - Rentre, j'te rejoins dans une minute, murmura-t-il à son oreille en la reposant par terre. J'ai accumulé la neige sur moi et...
    - Ca va fondre à l'intérieur puisque papa il a fait du feu dans la cheminée et qu'il fait chaud du coup, sourit-elle en lui prenant la main. Et papa y va nettoyer si tu salis. T'as le droit de salir toi, il te gronde jamais... moi si je salis il est pas content.
    - Ah ça c'est pas juste, s'amusa-t-il.
    - J'trouve aussi que c'est pas juste, marmonna Lyanna, faussement boudeuse. Faudra le punir pour ça aussi.

    Alors qu'elle disait ces mots, la porte d'entrée s'ouvrit sur Zacharias. Aussi mal rasé que la veille et les cheveux en pagaille, le blond parut étonné de voir Theodore sur le pas de sa porte.

    - Ted ? S'étonna le blaireau en se passant une main dans les cheveux. Qu'est-ce que tu fous là ?
    - J'ai pris ton petit monstre en otage, répondit naturellement le second, reprenant l'enfant dans ses bras et la passant sur ses épaules. J'te la rend si tu me rends ma baguette.
    - J'te la laisse. Tu viendras me la rendre toi-même...


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  • Theodore souriait alors qu'il redéposait Lyanna au sol. Cette dernire s'apprêtait à protester vivement mais elle se ravisa après avoir vu son père la regarder avec cet air qui signifiait "N'y pensez même pas jeune .

    Et pour une fois... elle n'allait pas essayer de lui désobéir.

    - Entre, Ted, proposa Smith en se décalant afin de le laisser passer. Tu vas attraper la mort sinon.

    Lyanna s'empara d'une main de l'ancien serpent afin de le tirer derrière elle. Il n'eut ni la force, ni l'envie de lui résister. Gelé, il était gelé.

    Il aurait mieux fait de prendre le magicobus parce que mine de rien... il y avait une petite trotte entre le manoir Nott et la petite bicoque des Smith.
    Forcément... le manoir était éloigné de tout !

    - Mais tes mains sont toutes froides ! s'horrifia l'enfant en lui retirant gentiment ses gants. Et toutes rouges, ajouta-t-elle en grimaçant.

    Sous le regard attendri de son père, la petite tête blonde commença à frictionner ces doigts meurtris et à souffler dessus avec conviction.

    - Je vais te préparer un chocolat chaud Theo. Pas de sucre, je suppose.
    - Pour moi aussi papa, s'exclama aussitôt l'enfant. S'il te plaît... et avec beaucoup beaucoup de chocolat.

    Secouant la tête, plus amusé qu'autre chose, l'ancien blaireau disparut dans la cuisine tandis que sa démone de fille venait de retirer le bonnet et l'écharpe de son cher Theodore. Ensuite, elle le tira près du feu, après avoir prit soin d'approcher le fauteuil qu'il occupait toujours.

    c'est qu'elle l'avait retenu ! En plus de l'avoir remarqué...

    - Dore, murmura Lyanna en allant se blottir contre lui. Tu sais que je t'aime beaucoup tout plein ?

    Les yeux tournés en direction du feu qui crépitait dans l'âtre de la cheminée (fort heureusement non reliée au réseau) qui le réchauffait lentement, le serpent semblait loin. Perdu dans des souvenirs qui paraissaient le terrifier.

    - Dore, insista-t-elle en l'embrassant sur la joue. Ca va pas ? T'as encore froid ? T'es pas malade hein
    - Ca va ma puce, lui sourit-il enfin.

    Dans les bras l'un de l'autre, ils ne bougèrent pratiquement pas jusqu'au retour de Zacharias avec leur collation. Une grande tasse fumante pour Zacharias et une autre, plus petite et moins chaude, pour sa fille qui lui sourit avec innocence.

    - Tu veux un pull ? Lui proposa blond. T'as que la peau sur les os, Ted, tu chopes tout ce qu'il y a à choper.
    - Ca veut dire quoi ? Interrogea Lyanna, dont le regard passait de l'un à l'autre en attendant une réponse.
    - Qu'il faut que tu le punisses s'il ne prend pas un peu de poids.

    Un sourire apparut sur le visage enfantin, heureux de recevoir l'autorisation de faire des bêtises de la part de son père. Entre Theodore qui voulait le punir pour un oui ou pour un non... et son paternel qui faisait de même : la petite fille était bien heureuse de se retrouver entre les deux.

    - J'vais bien, marmonna le brun, peu convaincant et peu convaincu. Touille ton chaudron et t'occupe pas du mien.
    - Ca veut dire quoi ? Questionna, de nouveau, une petite voix.
    - Ca veut dire que ton père est un affreux mêle-tout.4
    - Ca veut dire quoi ?
    - Qu'il faut le punir.
    - Ouaiiiiis !

    Les deux complices s'amusaient de la joie de la petite. L'un se revoyait plus jeune, en train de faire les quatre cent coups à son père ; quand l'autre rêvait d'un jour connaître ce plaisir... tout en ayant conscience que jamais ça n'arriverait.

    - Et j'commence à avoir plus chaud... déjà.
    - C'est pas une raison ; t'aurais pu t'éviter le trajet en prenant le magicobus.
    - C'est quoi le...
    - Lyanna, siffla Zacharias. On l'a déjà prit. Ne pose pas de question pour le plaisir d'embêter ton monde.
    - J'ai jamais fais çaaaaa, pleurnicha-t-elle.

    Elle cacha son visage dans le cou de Theodore qui entoura son petit corps de ses bras et la serra. Doucement, il la berça jusqu'à ce qu'elle ne sorte enfin sa tête.

    - C'était pour de faux, rit-elle en regardant son père ; puis elle se tourna vers son chevalier protecteur pour lui demander. Et pourquoi t'as pas pris le magicobus, c'est marrant et t'aurais pas été malade.
    - J'suis pas malade, grogna le brun. Par contre je suis malade quand je prends ce truc de malade ; ils conduisent comme des tarés.
    - C'est quoi des tarés ?
    - Lyanna... soupira son père.

    Une fois de plus : un immense sourire illumina la pièce... et venait, bien évidemment, de l'enfant.

    - Tu pouvais aussi m'envoyer un hibou, suggéra Zacharias. Je serais venu te ramener ta baguette aussi vite que possible, tu sais.

    Le serpent hocha la tête, sa tasse toujours entre les mains, buvant de toutes petites gorgées et savouant ce bonheur simple qui le réchauffait.

    - J'sais pas où elle est, t'aurais cherché et tu serais venu de mauvais poil.
    - Elle est dans ma chambre, s'enquit Lyanna. Elle est tombée hier quand on jouait à l'auror.

    Smith et Nott, amis d'école, se regardèrent et se comprirent en un seul regard.

    - Tu n'y as pas touché, hein ma puce, vérifia Theodore, gentiment.
    - Nàààn, tu m'as dit que c'était pas bien, répondit-elle, toujours souriante et en dévoilant ses dents. Du coup elle est encore par terre.
    - Je vais la chercher, Theo, se proposa aussitôt Smith.


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