• Comme il en avait été convenu dès le départ, James me redonna des cours durant les vacances d'été. Nos conflits se faisaient plus rare et j'avais l'étrange impression qu'il se montrait moins sévère avec moi qu'il n'avait pu l'être auparavant. Peut être n'était-ce réellement qu'une impression... après tout : pourquoi aurait-il changé de comportement à mon égard alors que rien ne l'y poussait et certainement pas mon père.

    En conclusion : mes vacances ne furent guère reposantes. Entre les devoirs de vacances généreusement donnés par nos professeurs qui semblaient penser que les élèves n'avaient que ça à faire de leur journée... et le travail supplémentaire demandé par Paterson : j'ai pas vraiment eu le temps de m'ennuyer et me tourner les pouces. Ce que j'en viendrais presque à regretter. C'est bon, parfois, de ne rien faire.

    Comme lors de ma première rentrée, c'est Paterson qui fût chargé de m'accompagner à la gare et, pour la seconde fois, il m'ordonna d'aller me chercher une place à peine furent-on sur le quai. Il avait bien sur jugé utile d'ajouter un petit « Et pour une fois essaie de rester en place et de ne pas quitter ton compartiment »... même l'an passé ne l'avais pas fait, pourquoi commencer cette année ?

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'avais pas envie de lui désobéir. J'y ai songé... mais ce n'était pas bien positionné dans la catégorie « mauvaise idée » donc j'ai laissé tomber. Sans prendre la peine de le saluer d'un signe de main ou même de lui adresser quelques mots : je tourna les talons en traînant ma malle et partit prendre place.

    Seul dans mon compartiment, je ne pouvais pas espérer pouvoir passer le trajet en compagnie de Granger (compagnie qui s'était révélée plutôt intéressante). Elle Gryffondor et moi Serpentard, nous ne pouvions pas faire bon ménage... et certainement pas dans la mesure où, par je ne sais trop quel miracle, elle avait été jusqu'à sympathiser avec Potter.

    Je sortis donc un livre que James avait glissé dans mon sac à mon insu, mais qui me l'avait apprit un peu avant qu'on ne transplane, et je commença à le lire. Il n'était pas encore trop mauvais et même si ce n'était pas ce que j'avais l'habitude de bouquiner : je me plongea assez facilement dans l'histoire. Alors que j'étais en plein dans l'action du roman, la porte de mon compartiment coulissa et me fit lever les yeux...

    - Je te le propose une fois de plus, Nott, commença d'emblée le nouvel arrivant avec son air suffisant qui m'horripilait. Je sais, je sens que tu vaux qu'on s'intéresse à toi. Rejoint mon groupe... et ça t'évitera une nouvelle année de profonde solitude.

    Si tu penses que j'en vaux la peine m'en voilà très honoré, susurrais-je, un sourire faux sur le visage. Mais sache que cette impression n'est pas partagée. Je préférerais encore sympathiser avec une bande de Poufsouffle ou Potter que me joindre à ton groupe d'imbéciles.

    Encore une fois, et je pense pas qu'il puisse dire qu'il était surprit, je refusais. Je ne comprenais pas bien ce qui avait pu le pousser à revenir me le proposer, en général il ne le proposait qu'une fois... or j'avais dépassé les trois propositions. J'aurais pu me sentir flatté mais il n'en était rien... à la place je préférais me torturer l'esprit à me demander pourquoi pareille attention envers ma personne. Qu'avais-je, moi, que ses gentils chien-chiens n'avaient pas ? Excepté, bien entendu, l'intelligence, la politesse, le savoir vivre...

    Quand nous sommes arrivés à Poudlard, nous avons dû monter à bord d'étrange calèches. Mon regard dévia vers les créatures qui les tiraient... elles avaient un quelque chose qui les rendait à la fois effrayantes et attirantes, fascinantes même. J'avais envie d'approcher ma main de leur tête pour les caresser mais je me retint : je ne savais rien de celles-ci et peut être étaient-elles dangereuses.

    Je me méfie, un peu, de la sécurité à Poudlard. Même si je ne sais pas exactement ce qui s'est passé l'année passée à l'école, je n'ai pas manqué d'entendre parler de dragons, de chiens à trois têtes et autres petites choses tout à fait rassurante. Oh et puis ! Un troll était tout de même entré et avait saccagé les toilettes des filles.

    Bien sur, mis à part ça, c'est l'endroit le plus sur de Grande-Bretagne... ça craint n'empêche.

    A notre table, je ne fus pas surpris en constatant que j'étais seul. Mes camarades de seconde année avaient veillés à mettre quelques places de distance entre eux et moi, et les plus âgés qui s'étaient installés à mes côtés me snobaient parfaitement.

    Malgré ça, j'avais l'impression de sentir plusieurs regards sur moi pourtant, dès que je tournais la tête afin de connaître l'identité de cette personne, tout le monde avait toujours les yeux rivés vers leur assiette ou sur leur voisin à qui ils parlaient. Que ce soit les Serpentard ou les Gryffondor.

    A la mienne, j'avais l'habitude qu'on murmure à mon sujet Hermione, l'an passé, avait tenté plusieurs fois de m'approcher avant de changer d'avis au dernier moment et faire comme si de rien était, donc la table des rouges pouvait se justifier également... je ne pensa pas un instant à voir en direction de celle des Serdaigle ou des Poufsouffle.

    Mis à part Smith qui avait passé son année à me coller (non que je m'en plaigne, il a un certain côté attachant), les blaireaux ne devaient même pas connaître mon existence... ou alors autant que moi connaissant la leur. Je saurais dire qui est qui (et encore) mais bon.

    Les cours commencèrent (normal, nous restons dans une école) et cette année j'avais osé espérer pouvoir la passer tranquillement : c'est à dire en lisant tous les livres qui me tombaient sous la main, en bossant, en cartonnant en cours (histoire de montrer à Granger que je pouvais être tout aussi bon qu'elle. Merlin ! Je lui avais expliqué pas mal de choses l'an passé dans le train... je ne pouvais pas passer pour un idiot à ses côtés ensuite quand même!) mais aussi peut être moins avoir Smith sur le dos (il a beau être sympa faut pas trop m'en demander non plus). Sauf que non : ce serait bien trop beau.

    Miss Teigne, l'affreuse chatte de Rusard, eut le malheur de se faire pétrifier et accrochée par la queue (un truc plutôt marrant à voir en fait). Potter fût aussitôt désigné comme coupable puisqu'il avait eu la malchance de se trouver à cet endroit lorsque tout le monde est arrivé. Ensuite ce fût un imbécile de première année à Gryffondor, Colin Crivey, qui y passa... au moins n'embêtait-il plus son monde avec son appareil photo.

    Lockhart et Rogue eut alors l'idée grandiose d'ouvrir un club de duel afin de nous apprendre à nous défendre. L'idée de base était franchement intéressante, sauf que bon... quand on met un imbécile au poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal mieux vaut éviter de lui demander d'être compétent.

    A cette occasion, le Survivant eu la bêtise (même si à son niveau ce n'est plus que de la bêtise mais carrément plus que ça) de parler Fourchelangue. En public ! Normal ! Surtout alors que beaucoup chuchotent que la Chambre des secrets existe et a été rouverte. Faut vraiment pas être malin pour agir de la sorte. Quand on possède pareil don, on fait profil bas et on ne va pas le crier sur tous les toits. Enfin... je suppose qu'on ne va pas le crier sur tous les toits.

    Les agressions continuaient et de plus en plus d'élèves se retrouvaient à l'infirmerie... et toutes les maisons étaient touchées hormis la notre. Même les Poufsouffle eurent leur victime : Justin Finch-Fletchley. C'est Smith qui me l'avait apprit en venant s'installer un jour à ma table, sans demander si ça présence allait me gêner. Ca faisait bien longtemps que ce n'était plus le cas.1

    Tout le monde pointait le petit Potter du doigt et le considérait comme le grand méchant loup... sauf ses amis et, aussi étrange que cela puisse paraître : nous autres, les Serpentards. Malefoy ne croyait pas une seconde que le survivant ne soit capable de faire ça et, de façons plus ou moins explicite, allait demander à tous les serpents ce qu'il en était pour eux.

    - Theodore, me dit-il un jour en prenant place sur le lit de Blaise qui était voisin du mien. Ton père étudiait encore à Poudlard la première fois que la chambre a été ouverte. Je me trompe ? C'est toi hein... qui l'a rouverte. T'es vachement bizarre... j't'ai vu quand Potter a parlé Fourchelangue. En fait t'as compris ce qu'il a dit, hein ?

    Non mais qu'il pouvait être idiot celui-là ! C'était très discret ce genre de question ! Si j'étais le responsable de tout ce cirque, je n'allais pas le lui dire quand même ! Sinon autant monter sur ma table au repas du midi et le hurler à toute l'école. D'un autre côté je ne pouvais que me sentir flatté, seul un descendant direct de Salazar Serpentard ou un Fourchelangue serait capable, selon la légende, de pénétrer dans cette pièce secrète.

    - Si tel était le cas, tu peux être sur que tu ne serais pas assis près de moi, mais allongé sur un lit à me foutre la paix.

    Voilà qui était fait. Ses manières de Monsieur-je-suis-mieux-que-tout-le-monde commençaient vraiment à me sortir par les yeux. Je quittais juste après sa vraiment pas si charmante compagnie et redescendit dans la salle commune afin de travailler là-bas, il y avait certes plus de bruits mais c'était mieux que d'être seul avec Malefoy. Enfin je trouve.

    Je savais qu'il pouvait réellement faire de ma vie un enfer, ce n'était pour une fois pas des menaces en l'air. Mais, si je l'avais voulu, je pouvais faire de même avec la sienne... je suis plutôt bon à ce petit jeu, même si j'évite d'en abuser.

    - Nott, tu devrais arrêter un peu d'bosser, se moqua un élève plus âgé, Flint. Et essayer de te mêler aux autres. Faut se serrer les coudes quand on est à Serpentard.

    - Vu les gens de mon année... je préfère me serrer les coudes tout seul.

    En fait je n'avais pas envie de travailler ce soir là. J'ai préféré prendre place près du feu, à côté de Marcus Flint et ses amis qui parlaient, et réfléchir. Mine de rien, Malefoy avait soulevé un problème important... le fait que Potter ait parlé Fourchelangue ne m'avait pas plus surprit que cela. Et je savais exactement pourquoi. Quelques jours plus tôt, j'avais rêvé que cette scène se passerait... exactement de cette manière.2

    Je ne comprenais plus rien.

    Ce n'est qu'une fois que Granger fût, à son tour, pétrifiée que les soupçons désignant Potter comme le coupable commencèrent à disparaître. Alors selon eux un gamin de douze ans est capable de pétrifier un chat puis de l'attacher par la queue, de pétrifier un gamin avec son appareil photo, de pétrifier un de ses camarades de classe... mais pétrifier une de ses amies le rend forcément innocent ?

    N'ayant plus de coupable tout désigné, tout le monde le devient... Aaaah ! J'aime la logique qui est présente à Poudlard, non mais vraiment ! Certains faisaient comme Malefoy et avaient la bêtise d'aller voir les autres afin de leur demander s'il étaient responsables. Eux aussi pensaient que le responsable irait s'en vanter haut et fort. La bêtise atteint vraiment des sommets en ce moment.

    Passons la partie plate de l'année pour en arriver aux faits : puisque mis à part quelques petits incidents supplémentaires, le fait que Potter et Weasley aient su prendre en otage le si fort Gilderoy Lockhart pour l'emmener dans la chambre des secrets mis à part aussi le fait qu'ils aient sauvé Weasley fille, tué un basilic et faillis mourir... sans oublier qu'ils ont rendu amnésique un professeur... on peut pas dire que cette année fût très intéressante.

    Quand nous avons dû reprendre le train pour rentrer chez nous j'ai quand même eut un léger pincement au cœur : même si je suis presque toujours seul (sauf quand Smith décide de venir me tenir compagnie) je me sens tellement mieux à Poudlard que chez moi.

    « La solitude n'est pas une erreur... mieux vaut être seul que mal accompagné. »


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  • Une fois de plus : pas de vacances (au sens premier du terme) pour moi. James avait décidait de me faire travailler ma répartie ; enfin pas exactement mais compte tenu de nos rapports toujours conflictuels c'est ce qui en a résulté... j'ai plus apprit à lui répondre que bosser son arithmancie. Au moins le cours du professeur Vector à la rentrée ne sera-t-il pas totalement inutile puisqu'il aura encore des choses à m'apprendre.

    Bon... sincèrement ? Je me suis ennuyé cet été. Mais vraiment. Je me suis tourné les pouces quand je n'étais pas en train de me prendre la tête avec Paterson. Mon père ne voulait même pas que j'aille seul sur le chemin de Traverse car Sirius Black s'est échappé.

    Qui c'est celui-là ? Oh un mangemort... un des plus célèbres d'ailleurs et le fait qu'il ait réussit à s'enfuir d'Azkaban ne fera que l'augmenter. Le pire étant probablement que, selon mon paternel, il ne soit même pas mangemort. Ce serait quand même un comble, je trouve. Quand il m'a dit ça, j'ai pas compris pourquoi je n'avais pas le droit de sortir.

    - Ecoute Theodore, pour quel genre de père je passerais si je te laissais sortir seul dans une situation pareille.

    Quand il avait dit ça, James se trouvait juste à côté. J'étais certain qu'il allait sortir quelque chose de vache mais il n'en fit rien... j'eus même l'impression qu'il était désolé de ce qu'il avait entendu puisque tout le reste de la journée il se montra plus agréable, moins sévère et qu'on en était même arrivé à parler sans se hurler dessus.

    Troisième fois que je monte dans le Poudlard Express afin d'aller à l'école seconde fois que je suis seul dans mon compartiment... ce dont je ne vais me plaindre, en fait première fois que Malefoy ne vient pas me demander si je suis partant pour me transformer en petit toutou obéissant, qui aboie lorsque son maître lui ordonne et qui va chercher le bâton qu'on lui a lancé.

    De cette manière, j'ai pu lire tranquillement... pendant deux heures. C'est déjà pas mal en fait mais pas assez. La porte s'ouvrit, je levais les yeux et m'apprêtais déjà à avoir à faire affaire avec monsieur-je-me-croit-mieux-que-tout-le-monde sauf que ce n'est pas une tête blonde qui était devant le compartiment mais Potter et sa compagnie. J'ignore pourquoi ils se sont attardés... et encore plus la raison ayant pousser Granger à me fixer d'un air surpris.

    - Tu viens Hermione ? Demanda Potter.

    Elle suivit les deux lions après avoir jeté un dernier regard dans ma direction. Qu'ai-je donc ? L'année dernière, déjà, Granger m'avait fait un coup similaire. Tout m'échappait chez les Gryffondor : à commencer par leur logique.

    Peu avant d'arriver à la gare de Pré-au-lard, toutes les lumières du train se sont subitement éteintes. Curieux, je me levais pour aller voir ce qu'il se passait, je n'étais pas le seul à avoir eu cette idée car de nombreuses têtes étaient en train de sortir des compartiments. De nouveaux passagers semblaient être en train de monter. Pourquoi. Pourquoi stopper la course du train pour si peu ? Ne pouvaient-ils pas aller jusqu'au village sorcier ? Après tout : s'ils pouvaient attendre sur un pont, ils pouvaient faire n'importe quoi.

    Sauf que ce n'était pas des gens ordinaires si tel était le cas alors jamais les vitres n'auraient eu l'air de geler et jamais toutes les traces d'un quelconque bonheur ne se seraient évaporées. Je me sentais mal, très mal... et plus encore lorsque la porte de mon compartiment coulissa une nouvelle fois et qu'une main, pareille à celle d'un cadavre, n'apparut dans l'entrebâillement

    Paniqué, je regardais le monstre entrer le reste de son corps. Figé, je le fixais et ne me sentais plus capable de bouger. Pour aller où ? Changer d'endroit signifierait passer tout près de cette chose... et il en était parfaitement hors de question. Je ne pu qu'attendre que le détraqueur ne fasse demi-tour et ne quitte enfin les lieux.

    Il n'était pas resté longtemps, du moins je ne pense pas... mais j'avais vraiment l'impression que je venais de supporter sa présence pendant des heures. Merlin ! Je n'aimerais vraiment pas devoir vivre avec eux au quotidien je comprends pourquoi Azkaban fait si peur aux gens... c'est une prison, premièrement, mais en plus elle est pleine de ces créatures horribles !

    Lorsque le train cala et reprit sa route : je repris mon livre et me replongea dans mon livre. Je n'avais plus vraiment la tête à ça, la brève rencontre que j'avais eu avec le détraqueur m'avait quelque peu chamboulée (et j'espérais ne plus jamais me retrouver aussi près de l'un d'entre eux). Mes mains tremblaient je devais lire plusieurs fois la même phrase pour bien en saisir tout le sens.

    Heureusement que nous n'étions plus très loin de la gare de Pré-au-lard, le village qui se trouve à proximité de Poudlard. D'ailleurs maintenant que je suis en troisième année, je pourrais m'y rendre les week end où les sorties y étaient autorisées. J'avais eu du mal à croiser mon père pour qu'il ne me signe l'autorisation mais j'avais fini par y parvenir... aidé par James, à mon grand damne.

    Bien entendu, avec la fuite de Black, elles seront peut être annulées... mais j'en doutais. Que viendrait-il faire à Poudlard, t'façon ? Il y avait bien trop de grands sorciers, Dumbledore, Rogue... pour qu'il ne prenne ce risque. Il serait vraiment ridicule d'aller à la rencontre des ennuis.

    Je descendis du train, laissant ma malle derrière moi. Comme tous les ans elle sera directement transportée dans mon dortoir et installée au pied de mon lit. Sans regarder devant moi (donc sans vérifier si je n'allais pas foncer dans quelqu'un), je m'installa dans la première calèche qui me tomba sous la main sans porter un seul regard aux créatures qui la tireraient.

    Ce que je peux avoir horreur de ces bestioles là ! L'an passé, déjà, j'avais failli mourir de peur.. Enfin peut être pas à ce point mais je n'en étais franchement pas loin. Surtout que tous les autres autour de moi semblaient ne pas paraître plus effrayés par ces chevaux qui n'en sont pas. Les plus âgés, soit, je peux comprendre : ils se sont habitués. Mais les autres ! Ceux de seconde année ! Ceux de mon âge ! Pourquoi ils n'avaient pas plus... peur de ces machins !

    Après quelques recherches à la bibliothèque, lorsque Smith ne venait pas m'enquiquiner (ou qu'il m'enquiquinait un peu plus silencieusement qu'à l'ordinaire), j'avais fini par apprendre le nom de ces créatures et à mieux comprendre pourquoi peu semblaient effrayés à leur vue.

    Je n'espérais pas un instant pouvoir faire le trajet jusqu'au château seul dans la calèche. Voilà qui aurait été bien trop beau ! Un

    Pas un instant je n'espérais pouvoir faire le trajet jusqu'au château seul dans une calèche. Voilà qui aurait été bien trop beau ! Mais dans mon malheur j'eus encore un peu de chance : c'est un petit groupe de sixième année à Poufsouffle qui monta. Un brun aux yeux gris et au nez droit, l'attrapeur de leur équipe de Quidditch il me semble, riait à une plaisanterie que venait de lancer son ami et jeta juste un coup d'oeil dans ma direction.

    Tout le long du trajet ils passèrent leur temps à parler, à rire et à se donner des accolades comme on en voyait pas à Serpentard. Seul dans mon coin, j'essayais de me faire oublier d'eux. Ils étaient peut être des Poufsouffle mais... j'étais un Serpentard et même si je faisais de mon mieux pour ne pas m'attirer les foudres des autres élèves (le parfait contraire de ce que faisait Drago, en somme) : je préférais rester sur mes gardes. Vigilance constante.

    Les sombrals s'arrêtèrent non loin des grandes grilles du château. Quelques contrôleurs nous avaient prévenus lorsque nous étions descendus du train : des détraqueurs avaient été affecté à la sécurité de Poudlard et arpenteraient les alentours de l'école. Peu d'élèves avaient donné l'impression de les avoir entendu et encore moins de les avoir écouté et accordé une quelconque attention à ce qu'on venait de leur dire.

    Je descendis le premier de la calèche et resta auprès des créatures. Les blaireaux descendirent peu de temps après moi, peut être une ou deux minutes plus tard. Comme si rien ne pouvait entacher leur bonne humeur : ils étaient toujours en train de rire et se lancer des plaisanteries ou des vacheries à la figure. Aucun ne sembla remarquer que j'étais toujours présent, à l'exception de Diggory, l'attrapeur, qui fronça les sourcils en me voyant caresser la créature. Elle avait beau avoir un aspect peu engageant et un brun repoussant : je trouvais sa réaction exagérée.

    - Tu caresses quoi ? Demanda-t-il en s'approcha de moi. Nott ?

    J'ignore par quoi j'étais le plus surpris ? Par le fait que ce soit le grand gaillard de sixième année qui me pose une question en rapport avec Poudlard ou parce qu'il connaissait mon nom. Que les Serpentard ou les troisième années le sachent, à la limite... mais un Poufsouffle qui avait presque terminé ses études ? D'autant plus que je n'étais même pas membre de l'équipe de Quidditch ou quoi que ce soit.

    Bon... on va dire que c'est le premier point qui m'a le plus étonné. Je voulu fournir une réponse à sa question mais mis à part le nom des créatures -Sombrals- et le fait que tout le monde ne pouvait pas les voir : j'avais comme oublié le reste. Ce qui était plutôt problématique.

    - Les sombrals, répondis-je juste, lui souriant légèrement.

    Je me sentais bien plus en confiance avec les Poufsouffle qu'avec les Serpentard, même si ça ne m'avait pas empêché de rester sur mes gardes tout à l'heure. Vu les deux années que j'ai déjà passé à Poudlard, les raisons peuvent paraître évidentes : j'ai bien plus de contacts humains avec Zacharias qu'avec Blaise, Drago, Vincent et Grégory réunis. Pourtant ils sont tous les cinq casse-pieds... à leur manière.

    Cédric me regarda, ahuris. Ne me dites pas qu'il n'avait jamais prêté attention à ce qui tirait les calèches ! Ca me sidère ça... j'ai l'impression d'être près de Zabini, l'an passé, complètement en extase devant ces « machins qui avancent tout seul ! »

    - Sombrals... répéta Diggory. C'est pas les créatures que seule une minorité de sorcier est capable de voir ?

    Au moins avait-il une vague idée de ce qu'étaient les sombrals. L'air un brun horrifié que je pouvais lire sur son visage me fit me poser quelques questions dont... pourquoi. Génial ! A présent il paraissait carrément gêné et avait failli poser une main sur mon épaule avant de se raviser.

    J'étais bien plus petit que lui, ça faisait bizarre. En général j'ai tendance à regarder les autres de haut, ayant toujours été un peu trop grand pour mon âge... mais n'oublions pas que je n'ai que treize ans et qu'il y a donc trois années qui nous séparent, lui et moi. Mais bon... ça reste étrange ! Je suis la majorité du temps seul, ou près des autres élèves de mon année. Bon... Smith vient souvent me rejoindre aussi mais il est tout petit lui donc je continue à me sentir grand.

    - Qui as-tu vu mourir... m'interroge-t-il avant de se mordre les lèvres donnant l'impression de regretter sa question.

    Qui ais-je vu mourir... mais en quoi ça le concerne ? Je ne répondit pas à sa question, me contentant de le fixer bêtement. Il eut l'air de prendre mon silence comme un refus de ma part à vouloir satisfaire sa curiosité (ce qui était le cas, en partie).

    - T'as raison, se força-t-il à sourire. Ca ne me regarde pas, désolé.

    Ses amis l'appelaient depuis déjà quelques minutes et il avait fait son possible pour donner l'impression de ne pas les entendre et rester un peu à mes côtés. Etrange.

    - Quelques minutes ne suffisent pas pour juger, me dit-il enfin, du bout des lèvres. Mais je peux presque comprendre par quel miracle tu arrives à calmer Smith...

    Il daigna enfin aller rejoindre les autres blaireaux, après m'avoir serré l'épaule et souhaité une bonne année. Mais... qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Les Serpentards me fuirent et les autres maisons m'ouvrent presque leurs portes. Ils acceptent ma présence presque plus facilement que les miens. Ca devrait être le contraire. Avec les verts et argents ça a toujours été le contraire.

    - Prend pas racine, Theo, entendis-je venir de derrière moi.

    Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qui venait de m'adresser la parole. Encore une fois, il s'agissait d'un élève de la maison de Helga Poufsouffle (et sans regarder le blason !). C'était Zacharias. C'était forcément Zacharias. Déjà parce que personne n'allait venir me parler pour me sortir un truc aussi inutile qu'un « prend pas racine » et ensuite parce que j'avais appris à reconnaître cette voix et cette manière de parler.

    Au début je trouvais qu'il avait la même façon de s'exprimer que Drago, mais à force de les écouter me parler j'ai fini par me rendre compte de mon erreur. Il y a, certes, quelques similitudes mais bien plus encore de différences... et pas uniquement parce que l'un passe sa vie à m'insulter et l'autre à faire comme si nous étions amis.

    Et peut être que nous l'étions. Je ne sais pas à partir de quel moment on devient vraiment « ami » avec une autre personne mais... j'aime bien sa présence. Quand il n'est pas là ça me manque un peu, c'est trop silencieux, trop calme et même si ça me dérange parfois : j'aime le fait qu'il ait toujours quelque chose à dire, surtout si c'est inutile et stupide.

    - Tu viens ? On a qu'à aller parler un peu dans le hall.

    Je pense qu'en fait : il ne me laissait pas vraiment le choix et que j'étais obligé de dire oui, non que j'avais envie de l'envoyer paître mais bon. Il avait cette faculté à toujours réussir à obtenir ce qu'il veut de moi. Alors qu'envoyer voir ailleurs les gars de mon dortoir ne me posait aucun problème, j'étais comme incapable de refuser quelque chose à ce petit blondinet. Il en avait parfaitement conscience, le bougre et en profitait allègrement.

    Il me prit rapidement dans les bras. Enfin... non. Son étreinte dura plus longtemps que d'habitude mais c'était pas grave. C'était pas gênant puisque c'était lui. Ca lui arrivait de plus en plus souvent de faire ça, parfois sans raisons apparentes...

    - T'as grandi, non ?

    Le blaireau s'éloigna de moi et leva la tête dans ma direction avant de la secouer vigoureusement, confirmant mes soupçons. Sans se défaire de son sourire, il me tira jusqu'aux escaliers qui nous mèneraient à l'intérieur du château. Il était dommage que la Grande Salle soit située aussi près de l'entrée... on devrait rapidement se séparer pour rejoindre nos tables respectives.

    - C'est long deux mois sans t'embêter, lança Zacharias sans raisons.

    - C'est long deux mois sans être embêté par un petit blaireau.

    Il prit un air vexé, comme à chaque fois que j'avais le malheur (ou pas) de lui rappeler qu'il n'était pas des plus grands... mais je sentais que bientôt je ne pourrais plus le dire aussi souvent. J'avais comme un pressentiment, ou peut être un peu plus... je n'allais pourtant rien lui dire. Je me moque éperdument de me tromper ou non mais Monsieur serait bien trop heureux.

    - Je vais me rattraper, t'en fais pas.

    On était arrivé devant les grandes portes de la salle où allait se dérouler la répartition, le repas et tous ceux qui allaient suivre cette année. Mini-blaireau se tourna de nouveau vers moi et me reprit dans ses bras.

    - Bon courage pour ce soir... avec Malefoy et tout ça.

    Je le remerciais d'un signe de tête et lui ébouriffa les cheveux. On entra dans la salle et aussitôt on se dirigea vers nos tables respectives. Il n'y avait pas encore beaucoup d'élèves qui étaient arrivé et nous avions l'embarras du choix niveau place. Sauf que : ça importait peu puisque nos tables étaient éloignées.

    Je m'installa tout au bout de la rangée la plus proche du mur. J'avais remarqué que Malefoy préférait s'installer au milieu afin de jouer son rôle de M'as-tu-vu. Il m'exaspère même lorsqu'il n'est pas présent et je ne suis pas du tout de mauvaise foi... ou alors juste un peu. Le voilà qui arrive avec Parkinson et Bullstrode et suivit par Crabbe et Goyle.

    Zabini n'est pas avec lui. Peut-être a-t-il enfin ouvert les yeux et remarqué que Drago n'était pas des personnes les plus intéressantes mais j'avais peu d'espoir. Jusqu'à ce qu'une personne ne prenne place à côté de moi. Etonné, je tourna la tête et. Oh mais qui voilà ! Zabini... horreur ! Malheur !

    - Nott... j'viens pas de la part de Drago pour te faire une nouvelle proposition... ni pour te faire une nouvelle vacherie, me sourit-il. J'te ferais rien tant que Smith sera assez proche pour le voir. Une fois m'a suffit.

    Je décida de ne pas rebondir sur sa remarque concernant Zacharias. Il était vrai que Smith, une fois, avait prit ma défense alors que les deux imbéciles s'apprêtaient à me jeter dans le lac en plein mois de mars mais... Blaise et Drago avaient failli prendre ma place.

    Je décida de ne pas rebondir sur la remarque qui concernait Zacharias, conscient que le faire n'était peut-être pas la plus judicieuse des idées. Une fois, mini-blaireau avait prit ma défense et je pense que Blaise ne l'avait toujours pas digéré. Alors qu'il s'apprêtait, pour faire plaisir à Malefoy, à me pousser dans le lac en plein début mars, Smith était arrivé et avait presque su inverser la tendance. Presque.

    Au final je m'étais quand même retrouvé trempé de la tête au pied et avais dû écourter ma petite balade dans le parc mais l'intervention du blond avait eu un effet positif : le duo Malefoy-Zabini avait commencé à nettement moins me chercher des noises. Mais je venais à peine de comprendre qu'ils me laissaient tranquille surtout quand j'étais avec Zacharias.

    Bon au moins : j'aurais une bonne excuse pour rester avec lui.

    - Si tu as quelque chose à dire... dis-le maintenant Zabini, soupirais-je, agacé à force de le voir se tortiller à mes côtés. La répartition va bientôt commencer

    - J'en ai marre de Malefoy, me dit-il enfin.

    Stupéfait, je tourna la tête dans sa direction. Avais-je bien entendu ? D'un côté j'étais ravi de savoir que je n'étais pas le seul Serpentard à en avoir assez de monsieur-je-me-croit-mieux-que-tout-le-monde, mais d'un autre ça me paraissait être trop beau et trop facile. Comme ça, d'un coup, après deux mois à ne pas le voir : il ne le supportait plus. Il y avait comme anguille sous roche...

    Aucun de nous n'avait repris la parole et l'entrée des nouveaux première année n'arrangea pas les choses puisque Dumbledore nous réclama le silence afin que la répartition ne puisse se faire dans les meilleures conditions. Notre attention se tourna donc vers les petits nouveaux qui portaient bien leur qualificatif « petit »... Merlin ! Mais même Zacharias pourrait se sentir grand près d'eux.

    - J'te dirais quoi après, murmura Blaise près de mon oreille.

    Pour une fois, j'eus hâte que le choixpeau n'ait fini son travail. Je voulais que Dumbledore ne fasse (et surtout : termine) son discours au plus vite, que les plats se remplissent, que tout le monde commence à manger... pour pouvoir terminer la petite conversation que Zabini et moi avions commencé.

    - Donc... voilà quoi, lança Blaise alors que le directeur nous souhait bon appétit.

    Je le regarda, fronça les sourcils et ne dit rien. Soit il m'avait parlé, fait tout un discours et (pas de chance pour lui) je n'avais rien écouté... soit cette pseudo phrase de conclusion était en réalité une manière d'entamer la conversation.

    - Tu n'es quand même pas en train de me dire que tu ne veux plus continuer à faire le gentil toutou avec Malefoy... parce que si c'est ça, le fait que tu sois ici ça fait très... j'ai pas envie d'être tout seul comme l'imbécile que je suis.

    Avec surprise, je le vis baisser les yeux en direction de son assiette. Plusieurs fois, il ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Il donnait l'impression de chercher les bons mots et de ne pas les trouver. Ca faisait plutôt pitié, mine de rien... moi qui pensais que ça serait absolument génial de le voir dans cet état, je suis plutôt déçu.

    - Ca t'évitera de toujours devoir supporter Smith, tenta-t-il enfin.

    - Que je t'arrête tout de suite : en l'état actuel des choses, si je devais choisir entre rester en compagnie de Zacharias ou avec toi... le choix serait on ne peut plus simple et j'irais d'ores et déjà rejoindre mini-blaireau. Donc sois tu essaies de me convaincre avec de réels arguments, sois-tu me laisse digérer la nouvelle et peut-être accepter de te laisser une chance.

    - Mais Smith est un blaireau...

    - Et toi un idiot.


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  • Pendant quelques minutes, qui me parurent bien courtes, je n'entendis plus Blaise et pu ainsi me concentrer pleinement sur mon assiette. Enfin... non même pas ! Ce qu'il m'avait laissé comprendre un peu plus tôt me restait en tête et m'empêchait de profiter de mon repas comme il se doit.

        Honnêtement, je n'aurais jamais cru que Zabini s'éloignerait du jour au lendemain de Malefoy... surtout si c'était pour ensuite venir chercher ma compagnie. J'avais conscience que c'était plus par peur de la solitude qu'autre chose mais quand même. Il était le premier à suivre Drago lorsque celui-ci décidait qu'il était l'heure de m'humilier et de me rappeler « qui était le chef en ce dortoir ». Jamais l'autre blond n'avait dû insister pour qu'il ne l'accompagne dans un de ses missions « j'embête le monde et je le fais bien ». Ce retournement de veste était si brusque qu'il sonnait presque faux.

    - Crois-moi, Nott, sourit Blaise. Je t'assure qu'il n'y a pas d'embrouilles.
    - J'aimerais te croire, murmurais-je, sans le regarder. Mais. Je pense que même toi tu peux comprendre que j'ai du mal.

        Ces mots étaient, malheureusement pour moi, on ne peut plus vrai. J'avais envie, réellement, de le croire mais le fait de ne pas être certain que ce n'était pas encore une stupide blague de la part du tout aussi stupide Drago Malefoy m'empêchait de tout de suite le croire. Nous avons donc recommencé à manger dans un silence assez pesant, même pour moi qui y était habitué. Après tout : tous mes repas s'étaient déroulés dans ces conditions depuis ma première année jusqu'à aujourd'hui.
        
        Et j'ai beau à peine entamer la troisième : ça fait déjà un certain nombre de fois.

        C'était plus difficile pour Blaise. Lui qui avait d'habitude la langue aussi pendue (si ce n'est plus) que celle de Pansy : ça ne devait vraiment pas être facile de ne sortir aucune idiotie. Mais au moins il montrait qu'il était capable de se taire de temps en temps.

        Une fois que toutes les assiettes ne furent vidées, Dumbledore se senti comme obligé de nous rappeler pour la troisième fois de la soirée que la forêt interdite était interdite (sans blagues ! Il faut quand même être sacrément idiot pour ne pas remarquer que dans « forêt interdite » il y a interdit justement. Oh ! Par Salazar, mais quel hasard!) Il nous invita également à nous rendre devant le bureau de Rusard afin de voir la liste de tous les objets interdits dans l'enceinte de l'école (parce que non ça ne serait pas plus simple de l'envoyer en même temps que la liste des fournitures scolaires. Mais s'ils le faisaient : ça éviterait déjà l'achat de quelques items se trouvant sur le parchemin et. Bon. Je sais pas, mais ça me semble logique...)

        Il continua son speech quelques minutes, j'avais décroché lorsqu'il avait eu le malheur de prononcer les mots magiques « Les cours débuteront Lundi ». J'avais recommencé à douter et à me demander s'il fallait lui laisser le bénéfice du doute ou pas.

        Le directeur demanda ensuite aux préfets d'emmener les nouveaux en direction des quatre salles communes et lorsque tous furent partis : nous avions enfin été autorisé à quitter la Grande Salle à notre tour. Ce n'était pas trop tôt ! Merlin ! Ce que je pouvais avoir horreur de ce genre de repas qui durent des heures (et auxquels je me dois dorénavant d'assister lorsque je suis présent au manoir... c'est à dire deux mois sur douze).

        Il faut dire qu'être affublé d'un costume ridicule qui nous fait vaguement ressembler à un pingouin, qu'être impeccablement coiffé, que se tenir droit et encore j'en passe et des meilleures... merci mais non merci, très peu pour moi. Surtout en ce qui concerne les cheveux et le costume (la posture, encore, je peux gérer et supporter). La vie en « haut de l'échelle » ne me correspondait décidément pas (du moins : pas autant qu'à Malefoy) et parfois j'enviais les autres comme Zacharias. Les seuls repas auxquels il se doit d'assister sont les repas de famille.

        Blaise à mes côtés, je me dirigeai sans me presser vers les escaliers. J'avais beau être pressé de quitter la salle, ce n'était pas le cas en ce qui concernait « rejoindre mon dortoir ». Zabini fronça les sourcils et m'interrogea du regard, se demandant de toute évidence ce que j'attendais (il était pourtant évident que j'attendais, impatiemment cela va sans dire, la pluie de licorne que Merlin avait annoncé ce matin à la radio).

        Avant qu'on ne se sépare pour rejoindre nos tables respectives, Zacharias avait demandé s'il était possible qu'on s'attende dans le hall avant d'aller chacun rejoindre nos camarades de maison. Il s'était retenu de dire ce qu'il pensait et ce qui l'avait motivé à proposer ceci mais c'était évident.

    - Nott, s'impatienta le bavard. On y va ? Il va pas neiger tout de suite, on est qu'en Septembre. Alors viens... allez !
    - J'attends quelqu'un, claquais-je. Je te retiens pas, tu peux y aller si tu veux.
    - Tu sais que t'as plus de point commun avec Malefoy que tu ne peux le croire ? Bougonna-t-il en s'appuyant contre le mur et croisant les bras sur son torse. Je ne pensais pas que t'étais aussi chiant.
        
        Je le fusillais du regard et décida de ne pas lui répondre, c'était la meilleure des solutions à mon sens. Lorsqu'il comprit ma décision, Blaise se débarrassa de son air boudeur et sa mine vexée pour recommencer à sortir mille et une âneries à la seconde. Merlin tout puissant... mais qu'ai-je bien pu faire pour mériter ça ? Même mini-blaireau ne m'a jamais autant insupporté, même à l'époque où je le trouvais insupportable.

        Zacharias était venu m'embêter dès la première semaine de cours et avait aussitôt tenté de faire ami-ami avec moi... le parfait contraire de Zabini, en somme, qui de son côté avait de suite suivi Drago et baigné dans quatre vingt dix neuf pour cent de ses coups douteux. Que je râle après lui et essaie de le fuir n'avait fait que donner un peu plus envie au blaireau de venir s'installer à mes côtés et parler (seul le plus souvent)... mais même à ce moment là je n'avais pas eu autant envie de le faire taire.

        J'espérais vraiment qu'il retournerait rapidement auprès de monsieur-je-suis-mieux-que-tout-le-monde. Après tout : Blaise aurait tôt fait de comprendre qu'il était de trop à mes côtés et qu'il avait besoin de quelqu'un pour sourire de ses bêtises et suite à ses blagues (à défaut de pouvoir en rire). Je ne lui conviendrais pas, mon caractère ne lui conviendrait pas... sauf s'il s'avérait que sa bêtise était contagieuse mais bon : j'avais quelques doutes là-dessus.

    - Zabini, siffla un nouvel arrivant qui m'attrapa par le bras afin de m'éloigner du premier. Tu as beau être un poil plus grand que moi : j'en ai rien à faire. Si tu enquiquines Theodore, je te fais bouffer des araignées.
    - Mais c'est qu'il mordrait presque, en plus, le blaireau-nain, se moqua Blaise. Nott... sérieux... dis-moi que c'est une blague et qu'il n'est pas en train de te défendre. C'est d'un ridicule.

        Légèrement devant moi, Zacharias ne retint pas un soupire agacé. Sans avoir à le voir de face, je commençais à plutôt bien le connaître le mini-blaireau, je savais qu'il fusillait Zabini du regard et qu'il était déjà à deux doigts de perdre patience. Pour ce que j'en ai vu : il ne lui en faut vraiment pas beaucoup pour sortir de ses gonds... d'autant plus lorsqu'il n'appréciait pas la personne.

        Et aussi étrange que cela puisse paraître : ce n'était pas l'amour fou entre Blaise et Smith.

    - Ça s'est bien passé ? Me demanda-t-il tout en essayant de faire comme s'il n'y avait pas un second Serpentard dans son dos. Ils t'ont pas trop....
    - Oui Zach, souriais-je. T'en fais pas.
    - Là t'en demande beaucoup, grogna-t-il. Tu es à Serpentard avec une bande d'imbécile... sache que je suis obligé de m'inquiéter. T'es peut être grand et tout
    - Malefoy nous a ignoré toute la soirée... donc oui : ça a été.

        Le blond fronça les sourcils. Il ne pouvait pas faire abstraction du « nous » qui avait eu le malheur de quitter mes lèvres. A dire vrai : il était même obligé de rebondir dessus sinon ce n'était pas drôle... mais nettement plus pratique. Si Zacharias était capable de faire comme s'il ne l'avait pas entendu, je n'aurais pas à lui expliquer une situation que moi-même je ne comprenais pas.

    - C'est pas pour t'embêter que cet idiot est près de toi ? Questionna-t-il, connaissant déjà ma réponse. Mais bon sang Theo... tu.

        Sans même prendre le temps de finir sa phrase, Smith fit demi-tour afin de rejoindre John Cadwallader (qui devenait juste « John » ou « Cad » dans sa bouche puisqu'il était incapable de se souvenir de son nom de famille). L'autre Poufsouffle avait attendu Zacharias un peu plus loin.

        Au début, lorsqu'il commençait tout juste à venir m'embêter, il y avait toujours eu ce second blaireau n'était jamais loin et nous surveillait toujours du coin de l’œil. C'était un peu comme s'il avait peur pour le plus petit et qu'il s'attendait que je ne m'en prenne à lui. Toujours installé à quelques tables de nous, la baguette posée sur la table... on avait vraiment l'impression qu'il veillait au grain.

        Étrangement, c'est grâce à ça qu'ils avaient fini par se rapprocher et devenir plus ou moins ami. Smith avait commencé à accepter sa présence à ses côtés et, même si dans un premier temps il avait plus paru la tolérer qu'autre chose... ils étaient souvent fourrés l'un avec l'autre. Au moins il y avait un Poufsouffle qui avait comprit que Zacharias pouvait être sympa et qu'il valait la peine qu'on fasse abstraction de son sale caractère.

        Les jours et les semaines passaient à une vitesse folle et Blaise ne lâchait pas prise. Il semblait même plus déterminé que jamais à ne pas vouloir retourner traîner dans les pattes de Drago. Zacharias, de son côté, paraissait avoir décidé de ne plus m'approcher... 

        Malgré mes efforts (conséquent) visant à le faire déguerpir de mon espace vital : Zabini restait à mes côtés et continuait à me faire partager ses blagues qui étaient absolument tout sauf drôle. Sachant que celui-ci n'était pas capable de rester sérieux, calme et silencieux plus de dix minutes : je passais le plus clair de mon temps à la bibliothèque, intimement persuadé que me montrer ennuyeux aurait raison de lui et me délivrerait de sa présence constante.

        Peine perdu. Au contraire même ! Blaise s'était presque montré plus collant qu'avant et faisait son possible pour me montrer que « la vie pouvait être belle même si on a perdu son petit ours en peluche » (je ne fais que le citer, je tiens à le préciser). Il comprenait, j'en étais le premier étonné, malgré tout que je m'y rende et évitait de me suivre lorsque cela arrivait. Tant mieux !

        C'était là-bas que, l'an passé, j'allais le plus souvent retrouver Zacharias. Je comptais donc l'y retrouver et pouvoir lui parler, lui expliquer... me justifier même si je n'avais rien à me reprocher. Sauf que ce mini-blaireau m'évitait.

        Alors qu'habituellement il s'installait à ma table, balançant son sac sur une chaise et tirant bruyamment celle à mes côtés sans même me demander mon avis... ces dernières semaines il était allé s'installer un peu plus loin et m'avait fixé l'air de dire «Regarde. T'as vu... je suis pas là !». Le plus souvent, Cadwallader était à ses côtés et me regardait lui aussi mais d'une manière que j'interpréterais plus par un « Désolé. Laisse lui un peu de temps pour s'y faire ».

        Mais peut-être avais-je juste envie que ce soit ça...

        Je devrais néanmoins admettre qu'au fil des jours, je commençais à m'habituer à sa présence, à ses débilités continuelles. Un peu comme avec Zacharias, en un peu moins fort.

        Lors d'un cours de Défense Contre les Forces du Mal, le professeur Lupin avait profité de la présence d'un épouvantard entre les murs du château pour nous mettre face à une de ces bestioles. A ce moment là, je commençais vraiment à regretter d'avoir Blaise à mes côtés.

        En plus d'avoir eu droit à toute sa panoplie de jeux de mots pourris (je suis certain que beaucoup n'auraient même pas osés les formuler à voix haute), j'eus également le plaisir (plaisir qui fût partagé avec l'ensemble des personnes de la pièce) de voir ce qu'était sa « plus grande peur ».

        Honnêtement : je ne m'attendais vraiment pas à voir apparaître un second Zabini vêtu d'une longue robe à froufrou rose bonbon, les cheveux de la même couleur que la tenue et pleins de bigoudis et le visage barbouillé de maquillage. Celui qui oserait dire qu'il s'était attendu à ça ne pouvait que mentir !
        
        D'ailleurs, si ceci était la plus grande peur de cette andouille : il ne pouvait qu'avoir grandit dans une caverne. Remarquez... voilà qui expliquerait bien des choses le concernant.

        Malefoy avait, certes, cessé de vouloir faire de moi un de ses fidèles sujets mais à la place... j'avais récolté Blaise. Bon. Tant pis. Il me faudrait faire avec... mais ce que c'était difficile de s'en convaincre lorsque cet énergumène devenait notre voisin lors des cours de potions. Déjà qu'être installé à la table juste derrière de Drago était loin d'être un plaisir mais alors là !

        Il ne m'avait pas vraiment laissé le choix. Lors du premier cours, voyant la place vacante, il s'était installé à mes côtés sans que je n'ai le temps de protester et avait osé dire qu'il comptait « m'aider » et  « s'assurer que je ne fasse pas n'importe quoi ». Je vous laisse imaginer le désastre.

        Habitué à ne pas toucher à grand chose, Blaise m'avait regardé les yeux ronds et la bouche légèrement entrouverte lorsqu'il s'était retrouvé avec un couteau dans une main et des racines de mandragores séchées dans l'autre. Ne souhaitant pas prendre de tels risques aussi rapidement, j'avais repris les rênes et lui avait alors demandé de casser les œufs de Doxys dans le chaudron. Œufs qui, cela va de soi, avaient finis à terre.

    - Nott ? Lança-t-il soudain, tout en me regardant tout faire. Smith... il t'appelle Teddy parfois ?

        Je m'étais attendu à une « blague » parlant de blondes (transformées en blond pour l'occasion) et certainement pas à cette question. Depuis le début le sujet Zacharias était comme tabou entre nous sans que je n'ai eu besoin de le lui demander.

    - Pourquoi ? Demandais-je, méfiant.
    - Bah ! Teddy fois plus grand que lui !

        Je continuais la potion sans lui répondre et sans tenir compte de sa ferme, de son mur et de son coq qui pond un œuf. S'il y mettait un peu plus du sien, je suis convaincu qu'il pourrait réussir en potion, c'est tout à fait ce qu'il aimerait : casser des trucs, agiter dans un sens puis dans l'autre, moudre des ingrédients : il pourrait adorer !

        Le cours se termina sans encombres et nous sortons rapidement de la salle. Cette année, ceux-ci me paraissaient presque interminables mais je n'irais pas mettre ça uniquement sur le compte de la présence de Blaise. L'an passé, après les deux heures avec Rogue, j'allais souvent rejoindre Smith à la bibliothèque pour travailler ou simplement parler... ce n'était aujourd'hui plus d'actualité, malheureusement.

        Ensemble, nous entrons dans la Grande Salle et nous asseyons en bout de table. Cela faisait plus d'un trimestre que nous étions rentré et Malefoy s'était plutôt tenu à l'écart, le voir s'approcher de nous et s'installer près de Blaise fût donc une surprise (désagréable, la surprise, d'ailleurs)

    - Nott, Zabini ! S'enquit-il faussement. Ca faisait... longtemps.

        D'un même homme, Blaise et moi soupirons ; voilà au moins un point sur lequel nous étions parfaitement d'accord.  L'imbécile à poils blonds fit comme s'il n'avait pas remarqué que sa présence était gênante et prit ses aises. Il tira l'assiette de son voisin afin de la mettre au milieu et se servir dedans... allant même jusqu'à faire signe à ses « amis » de s'approcher.

        Non mais il nous fait quoi là, au juste ?

    - T'as pas l'impression de déranger, par hasard, Malefoy ?

        Il regarda autour de lui, comme si c'était une autre personne du même nom que le sien qui était concerné par cette remarque. Un sourire narquois apparut sur ses lèvres, son arrogance revint au galop et le Drago qu'on ne pouvait que détester refaisait surface (enfin... y en avait-il un qu'on puisse ne pas détester ? Là était la vraie question). Inutilement, il passa sa main dans ses cheveux qui n'étaient pour une fois pas recouvert de son impressionnante couche de gel et répondit enfin.

    - Pas le moins du monde.

        C'est dans ces moments là que l'on regrette d'être à Serpentard... ainsi que d'avoir prit Soins aux créatures magiques comme option puisque l'on doit faire semblant de détester en tout point la matière et pourquoi ? Uniquement parce qu'un abruti à moitié sourd n'est pas capable d'écouter les consignes données et allait insulter un hippogriffe.

        Bon... on regrette d'être dans la maison de Salazar Serpentard lorsqu'on est près de Malefoy, d'une manière générale.

    - Theodore... j'ai cru remarquer que Blaise te collait légèrement ces dernières semaines ; joins toi à nous et tu en seras débarrassé.
    - Vois-tu la table là-bas, Malefoy ?

        Je lui montrais alors la table des Gryffondors où était encore attablé le groupe Potter/Weasley/Granger ; le premier et la troisième parlaient de je-ne-sais-quoi-et-ça-ne-me-concerne-pas quand le second se goinfrait... comme d'habitude en somme. Je me demandais vraiment comment son estomac faisait pour supporter autant de nourriture et par quel miracle, surtout, le dernier fils rouquin n'avait pas encore explosé.

    - Figure toi que je préférerais encore être avec eux... qu'avec toi.

        Il sembla réellement stupéfait et me demanda, du bout des lèvres, si je mesurais bien la gravité de mes paroles. Qu'y avait-il de si grave dedans ? Je n'en savais rien puisque je disais simplement le fond de ma pensée ce dont on ne peut me blâmer. A côté, Blaise applaudit (il ne sait décidément pas rester sérieux). Je levais les yeux au ciel et soupira... avant de voir Malefoy s'éloigner : à notre plus grand bonheur.

    - Je pensais que tu préférerais rester avec Smith.
    - Zacharias c'est une autre histoire, Blaise.

        Mon voisin me regarda et m'adressa un léger sourire, un peu moqueur. Il se resservit sans remettre la question du Poufsouffle sur le tapis même s'il en mourrait d'envie.

    - Tu tiens à lui, n'est-ce pas ? Ne résista-t-il pas à me demander.
    - Oui...
    - Tu devrais lui dire. Je suis sur qu'il n'attend que ça... après tout : c'est un blaireau.


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  • Theodore était appuyé sur le dossier de la chaise où on l'avait attaché quelques heures plus tôt. De toutes façons : il n'avait pas pu bouger depuis. Enfermé dans cette minuscule pièce, un peu trop sombre à son goût, le brun ne pouvait qu'espérer que tout ceci ne s'arrête.

    Merlin ! Qu'il détestait ne pas être en compagnie de Zacharias... ou même de John, de Drago, de Justin, peu lui importait "qui" au final. Il se détestait de dépendre à ce point de la présence d'un autre sorcier, de ne pas être capable de rester seul quelques heures. Il se haïssait pour une dizaine de raisons.

    Parce qu'il n'était pas capable de rester seul quelques heures. Parce qu'il ne pouvait pas quitter le manoir seul. Parce que la peur lui tordait les boyaux au moindre petit bruit suspect. Et... bon sang ! Il y en avait par milliers des petits bruits suspects dans cet endroit.

    - Tu vas parler, saleté, grogna le capitaine, à bout.
    - La dernière fois que j'ai parlé je me suis prit votre poing dans la tronche, marmonna le plus jeune. J'suis innocent hein, pas maso.

    Grand mal lui prit de dire ceci. L'auror, un homme qui devait faire quelques centimètres de moins que Theodore (lorsque celui-ci était détaché et debout), avait également quelques kilos de graisse et de muscles en plus. Le sorcier s'approcha du serpent et, sans hésiter ne serait-ce qu'un instant : provoqua une nouvelle rencontre entre sa grosse patte et la joue du prisonnier... dont la tête fit aussitôt un quart de tour.

    - Tu disais ? S'amusa-t-il en le voyant.

    L'ancien Serpentard ne répondit rien. Tête basse, il fixait attentivement la table. Ses mains, attachées fermement depuis des heures, commençaient à réellement le faire souffrir et pouvoir se concentrer sur autre chose que sa douleur était un réel soulagement.

    Comment le meuble devant lequel il avait été installé pouvait-il contenir autant de gravures en son bois ? Où ses prédécesseurs avaient-ils pu trouver les outils nécessaires pour l'abimer à ce point en y inscrivant leurs insultes et leurs obscénités ?

    - T'es un sacré comédien en plus d'être un sorcier doué, mon p'tit gars, fit remarquer le capitaine, semblant pour une fois sincère. C'est dommage que tu ne sois pas foutu de faire les bons choix.
    - Tout est relatif, souffla Theodore. Entre nous... j'suis pas certain que me frapper soit ce qu'on puisse qualifier de "bon choix" et pourtant j'vous fait aucunes remarques à ce propos.

    L'auror siffla de mécontentement suite à cette énimème remarque de la part du prisonnier. Il fit mine d'approcher de la chaise et jubila en constatant que malgré son air sur de lui : le jeune homme chercha aussitôt à se protéger le visage.

    - Aussi lâche que tes congénéres.
    - Facile à dire quand on s'en prend à plus faible que soit, grinça le serpent en relevant les yeux. Surtout quand, en plus, cette personne se trouve être pieds et poings liés.

    Cette fois-ci, l'auror plaça son pied derrière une patte de la chaise afin de la faire basculer en arrière. Les mains du plus jeune sorcier se crispèrent, ses yeux se fermèrent et il fût parfaitement incapable de retenir un cri de douleur lorsque sa tête alla durement percuter le sol. Son futur bourreau prit plaisir à le laisser dans cette position quelques minutes afin de bien le laisser profiter de l'inconfort.

    - N'est-ce pas pourtant ce que toi tu as fait, en un autre temps, reprit l'homme en position de force, comme si jamais leur conversation n'avait été interrompue.
    - J'ai passé ma septième année à Poudlard, gémit Theodore, n'en pouvant plus face à tant de mauvaise foi. Vous le savez. C'est même dans mon dossier. Comment aurais-je pu torturer d'autres personnes !
    - Rien à foutre de ton putain de dossier, claqua le premier en jetant le dit objet par terre. Je sais ce que tu as fait et ce n'est pas du parchemin qui me fera penser le contraire ! T'es comme ton père !

    Le sang du serpent se figea et, instantanément, le brun perdit de ses rares couleurs avant de tourner son regard vers l'autre homme. S'il avait pu le tuer d'un simple coup d'oeil : nul soucis à se faire... le ministère était bon pour se trouver un nouveau capitaine.

    - Mon père était un connard de la pire espèce, ça ne fait pas de moi un connard, sachez le, siffla Nott, méprisant.  On est pas forcément comme nos parents. Votre père était probablement un homme bon... et pourtant : vous voilà.

    Sitôt eut-il achevé sa phrase que le prisonnier se mordit mentalement les doigts pour avoir osé prononcer ces mots et ne pas avoir su garder sa langue de sa poche. Il était évident qu'on lui ferait chérement payer cet affront.

    L'auror ramassa le dossier du plus jeune et le remit rapidement en ordre avant de tourner les pages avec violence. On revenait en arrière. On cherchait quelque chose et ça ne rassurait pas Theodore. Vraiment pas. Surtout en voyant ce sourire sur les lèvres de l'homme en possession du pouvoir.

    - Tu es également accusé d'avoir tué ton ex petite-amie et t'être volontairement blessé afin d'éloigner les soupçons, s'amusa à dire le chasseur de mage noir. Je ne critique pas le travail de mes collègues, vu ton talent pour la comédie, mais...
    - Je vous arrête tout de suite : ils ont vérifié la baguette d'Hermione et c'était bien celle qui avait été utilisée pour mettre le feu à mon manoir.
    - Tu pouvais très bien y avoir accès.
    - Elle a été retrouvé sur son corps.
    - Tu pouvais l'y avoir déposée.

    Le plus jeune soupira. C'était une des nombreuses périodes de sa vie qu'il aurait aimé oublié... il devait y avoir des détails dont il ne se souvenait pas mais il doutait être en mesure d'oublier qu'il avait été soupçonné dans l'enquête qui avait suivi l'incendie et le décès d'Hermione.

    Et Zacharias n'aurait tout de même pas osé lui cacher ça ? C'était bien trop grave et important et... ce le blaireau aurait parfaitement osé le faire, si.


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  • Lilune : Merci ; j'espère que ça continuera de te plaire :)


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