• Pour la quatrième fois de la journée, la cloche sonnait. Pour certains cela signifiait une pause d’une heure avant de reprendre, mais pour beaucoup cela signifiait « manger » et c’était sans doute l’un de leur moment préféré de la journée, avec celui où ils s’enroulaient dans leur édredon bien chaud et moelleux pour une nuit de rêve… ou de cauchemar.

    Les nouvelles habitudes de l’ancien trio de Serpentard n’étonnaient plus le moindre élève. Malfoy et Zabini s’installaient en milieu de table comme depuis leur première année et bavardaient entre eux, insouciants. Quand à Théodore, le bout et les sangs mêlés qui le peuplaient était devenu un rituel commun…

    Sans aucune envie, Nott mangea. Punaise, chaque mois, chaque semaine, chaque journée, chaque heure était identique et ennuyeuse. Il était seul.

    Se lever, aller en cours, se coucher… voilà en gros à quoi se résumaient ses journées, rien de fort bien intéressant et pourtant ça n’était pas pour lui déplaire conscient que cela pouvait lui glisser entre les doigts à tout moment avec ce satané Voldemort toujours vivant.

    Noël était déjà au pas de leur porte et les trois anciens compères étaient tous restés à Poudlard. Théodore n’avait nulle part ou aller et vivrait son premier Noël sans son père. Draco ne souhaitait pas devenir mangemort et avait préféré opter pour la solution de facilitée et Blaise restait tenir compagnie au blond.

    La Grande Salle et le château en général était décoré pour l’occasion. Bougies, houx, boules et guirlandes. Neige artificielle et sapin de Noël. Tout était d’ores et déjà installé pour célébrer les fêtes de fin d’année.

    - Draco réveille toi, le secoua Blaise le 25 au matin.

    Après avoir émis un grognement pour la forme le fils de Lucius se redressa sur son lit et admira la pile de paquets de diverses tailles enrubannés et étiquetés à son nom. Un sourire naquit sur son visage et tel un gamin il se précipita pour les ouvrir.

    - Draco… regarde Théo.
    - Il n’a rien du tout ? S’étonna le blond. Mais… et son père ?

    Le regard noir et exaspéré de Blaise lui rappela la sinistre vérité.  Théophile Nott n’était plus, Théodore était désormais seul, sans famille…  et avait en plus su éloigner les deux garçons de sa personne, dont le pot de colle Zabini.

    Le centre de l’attention des deux lèves tôt se tourna sous ses couvertures, un air candide sur le visage… et il était mangemort après ça. Voldemort devait vraiment être désespéré pour l’avoir marqué… ou le trouver tristement utile.

    - Pff laisse, j’pense qu’il s’y attend, grogna Draco.
    - Mais… même s’il sait ne rien avoir…  il est notre ami non ? S’inquiéta Blaise d’une petite voix.
    - Bien sur que non imbécile, repris le premier. Il nous a envoyé baladé, il ne souhaite plus de notre amitié… il préfère être seul ! Nous ne sommes plus assez bien pour lui et… et voilà. Arrête de t’apitoyer sur son sort, il ne le ferait pas à ta place lui.
    - Il le ferait. J’en suis sur… Théo est notre ami quoi que tu en dises et qu’il en ait décidé. Je ne peux pas oublier plus de six ans d’amitié aussi simplement… toi peut être. Lui peut être. Moi pas.

    Draco Malfoy secouait la tête, navré de voir son meilleur ami aussi faible et Poufsouffle… si peu digne de la noble maison du Grand Salazar Serpentard, fourchelangue à ses heures perdues, si ce n’était pas malheureux. En plus tout ça pour quoi ? Pour qui ? Pour un foutu mangemort. Pour un homme de Voldemort, dernier descendant du fondateur de leur maison.

    Blaise regardait sa pile impressionnante de présents, plus grosse encore que celle de Draco… puis sur la malle où reposait seuls les livres de cours de Théodore et quelques emprunts de la bibliothèque… mais aucuns cadeaux.

    - Je suppose que… qu’il s’en fou…bafouilla Blaise incertain. Il n’a jamais aimé Noël.

    Le nouveau solitaire se tourna une nouvelle fois et finit par ouvrir les yeux. De surprenantes cernes frappèrent de plein fouet les deux autres, qui ne dirent rien pour autant. Simplement leur surprise était trop forte…

    - Théo ! Mais qu’est ce qui t’arrives ! Cria Blaise.
    - Pas si fort Blai… Zabini. Je ne suis pas sourd.
    - Théo… qu’est ce qui t’arrives ? Ca va pas ? Tu… non ça va pas.
    - Il… il a prévu une attaque surprise…
    - Quand ça ?
    - Aujourd’hui.
     


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  • Les semaines passées à une lenteur stupéfiante, comme si le temps avait décidé qu’il fallait punir nos trois amis. Draco et Blaise avaient acceptés avec plus ou moins de réticences le choix idiot de leur troisième ami. Le blond avait commencé à s’éloigner avant son annonce, donc ça avait été moins brutal pour lui que pour Blaise, qui ne pouvait s’empêcher de regretter la compagnie de Théodore Nott.

    Quand à lui justement, le brun devenu plutôt solitaire semblait lui aussi regretter ses deux amis, même si il le laissait moins croire. Le laisser paraître  avant toute autre chose, ne surtout pas les laisser apercevoir sa douleur, ce serait leur ouvrir des portes pour l’atteindre.

    Un cauchemar, ça ne pouvait être que cela et dans quelques minutes il se réveillerait en criant. Alors, Blaise  continuerait sa nuit sans broncher, imperméable aux cris de son ami et Draco le foudroierait un bon coup avant de le questionner. Crabbe et Goyle n’avaient d’importances que s’il leur en donnait… ce qu’il ne ferait pas.

    Malheureusement il n’en fût rien. Théodore acheva sa nuit normalement, conscient que demain serait comme aujourd’hui : triste et solitaire. La présence des deux autres lui manquait, même si c’était lui qui les avaient repoussés… et même s’il regrettait amèrement son acte, Théodore savait qu’il avait fait le bon choix.

    Il sortit rapidement de sous ses couvertures, et alla s’enfermer dans la salle de bain. Une fois fin prêt, le brun quitta la chambre en prenant soin de claquer la porte pour réveiller les deux feignasses. Il avait toujours fait office de réveil matin, et même s’ils n’étaient plus censés être amis il ne pouvait s’en empêcher : cela restait un lien entre eux.

    - Draco, si je te dis qu’il me manque… tu dis quoi ? Demanda Blaise, en attendant le blond.
    - Je te dis que t’es maboule et qu’il n’en vaut pas la peine.

    La réponse n’était pas celle qu’avait attendu Blaise, pourtant ce fût celle que lui offrit Draco en sortant de la salle de bain, propre coiffé et habillé. Le fils Malfoy fixait avec attention le second, et attendit qu’il n’enfile ses chaussures pour gagner la grande salle.

    - C’est plus pareil sans lui, poursuivit Blaise décidé à le faire parler. C’est…
    - Plus pareil j’ai compris, se moqua l’autre. Mais qu’y pouvons-nous ? C’est lui qui a décidé de s’éloigner et de nous laisser tomber… nous ne sommes plus assez bien pour notre petit apprenti mangemort.

    Si Draco se rendit compte que ses paroles blessaient son ami, il n’en montra rien. Blaise lui se demandait si le premier pensait réellement ses paroles ou si elles étaient simplement proférées par une personne pleine d’amertume.

    Blaise poussa les portes de la Grande Salle et y entra suivit de Draco. Sans même s’en rendre compte, les deux paires d’yeux se posèrent sur Théodore, qui se levait justement pour quitter la pièce… triste habitude des derniers mois.

    - Théodore, l’apostropha Blaise. Steuplait attend.

    Le brun fit la sourde oreille, et passa près des deux autres sans même leur adresser un simple sourire. Il les snoba royalement et gagna sa salle commune pour profiter des derniers instant de répits.

    Après, les cours commenceraient et alors il serait obligé de prendre sur lui pour suivre le cours, pour ne pas accorder d’importance à Draco et Blaise, pour garder son masque impassible et menteur. Faire croire que tout allait bien été la seule solution pour maintenir Zabini éloigné, autant Draco était vexé à n’en pas douter et n’aurait rien à faire des états du brun… autant Blaise profiterait de ce moment pour tenter une approche peu discrète.

    Affalé sur un fauteuil, Nott remercia Salazar et Merlin d’être dans une pièce pratiquement vide quand sa marque se mit à le brûler. La main plaquée sur le tatouage, les yeux fermés et le visage crispé, il savait qu’il n’avait rien d’autre à faire qu’attendre que cela ne passe… et cela passerait de toute manière.

    La cloche résonna dans tout Poudlard signifiant que les cours allaient débuter. Théodore attrapa donc son sac par la bandoulière et rejoignit sa classe, la douleur à son bras toujours belle et bien présente.

    Au bout du couloir, Draco et Blaise arrivaient discutant joyeusement entre eux. Le second leva la tête et aperçut son ancien ami. Un regard noir lui fût adressé… Zabini avait beau apprécier et regretter la présence de Nott, il n’en restait pas moins susceptible et il avait osé l’ignorer un peu plus tôt.
     


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  • Une nouvelle dispute éclatait encore dans le dortoir des Septièmes années de Serpentard, opposant encore et toujours les deux amis de toujours : Draco Malfoy et Blaise Zabini, pour ne pas changer là non plus, le motif des cris été Théodore. Théodore que Draco refusait d’avoir dans le dortoir, et pourtant Merlin savait que Blaise était au courant de ce qu’il pensait du garçon. Le blond culpabilisait à mort, mais son arrogance et son égo dépassait l’amitié qu’il éprouvait envers l’autre.

    - Mais il a la marque…

    C’était la énième fois que cet argument tombait pour atterrir dans les oreilles de Zabini. Comme s’il l’ignorait franchement mais lui, contrairement au jeune Malfoy, lui tenait à Théodore, plus qu’à sa fierté mal placée.

    - Et alors… si je l’avais tu me laisserais tomber, demanda Blaise les sourcils froncés.
    - Tu sais très bien que non, protesta le blond. Je… tu es mon meilleur ami. Et… je sais que tu ne lui serais pas fidèle. Contrairement à lui.

    Blaise n’avait pas été sourd au bruit de la porte qui claquait, et avait su que Théodore venait d’entrer dans la pièce. Tout autant qu’il su qu’il venait de la quitter, quand un second claquement résonna. Comment Draco avait-il pu ne rien entendre ? Ou alors… faire comme si il n’avait rien entendu.

    - Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ?

    Draco acquiesça, même si lui-même n’en revenait pas de ce qu’il venait de prononcer. Il n’en pensait pas un foutu mot, pas un seul instant il ne considérer ses paroles comme réelles, fondées, censées… lui-même ne se croyait pas, pourquoi Théodore lui… si ?

    - Draco ! Pourquoi tu lui fais consciemment du mal ? Demanda le second. Pourquoi ?
    - J’ai peur Blaise, chuchota Malfoy.

    Blaise Zabini se laissa choir sur son matelas, il ne comprenait plus rien. De quoi cet idiot pouvait il bien avoir peur ? De Théodore ? Mais il était aussi inoffensif qu’avant, le brun n’avait pas changé pour une mornille. Quoi que si en fait. Théodore Nott avait changé durant les deux mois de vacances, bien trop pour être dénigré. Le jeune homme était devenue plus vulnérable et plus exposé qu’il ne l’était déjà à la folie destructrice de Lord Voldemort : son maître.

    - Peur de quoi ?
    - Si Théo n’a pas eu le courage nécessaire pour refuser, s’il n’a pas eu la force de s’opposer à Tu-Sais-Qui… comment puis-je l’avoir moi ? Il a toujours été cent fois plus fort et courageux, expliqua le blond. Si même lui ne possède pas ce courage… je suis réellement dans la merde Blaise. A ce rythme je suis mangemort à Noël… et je ne le veux pas. Je veux pas être ainsi, je ne souhaite pas participer à cette guerre… ce n’est pas la mienne.
    - Personne ne le veut Draco… mais personne n’a le choix, chuchota Blaise. Et si réellement tu ne veux pas le devenir… viens chez moi pour Noël… ainsi donc ton père ne pourra rien faire et Edmund saura le dissuader de le faire.
    - Le penses tu réellement Blaise, ou dis-tu simplement ça dans l’espoir de m’en convaincre ?
    - Apparemment j’n’ai pas réussis Draco, plaisanta en vain Zabini. Mais je pense sincèrement qu’Edmund parviendrait à empêcher ton cinglé de paternel de te faire marquer.

    Les deux amis de toujours se regardaient, le souffle coupé. Tous deux aimeraient pouvoir y croire, mais aucun n’y parvenait… parce que même si  Blaise parvenait à convaincre Edmund (ce qui serait très certainement le cas), ce dernier ne réussirait en revanche jamais à dissuader Lucius de faire quoi que se soit sur son fils.

    Blaise finit par mettre fin à cette conversation qui commençait à s’éterniser. Si Théodore avait surpris la mauvaise partie de leur discussion, il doutait fortement que de banales excuses ne lui conviennent.

    Ce ne fût pas bien compliqué de le trouver, il lui avait suffit de sortir et de baisser la tête, pour le découvrir assis sur les marches devant la porte, la tête baissée. Sans hésiter un instant, Blaise s’approcha de son jeune ami et fit bien attention à ne faire aucun bruit. Il s’assit ensuite à ses côtés et le regarda, ignorant la marche à suivre. Une main sur son dos, se simple geste souhaité être suffisant pour le consoler.

    - T’es pas bien Théo de sortir par ce temps ? Tu vas être malade.
    - Si tu savais à quel point je m’en fiche Blais,  avoua Nott. Si tu le savais…
    - Viens... on rentre.
    - Sans moi, j’ai besoin de prendre l’air ainsi que d’être seul, s’il te plaît.

    Déçu par son échec, le métis acquiesça malgré tout et parti. Depuis quand Théodore agissait-il ainsi ? Aussi solo. Ils avaient pourtant toujours tout fait à trois, jusqu’à Septembre. Trois mois et demi étaient ils suffisant pour réduire à néant plus de six années d’amitié ? Il n’osait croire que se soit le cas.

    - Tu sais que je suis là si tu veux parler, n’est ce pas ?
    - Blaise… du vent. Je ne veux plus entendre parler de vous… Ni de toi, ni de Draco, souffla-t-il. Vous n’êtes que deux idiots, incapable de penser à l’avenir, qui croyez  que tout vous est dû… et vous avez la bêtise de vous attacher à vos amis… c’est pathétique, cracha Théodore.
    - Théo, tu te sens bien ?
    - Très bien Zabini, maintenant du vent.
     


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  • Les évènements de la veille, Blaise avait dû user de tout son charme pour les sous tirés à l’un de ses meilleurs amis. C’est qu’il pouvait être tenace le garçon quand il le souhaité… et apparemment il l’avait réellement voulu.

    Le fils Zabini pourtant, ne pu que se sentir flatté quand il comprit que Théodore acceptait plus volontiers sa présence à ses côtés que celle du fils Malfoy. Ce dernier par contre, ne cessait de grommeler, ronchonner et sa rancœur envers son ami s’accentuait de jours en jours.

    - Théodore ? C’est… c’est à cause de nous que t’as fait ça ?

    A cause de Draco et Blaise, de leur comportement stupide et irréfléchi… après que Draco ne l’ait envoyé sur les roses, Théodore avait fait demi-tour et quitté Poudlard. Albus Dumbledore pensait vraiment avoir affaire à des saints dans son école. Puis il avait transplané jusque chez les Malfoy… repère du vieux maboul qui répondait à la douce appellation : Lord Voldemort… ou encore plus souvent « Vous-savez-qui ».

    L’homme n’avait pas sauté au plafond en apprenant la présence impromptue du fils Nott, bien au contraire. Il avait ordonné que le garçon n’entre, et ne reçoive une punition bien mérité pour lui apprendre à désobéir à ses ordres… ce qui arriva.

    - On regrette maintenant d’avoir désobéi, n’est ce pas monsieur Nott, avait susurré le mage noir.

    A la place de recevoir un signe de tête affirmatif et soumis, le brun lui offrit un regard provocateur, accompagné du sourire qui allait avec. Fou de rage, il allait achever l’insolent… après tout il avait déjà le père dans ses rangs, Théophile. Théophile qui lui obéissait, Théophile qui le respectait, Théophile… qui était un fidèle mangemort. Mais aussi Théophile qui aimait sa satané progéniture insolente, et qui sacrifia sa vie aux dépends de la sienne.

    Les yeux ronds comme des billes le brun à l’allure débraillée regarda son père tomber au sol, sans vie. Dans un premier temps il n’osa trop y croire et pourtant. Tremblant malgré lui, il ne pouvait se résoudre à accepter que cet homme c’était sacrifié pour sa survie à lui… Merlin ! C’était sa faute. Une larme osa couler le long de sa joue pâle, rapidement suivie par une quantité d’autres.

    Une main se posa sur son épaule, celle de son professeur de potion. L’adulte le regardait d’un œil sévère, lui ordonnant implicitement de se calmer dans la minute. Sans un regard en arrière, Severus Rogue entraîna Théodore à l’extérieur, se trouvant dans l’obligation d’abandonner le corps de son ami derrière lui.

    - Professeur ? Demanda Théodore.
    - Oui monsieur Nott ?

    Mais le dit « monsieur » ne pu poser sa question, qu’il s’écroula inconscient dans les bras de l’antipathique mangemort qui dû retourner en urgence à Poudlard, dans ses appartements, avec le vain espoir qu’il parviendrait à le soigner de lui-même.

    - Je suis désolé Théodore, souffla sincèrement Blaise. Pour toi père.

    Le brun se leva, pour se retrouver en position assise sur le lit de l’infirmerie. Théodore regardait Blaise, complètement perdu dans ses pensées. Que devait-il penser du Zabini ? Le croire sincère et lui refaire confiance, ou pas ?

    - Théo, on… je suis là moi… je te l’jure. J’ai compris mon erreur, et je ne souhaite pas la réitérer.

    Blaise parlait en toute sincérité, Nott en était certain, il le sentait. Alors, sans pouvoir rien faire contre, une nouvelle larme quitta ses yeux et glissa lentement sur sa joue. Théodore essaya bien de la cacher, en l’essuyant immédiatement, mais il ne réussit pas.

    - Théodore, fit doucement Blaise. Je… tu… Noon. Ne pleure pas steuplait.

    Trop tard.  Il était trop fragile, depuis le départ il l’avait été mais le décès de son père, par sa faute, le rendait plus vulnérable encore. Sans même réfléchir à ce qu’il faisait, Blaise le prit dans ses bras, et attendit que cela passe… y avait-il un autre moyen ? Si oui, alors il ne l’avait pas trouvé.

    - Théo, j’te jure que je te laisse plus tomber, promit-il. T’es mon meilleur ami avec Draco.

    Jamais encore il n’avait eu le droit de voir Théodore aussi faible, voir même vulnérable. Le fils Nott semblait si fort malgré les apparences, et la simple perte de son frère parvenait à détruire toutes les croyances de Blaise.

    - J’suis là… toujours.
    - J’dois être pathétique non ?
    - Juste humain Théodore, juste humain.
     


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  • Cette fois, ce n’est pas Blaise qui usa de son influence sur Draco mais l’inverse. Ce dernier avait l’impression étrange et inexpliquée que c’était en suivant le directeur et ses deux accompagnateurs qu’ils en sauraient plus sur Théodore et sa disparition. Qu’il soit à l’infirmerie pourtant, ne lui effleura pas même l’esprit : ils avaient été vérifiés dès le début.

    Les trois sorciers expérimentés pénétrèrent dans la pièce aseptisée, mais non insonorisée. Ils n’eurent qu’à tendre un peu l’oreille et regarder rapidement à travers la fenêtre rectangulaire de la porte, pour en savoir plus sur la situation. Ce qu’ils entendirent les glacèrent d’effroi, et doubla, si ce n’était tripla, quadrupla leurs remords.

    Le lit dont les rideaux étaient tirés été occupé en ce moment même par leur ami disparu. Comment était-ce possible, ça ils n’en savaient rien, mais les faits étaient malheureusement là. Leur andouille de Théodore était dans un sale état, et Pomfresh n’avait aucune idée de qui avait pu s’en prendre à lui… eux le savaient, mais n’y croyaient pas. Théodore était intelligent ! Ou pas.

    - Messieurs, les interpella Rogue. Ne vous a-t-on jamais dit qu’il était incorrect d’écouter aux portes ?

    Les deux serpents se grimacèrent simultanément. Que répondre à une telle accusation, surtout quand elle provenait de leur effroyable directeur de maison, si encore ça avait été Dumbledore… il n’y avait que la vérité qui pouvait le satisfaire.

    Une nouvelle question se posait alors : comment pouvait on expliquer à notre professeur qu’on avait consciemment renié l’un de nos meilleurs amis parce qu’il avait la marque ? Surtout lorsque ce dit professeur la possédait lui aussi.

    - On… on s’inquiétait pour Théodore, bafouilla Blaise. Et…
    - Et vous avez cru bon d’écouter aux portes pour en savoir plus ? Ricana l’adulte aux cheveux gras.
    - C’est lui qui est dans le lit, n’est ce pas ?

    Le directeur de Serpentard regarda attentivement ses élèves, avant de soupirer et souffler sa réponse.  Ils allaient lui demander de le voir, et il leur donnerait cette permission, qu’importe ce qu’en dirait Poppy.

    Severus Rogue n’avait pas manqué l’éloignement des trois, lors du repas de rentrée, et la raison n’avait pas été bien compliquée à trouver. L’esprit de Blaise Zabini était aussi facile à pénétrer que voler une sucette à un bébé : son entrée dans les rangs de Lord Voldemort en était la cause.

    - Entrez… mais ne faites pas de bruit.

    Ils avalèrent leur salive et prirent une grande inspiration, dans l’espoir stupide que cela leur soufflerait le courage nécessaire pour poser un pied à l’intérieur de cette pièce. Qui sait dans quel état se trouverait Théodore ?

    - Evitez de lui posez des questions, il n’y répondrait pas, avoua Rogue. Ne mentionnez pas son père et… excusez vous surtout.

    Draco, tout autant que Blaise, acquiesça. Que c’était il donc passé ? Et pourquoi ne devaient-ils pas parler de  Théophile ?  Leur directeur ouvrit la porte, et leur céda le passage.  Les deux garçons approchèrent des rideaux, dissimulant le lit qu’occupé leur mangemort d’ami.

    - Oh la vache, souffla Blaise. Théo.

    Il s’approcha à toute vitesse du brun qui reposait sur le matelas inconfortable de l’infirmerie. Que c’était-il passé, par Merlin !

    - Théodore ? L’appela Draco,  visiblement moins impressionné. On est… on est deux cons. Deux cons désolé, qui s’en veulent et qui se sont inquiétés comme pas possible. On te demande d’accepter nos plus plates, et sincères excuses.

    Le blessé tourna la tête et les fixa tous les deux. Aucun n’aurait su dire ce qu’il montrait dans son regard, tant il paraissait vide et dénué de sentiments, comme s’il avait perdu quelque chose d’important.

    Ils comprirent alors ce qui était arrivé… pourquoi ils n’avaient pas l’autorisation de mentionner son père.

    - Théo…
    - Foutez moi la paix, soupira le dit Théo. Tous les deux.
    - Non, refusa Blaise. Sans toi… même une demi-journée, c’est nul… on est arrivé à trois à Poudlard, on en ressortira à trois…
    - C’est que de la pitié… et je n’en veux pas
    - Non… on s’en veut réellement. T’es notre ami… mangemort ou pas. Et puis… ce n’est pas comme si tu l’avais vraiment voulu… tenta de dire Blaise sur un ton léger. N’est ce pas.
     


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