• Drago était assit en face d'Harry Potter lui-même. Il n'aurait jamais cru qu'un jour il irait donner rendez-vous au Gryffondor afin de lui demander d'utiliser son nom pour faire sortir Theodore Nott d'Azkaban. Ah ça non : il n'aurait jamais cru ça possible.
     
    Il avait accepté de poser sa baguette en évidence sur la table afin de rassurer le survivant sur ses intentions. L'homme à lunettes étaiit méfiant depuis quelques années mais d'autant plus lorsque Malefoy venait lui proposer d'aller boire un verre quelques heures à peine après que les journaux aient annoncés la réouverture du dossier Nott.
     
    Merlin ! Mais est-ce qu'un jour ce cauchemar daignerait s'arrêter ? Nott et Smith avaient le droit de mener une vie normale eux aussi. Lui, plus que quiconque, savait ce qu'ils devaient ressentir... même si la situation n'était pas rigoureusement identique.
     
    - Je ne te demanderais ni la lune, ni Jupiter et encore moins Neptune, commença le blond. Je veux juste que tu ailles ouvrir les yeux à ces idiots du ministère.
    - Je ne peux pas faire ça, souffla l'autre homme. Malefoy : je ne peux pas.
    - Je ne te demande pas de pouvoir le faire mais de le faire, claqua le premier, sur de lui. On ne dirait pas mais... Theodore est fragile.
     
    Il fit une petite pause dans sa phrase afin d'appeler, d'un signe de main pressé, une serveuse. Deux whiskys furent commandés à la surprise de l'homme aux yeux verts. L'ancien serpent regarda la réaction du survivant lorsque ce dernier comprit que les deux boissons seraient pour le même individu.
     
    - Il sera continuellement entouré de mangemorts. Ils sont presque tous comme Lestrange ou Carrow : ils veulent sa mort. Ils vont le tuer, Potter ! Tu veux être responsable de sa mort !
    - Malefoy... soupira Harry.
    - S'il avait accepté de collaborer avec Voldemort comme on l'accuse de l'avoir fait... tu aurais eu plus de mal à le battre, s'énerva le blond. Même si Ted ne peut pas contrôler son don : ça ne change rien au fait qu'il l'ait.
    - Je doute que ça fonctionne cette fois... 
     
    L'ex-serpent se leva d'un bond, comme s'il avait été fixé sur un ressort qui ne demandait qu'une chose : l'ejecter. 
     
    - De nombreux critères ont changé, s'empressa d'ajouter Potter.
    - Nouveaux décès à lui mettre sur le dos. Nouveau gourvernement. Nouveau ministre. Nouvelle politique du pays. Nouvelle approche de la Grande Guerre, énuméra Malefoy. Je sais, Potter. Mais tu es toi et même si ça me tue de le dire : le fait que tu sois toi change tout.
    - Malefoy...
    - Mon mariage bat de l'aile, Potter, parce que je passe mon temps à m'inquiéter pour Theodore. Parce qu'il est fragile ! IL EST FRAGILE !
     
    Face au manque de réponse du survivant, le blond se releva une nouvelle fois mais plus calmement. De sa poche, il sortit quelques pièces afin de payer ses consommations et reprit sa baguette qu'il fit glisser dans sa manche droite. Avant de vraiment s'éloigner de la table à laquelle il se trouvait : il fit sortir son arme qu'il agita sous le nez de son interlocuteur.
     
    - Crois-moi Potter... troisième oeil ou pas : je sais que tu le feras. Et je sais que ça fonctionnera. Tu restes Saint Potter après tout et il faut bien que tu serves à autre chose qu'à faire la potiche pour tes douze biographies, à signer des autographes et vendre des figurines ridicules à ton image.
    - Malefoy attend.
    - Des pulls ! On vend des pulls avec ta sale tronche dessus... et ça se vend ! Alors ne viens surtout pas me dire que ta voix n'a plus d'importance. Tant qu'on vendra des pulls avec ta tête : tu auras de l'importance.
    - Reviens t'asseoir Malefoy, ordonna Harry. 
    - T'as pas un rendez-vous pour qu'on colle ton image sur des chaussettes ? Pour qu'on donne ton nom à un balai ? Pour qu'on fasse un chaudron qui n'aurait pas la forme d'un chaudron mais d'une cicatrice ridicule en forme d'éclair ? T'as forcément plus important à faire maintenant que sauver la vie d'un innocent !
     
    Vert contre gris. De nombreuses conversations alentours s'étaient stoppées afin de suivre attentivement la dispute à laquelle ils assistaient.
     
    - C'est le plus innocent d'entre nous... c'est pas juste que ce soit lui qui finisse à Azkaban.
    - Malefoy...
    - Je sais je suis pathétique, grinça le blond. Mais s'il faut être pathétique pour que Theo puisse être sauvé... je serais pathétique.
     
    oOo
     
    - Les visites lui sont refusées, annonça John, mal à l'aise au possible, à un Zacharias hors de contrôle. Il est accusé de magie noire, d'avoir faussé ses souvenirs, d'avoir utilisé l'imperium sur plusieurs personnes dont Potter, Granger, Londubat et... et toi.
     
    Le blond, de rage, jeta son verre au sol et ne fit rien pour ramasser les morceaux, laissant Dips s'occuper de tout. Cadwallader ne commenta pas cette réaction... qu'il jugeait plutôt calme connaissant le caractère de Smith.
     
    - Et tu as pu savoir qui a... aidé à relancer l'enquête ?
    - Zacharias, souffla le futur auror. Je t'en pris ne... reste calme.
    - Abbot, comprit aussitôt l'autre. C'est cette espèce de guenon en talon qui a encore dû venir foutre sa merde pour sauver le malheureux Zacharias. Je vais la tuer ! Je t'assure que je vais la tuer, John !

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  • Le capitaine Goldstein attrapa le jeune sorcier qu'une de ses collègue venait de lui montrer d'un signe de tête qu'il trouvait trop peu discret. Il avait essayé de s'en sortir seul, sans l'aide de personne mais arrive forcément un moment où il faut accepter l'idée de ne pouvoir le faire seul.
     
    John Cadwallader avait été, aussi étonnant que cela puisse paraître, la personne que Theodore Nott avait désigné. Ce serait lui et personne d'autre à qui les affaires du prisonnier seraient restituées et il comptait bien les lui donner au plus vite histoire de pouvoir penser à autre chose qu'à ce mangemort.
     
    Les propos de ce dernier ne l'avaient, malgré tous ses efforts, pas laissés de marbre et l'auror s'en voulait pour ça. Ses collègues l'avaient pourtant mis en garde à ce sujet : Theodore Nott n'était pas effrayant sur le plan physique mais savait manier les mots aussi surement que sa baguette. D'une habile galipette agrémentée de deux ou trois belles phrases et il était capable de se tirer d'une situation délicate.
     
    Ne venait-il pas, après tout, d'en avoir la preuve en directe ? En quelques minutes seulement, le serpent était presque parvenu à radicalement inverser sa situation. Lui ne s'était douté de rien, n'avait rien vu venir. Il s'était laissé prendre au piège comme un bleu.
     
    Theodore n'avait pas le physique auquel on pouvait s'attendre en entendant "mangemort". Qui, en le voyant entrer dans une pièce, pourrait se dire "Un mangemort !" et ce... alors même qu'on venait de lui dire que c'était bel et bien ce qu'il était. Au contraire. En le voyant on avait envie de le protéger, de s'assurer que tout irait bien pour lui et que personne n'oserait le faire souffrir.
     
    Goldstein ne savait plus qui croire ni que penser.
     
    - Cadmallader ? demanda-t-il pour la forme. C'est bien toi ?
     
    Le futur auror, habitué à ce que l'on écorche son nom, se retourna aussitôt et ne fit rien pour le corriger. A quoi bon perdre son temps ? Il fut étonné lorsqu'il reconnu le capitaine et se demanda si Vane lui avait déjà parlé ou non. 
     
    Si ce n'était pas le cas : pourquoi cet homme voudrait-il lui parler ?
     
    - Capitaine ? S'étonna l'ancien Poufsouffle.
    - Suis-moi, ordonna le premier. J'ai quelques bricoles pour toi, Cadmallader.
     
    Le blaireau le laissa, une seconde fois, écorcher son nom. Rares étaient ceux qui parvenaient à le retenir et dire correctement Cadwallader... et plus rares encore ceux qui le retenaient du premier coup.
     
    Il se remémorait parfaitement une Minerva Mcgonagall qui avait prit la peine de se taire quelques secondes avant de l'appeler le jour de la répartition. Cela avait payé puisqu'elle avait su dire "John Cadwallader" mais ce fût la seule fois avant bien des semaines. Si ses souvenirs étaient justes, d'ailleurs, seules deux personnes ne lui avaient jamais sorti autre chose que John Cadwallader.
     
    Theodore qui reprenait encore et toujours Zacharias qui même après dix ans n'en était toujours pas capable ; et Severus Rogue. "Comme par hasard" avait-il envie de dire.
     
    - T'en fais pas, voulu le rassura Goldstein. Tu n'as rien fait de grave.
    - Je sais, murmura l'ami du mangemort qui venait d'être arrêté. Je sais que je n'ai rien fait. C'est Vane ? Il vous a dit que je... souhaitais vous parler du... dossier Nott ?
    - Non, répondit le premier, intrigué. Non, il ne m'a rien dit. On va aller dans mon bureau pour en discuter puis ce que j'ai pour toi s'y trouve.
     
    Le blaireau se contenta de hocher la tête et suivit son supérieur. Il ne savait que penser. Même s'il savait qu'il n'avait rien fait de répréhensible, que cet homme souhaite lui parler alors qu'il n'y avait pas de raisons évidentes ne l'aidait absolument pas à rester serein. Il passait d'un pied sur l'autre, offrait quelques sourires crispés Goldstein qui venait de l'inviter à s'asseoir et regardait un peu partout autour de lui.
     
    - Le dossier Nott, demanda simplement le capitaine, intrigué. Tu n'es pas encore auror et... Vane t'a mis sur le dossier Nott ? 
    - Oui... Enfin non... Enfin oui mais en fait non. Il. 
    - Ca t'arrive souvent de bafouiller comme ça ? Tu sais : ce n'est pas pratique lors des interrogatoires hein.
    - Il m'a proposé de me mettre sur cette affaire mais j'ai refusé, répondit à toute allure John, faisant son possible pour ne pas bégayer. J'ai refusé.
    - Pourquoi ? S'étonna le premier. C'est une véritablement prise de tête je te l'accorde mais refuser un dossier qui pourrait lancer ta carrière c'est incompréhensible, gamin.
    - Il ne peut pas lancer ma carrière, assura le plus jeune en regardant enfin l'autre droit dans les yeux. Theodore est. Je suis trop impliqué émotionnellement dans cette affaire puis, comme vous l'avez dit, je ne suis même pas encore auror et si je souhaites en devenir un, et un bon si possible, il faut que je sache où se trouvent mes limites et elles sont là.
    - Cadmallader, soupira Goldstein. Pour être ami avec Nott : faut-il forcément être prise de tête comme toi ?
     
    Les yeux ronds, le Poufsouffle regarda son supérieur.
     
    - Je. Comment vous savez que nous sommes amis ?
    - Il m'a demandé de te restituer ses affaires, s'expliqua le capitaine en sortant un sac de sous son bureau et sans chercher à aller plus loin pour l'instant. Une chaîne, une gourmette, une montre, un carnet et... 
    - Ses vêtements, termina le second. Mais pourquoi à moi ?
    - J'espérais que tu puisses me le dire. Pourquoi toi et pas son petit-ami ?

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  • On posa sa gamelle de nourriture juste assez près pour que ses chaînes ne lui en bloquent pas totalement l'accès : mais la limite était presque franchie. Theodore ne pu retenir une grimace en voyant la maigre portion qu'était celle des prisonniers.
     
    - Il fût un temps où je devais t'obliger à manger, fit remarquer Marcus. Ca fait plaisir de voir que j'ai pas à le faire cette fois.
    - Même Zacharias cuisine mieux que ça, marmonna Nott. Et il arrive à louper une salade.
    - Smith cuisine ?
    - Non, sourit le plus jeune.
     
    Bien que le goût soit des plus infects : Theodore prit son temps. Il tenta de savourer chaque bouchée, étant bien trop conscient que les rations ne seraient pas toujours les mêmes et que, parfois, il aurait probablement bien moins. Puis il n'avait rien de mieux à faire pour s'occuper !
     
    Seul dans cette cellule étroite. Attaché, et donc partiellement privé de ses mouvements. Il haïssait cette nouvelle mesure prise au cas où d'autres prisonniers se trouvaient être des animagus non déclarés. D'autant plus que ce n'était mis en place que pour les mangemorts.
     
    Il y avait bien Marcus pour lui tenir compagnie mais... Flint était Flint. Son aîné ne pouvait pas l'empêcher d'entendre les cris, de compter les secondes (rarement les minutesà qui s'écoulaient avant qu'un autre prisonniers se mette à hurler à son tour. L'empêcher d'avoir peur pour sa vie, peur pour sa santé mentale.... peur de son propre esprit ! Non, l'ancien joueur de Quidditch ne pouvait pas l'en empêcher.
     
    Tout ce que voulait Theodore : c'était sortir d'ici. Mais pour aller où ? Peu importait pour l'heure... même si aller retrouver Zacharias restait la meilleure des solutions. Le blond lui manquait déjà. Sa présence lui manquait déjà. C'était encore plus douloureux que la fois où il avait mit les voiles après avoir vu les faux souvenirs d'Abbot.
     
    - C'est bon hein, se moqua l'un des gardiens en charge de leur secteur.
     
    Sans se défaire du sourire railleur qu'il avait : l'homme ouvrit la cellule du jeune mangemort et lui arracha son écuelle des mains. Celle-ci était pourtant encore à moitié pleine et Theodore comptait bien encore en manger un peu. En voyant la mine outrée du prisonnier : l'individu éclata de rire et lui donna un coup de pied bien senti dans les côtes avant de faire demi-tour en emportant les restes.
     
    - Tu apprendras qu'à Azkaban : on ne gaspille pas la nourriture, lança-t-il en prenant l'assiette de Marcus qui était, quand à elle, vide. C'est sacré.
    - J'allais encore manger, répondit Nott, plus agressivement que prévu.
    - Sur un autre ton, ordure.
     
    Flint regardait le plus jeune l'air désolé. 
     
    - Je ne te savais pas comme ça, Theodore, s'amusa le second. La grande gueule, dans le passé, c'était pas vraiment toi.
    - Ce n'est toujours pas moi. 
     
    Appuyé contre les barreaux qui séparaient sa cellule de celle du jeune voyant, Marcus ne le quittait pas des yeux. Il commençait à s'inquiéter. Sans savoir pourquoi, il avait l'impression que quelque chose n'allait pas tarder à arriver.
     
    Pour une fois il eut raison.
     
    - Theodore ! S'écria-t-il. Nott ! Reste éveillé ! GARDIEN !
     
    "- Je ne te demanderais ni la lune, ni Jupiter et encore moins Neptune, commença Drago installé à une table d'un petit café. Je veux juste que tu ailles ouvrir les yeux à ces idiots du ministère.
    - Je ne peux pas faire ça, souffla un homme portant des lunettes rondes. Malefoy : je ne peux pas.
    - Je ne te demande pas de pouvoir le faire mais de le faire, claqua le blond, sur de lui. On ne dirait pas mais... Theodore est fragile. Il sera continuellement entouré de mangemorts. Ils sont presque tous comme Lestrange ou Carrow : ils veulent sa mort. Ils vont le tuer, Potter ! Tu veux être responsable de sa mort !
    - Malefoy...
    - S'il avait accepté de collaborer avec Voldemort comme on l'accuse de l'avoir fait... tu aurais eu plus de mal à le battre ! Même si Ted ne peut pas contrôler son don : ça ne change rien au fait qu'il l'ait. 
    - Je doute que ça fonctionne cette fois... de nombreux critères ont changé.
    - Nouveaux décès à lui mettre sur le dos. Nouveau gouvernement. Nouveau ministre. Nouvelle politique du pays. Nouvelle approche de la Grande Guerre. Je sais, Potter. Mais tu es toi et même si ça me tue de le dire : le fait que tu sois toi change tout.
    - Malefoy...
    - Mon mariage bat de l'aile, Potter, parce que je passe mon temps à m'inquiéter pour Theodore. Parce qu'il est fragile ! IL EST FRAGILE !"
     
    Secoué et giflé par deux gardiens, le jeune prisonnier commença enfin à ouvrir les yeux. Perdu, il regarda tout autour de lui. Il essayait de voir où il se trouvait, avec qui il était et comprendre ce qui s'était passé.... même s'il connaissait la réponse pour le troisième point.
     
    Lorsqu'il vit le regard inquiet de Marcus, il s'arrêta sur lui. Un visage connu, un visage allié... c'était toujours mieux que deux inconnus qui prennent leur pied en frappant un prisonnier.
     
    - Qu'est-ce qui s'est passé, Nott, s'agaça l'un d'eux.
     
    Il n'ouvrit pas la bouche, restant concentré sur Flint. Uniquement Flint.
     
    - A Poudlard tu perdais pas connaissance, fit-il remarqué lorsque les deux hommes se furent enfin éloignés. Et... désolé de les avoir appelé. Je. La prochaine fois je ne le ferais plus. Mais j'ai... eu peur.

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  • John faisait son possible pour savoir ce qui avait pu, en réalité, pousser le bureau à rouvrir le dossier de Theodore. Quoi, qui, pourquoi et jusqu'où iraient-ils ? Il ne comprenait pas cette décision. Les aurors autour de lui avaient beau lui avoir répété encore et encore qu'on ne lui demandait pas de comprendre une décision mais de l'appliquer : lui ne pouvait se faire à l'idée d'obéir sans réfléchir.
     
    Lorsque Zacharias était apparu chez lui en panique totale et lui demandant pourquoi il n'avait pas jugé nécessaire de le prévenir de cette décision préventive prise par le magemagot : Cadwallader n'avait su que dire. Pas une seule fois il n'avait eu le moindre doute, personne n'avait parlé de cette mesure autour de lui lorsqu'il était présent... pourtant il ne doutait pas qu'elle avait dû faire jaser. 
     
    Maintenant qu'il était au courant et ce, même s'il était toujours considéré comme trop jeune et trop inexpérimenté pour travailler sur une affaire impliquant un ou plusieurs mangemort : il remarquait qu'on en parlait. Entre ceux qui étaient pour son arrestation et ceux qui considéraient que ce n'était ni plus ni moins que de l'acharnement... le bureau des aurors était divisé : une fois de plus.
     
    - John, tu as fini le dossier Fletcher ?
    - Sur mon bureau, répondit le plus jeune sans lever les yeux.
    - Qu'est-ce que tu fais ? Interrogea son supérieur. John ? Qu'es-tu en train de lire ?
    - Ce que j'arrive à trouver sur le dossier Nott. C'est à dire : pas grand chose.
     
    L'homme ne s'était pas attendu à cette réponse honnête. Il aurait pensé que le jeune sorcier lui aurait inventé un quelconque mensonge afin de ne pas lui avouer qu'il mettait son nez là où il n'avait pas à le mettre. Il ne fit pourtant aucune remarque.
     
    Au contraire ! D'un petit signe de tête, il invita John à le suivre jusque dans son bureau. La porte fût verrouillée et, même si les stores restèrent ouverts : nuls ne viendraient les déranger.
     
    - Les deux boîtes derrière toi sont le dossier Nott, annonça-t-il. Je peux te mettre sur cette affaire si tu le souhaites mais si tu travailles avec moi dessus : il faut que tu saches que tu devras rester impartial... et ne pas le considérer d'emblée comme étant coupable.
    - Je ne peux pas, avoua le second, mal à l'aise.
     
    Etonné, l'auror haussa les sourcils avant d'acquiescer. Il comprenait que l'étudiant ne veuille se retrouver mêler à cette histoire. Peut-être se connaissaient-ils de Poudlard, peut-être se détestaient-ils, peut-être pensait-il le serpent responsable de la mort de ses amis.
     
    Ce qu'il pouvait se méprendre.
     
    - Bien. Remet tout en place quand tu auras terminé.
    - Monsieur, appella John tandis que l'autre s'en allait. Je ne peux pas parce que je le sais innocent. Pas parce que je pense qu'il est un monstre. Je pense que l'envoyer à Azkaban c'est le condamner à mort sans clairement le dire.
     
    Son aîné se contenta, de nouveau, d'un hochement de tête avant de s'en aller. Cadwallader venait de l'étonner. Il l'étonnait souvent mais plus encore à cet instant. Il ne cachait rien. Tant pis s'il ne pensait pas comme la majorité. C'était rare ! C'était remarquable !
     
    John avait promit à son ami de faire de son mieux pour trouver le pourquoi de cette réouverture. Pour Zacharias. Pour Theodore. Pour lui aussi. Lui non plus ne voulait pas ignorer les causes... au vu et au su des conséquences.
     
    Lorsque le serpent avait été libéré la première fois, suite à l'intervention de Potter, il n'avait pas été présent. Il n'avait plus parlé à Zacharias depuis le décès de Brian et celui-ci n'avait rien fait pour y remédier. Il avait été absent pendant des années, le laissant seul, ne l'aidant pas à surmonter l'absence du brun. Peut-être était-ce pour le mieux, finalement. Se connaissant : il aurait fait son possible pour décourager le blond et lui faire entendre raison.
     
    Il n'était pas encore ami avec Nott. Il n'était pas encore impliqué. Maintenant il l'était. Maintenant il l'était et il regrettait de n'avoir jamais accompagné Smith quand il embêtait l'autre, de ne pas avoir essayé de lui parler dans la salle du demande.
     
    Nott était juste ce serpent qui fascinait Zacharias depuis des années. Rien de plus. 
     
    - C'est pas vrai, murmura-t-il.
     
    D'un bond : il se redressa. Mettant sa lecture sur pause et abandonnant le dossier sur l'espace de travail de son supérieur : John quitta la pièce. Il n'oublia pas de fermer la porte derrière lui avant de partir à la recherche du propriétaire du bureau.
     
    - Monsieur Vane ? Est-ce que vous sauriez où je pourrais trouver le capitaine Goldstein ?
    - Il est en mission sur le terrain. Pourquoi tu dois le voir ? 
    - C'est au sujet du... du dossier Nott. Il y a quelque chose qu'il doit savoir. Au sujet de... de son informatrice.
    - Tu veux m'en parler ?
     
    L'ancien blaireau se dandinait d'un pied sur l'autre. Il grimaçait. Il hésitait. Il voulait, sincérement, aider Theodore et Zacharias qui méritaient amplement d'avoir cette chance mais... sa place n'était pas pour autant sur ce dossier. Il n'était, justement, pas Smith. Il ne défendrait pas la cause du brun aussi bien qu'il le faudrait.
     
    - Elle s'en est déjà prit à lui et à son petit-ami, murmura Cadwallader. Elle... elle s'en est déjà prise à lui.

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  • Les yeux ronds, l'ancien capitaine de l'équipe de Quidditch de la maison Serpentard ricana simplement... avant de bruyamment éclater de rire. Le plus jeune voyait bien que Marcus n'était plus totalement celui qu'il avait côtoyé quelques années plus tôt mais il n'en demeurait pas moins incroyablement bien conservé.
     
    Certes son regard se faisait plus fuyant. Son sourire était le sourire de n'importe qui sauf de quelqu'un étant sain d'esprit... mais Flint ne l'avait jamais vraiment aimé.
     
    Malgré ça : Theodore était soulagé de l'avoir en guise de voisin de cellule.
     
    - J'ai eu peur d'avoir de nouveau un taré, avoua le plus âgé. Celui que j'avais avait toi était vraiment flippant. D'y penser j'en ai encore les genoux qui jouent des castagnettes et les poils qui se hérissent. REGARDE !
     
    Après avoir relevé bien haut la manche de son uniforme qui lui allait parfaitement : Marcus essaya de montrer son bras à son voisin. Il l'approchait le plus possible sans que bouger les chaînes ne devienne nécessaire.
     
    - Enfin c'est peut-être le froid, j'en sais rien.
     
    Theodore sourit. Légèrement. Brièvement. Mais sourit malgré tout.
     
    - Et il est où maintenant ? Demanda-t-il.
    - Il est mort bien sur, sourit Flint. Il s'est battu avec Lestrange ce con. Comme tu t'en doutes puisque tu es dans sa cellule : il a perdu. 
    - Oh...
    - Qui peut s'en tirer vivant face à ce taré en même temps ! Rodolphus est flippant ! Presque autant que Machin !
    - Machin ?
    - Celui qui était là où tu es. J'ai pas retenu son nom... trop compliqué, y avait trop de lettres.
     
    Les deux serpents qui avaient appris à s'apprécier lors du premier séjour à Azkaban du plus jeune restèrent côte à côte. Ils étaient, certes, attachés mais peu importait. Leurs liens leur permettait peu de mouvements mais celui-ci ne leur était pas encore interdit.
     
    Heureusement !
     
    - Sinon qu'est-ce que tu d'viens ? Tu fais quoi dehors ? Il y a beaucoup de changements ? C'est beau ? C'est moche ? 
     
    Le fils de Theophile baissa la tête. Ces questions, pourtant fort simples, étaient prévisibles et il pouvait y répondre sans mal. Pourtant, le faire lui faisait mal. Lui faisait peur.
     
    Et si, d'ici quelques années, il en était réduit à poser les même à son voisin de cellule ?
     
    - Non oublie, souffla Marcus en voyant sa réaction.
    - Tous les Serpentard de mon année sont morts... ou ici. 
    - Donc ils sont morts, simplifia Flint. Même ton meilleur pote Malefoy ?
    - Non. Lui il... il est en vie et. Dehors. On l'emmerde pas lui. On. On a apprit à s'apprécier.
     
    On dévisagea Theodore, stupéfait. Il ne se souvenait que trop bien des innombrables différents qui avaient pu opposer les jeunes Nott et Malefoy. Plus d'une fois ils en étaient venus aux mains même si, le plus souvent, le sorcier aux cheveux blonds avait préféré ordonner à ses deux acolytes de maintenir le brun tandis qu'il se défoulait sur lui.
     
    - Et Smith ? Il t'a fait libérer mais... vous êtes toujours potes ? Le fait que tu ais été accusé du meurtre de son frère n'a pas joué contre vous ?
    - On est amis... enfin... c'est... compliqué.
     
    Marcus fronça les sourcils et s'approcha pour serrer l'épaule de Theodore. Ce geste l'obligea à tirer sur les chaînes ce qui provoqua une légère brûlure au niveau des poignés... maudits soient les sortilèges qui étaient lancés !
     
    - Theodore, murmura Flint. Je ferais mon possible pour qu'il ne t'arrive rien. Les Lestrange ne t'approcheront pas... je serais là quoi qu'il arrive.
     
    Le plus jeune, mais certainement pas le plus petit, se mit à trembler. Le prisonnier de longue date eut alors l'impression que, bien que libre, Theodore n'avait pas pour autant eu l'occasion de vivre pleinement et sereinment.
     
    - Tu sortiras d'ici, Nott. Et en vie.
    - Je. Je ne suis pas certain d'en avoir envie, murmura le brun à tête de lapin. Rodolphus il. S'il veut me tuer définitivement il réussira... il va s'en assurer. Il. Il n'est pas le genre d'homme à faire deux fois la même erreur... surtout avec la même victime.
    - Qu'est-ce que tu veux dire, Theodore ? Souffla Flint. J'ai peur de comprendre mais je dois mal comprendre... 
    - C'est moche dehors.
     
    La main toujours sur le plus jeune, l'ancien joueur de Quidditch le regarda : perdu.
     
    - Que s'est-il passé ? 
    - Je te raconte quoi ? Les Carrow qui ont failli m'attraper et de Potter qui est arrivé à temps pour empêcher ça. De Rodolphus qui m'a trouvé la seule fois où je suis sorti seul et qui m'a laissé pour mort dans ma chambre au chaudron baveur ? De ma petite amie qui a voulu m'empoisonner ? De cette même petite amie qui a foutu le feu à mon manoir pendant que j'y étais ? De la tarée qui invente n'importe quoi pour briser mon couple et qui harcèle Zach ?
    - T'es en couple avec Smith ? Releva simplement Marcus. La vache ! C'est Malefoy qui doit faire la gueule. Et ta petite amie c'est... Granger, si j'ai bien suivi ? 
    - J'ai le chic pour choisir mes fréquentations : uniquement des tarés.
    - Et Smith ne déroge pas à la règle.
    - Et Zach ne déroge pas à la règle, sourit Theodore. 
     
    Silence. 
    Silence pesant surtout puisqu'il permettait d'entendre les hurlements des cellules environnantes. Il permettait d'entendre la folie de nombreux prisonniers.
     
    - Smith te fera sortir d'ici. Il en est capable.

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